Publié le 23 Oct 2024 - 17:29
FEMMES ET ENFANTS – LUTTE CONTRE VIOLENCES DOMESTIQUES, ABUS, INÉGALITÉS SALARIALES…

Le garde des Sceaux veut renforcer les dispositifs législatifs

 

L'Association des juristes sénégalaises (AJS) organise, du 22 au 24 octobre, un symposium sous-régional, en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer à Dakar. Hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, venu présider la cérémonie d’ouverture, a souligné que malgré les avancées significatives notées dans la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants, des défis demeurent.  

 

Dans le cadre de la célébration de ses 50 ans d'existence, l’Association des juristes sénégalaises (AJS) organise, en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer à Dakar, un symposium sous-régional sur le thème "Regards croisés sur l'évolution des droits des femmes : acquis et perspectives". Venu présider la cérémonie, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a indiqué que malgré les progrès significatifs notés dans la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants, il reste beaucoup de défis à relever. "Malgré les avancées significatives, beaucoup de femmes continuent d'être victimes de violences domestiques, d'inégalités salariales ou de discrimination dans la vie publique. Quant aux enfants, dit Ousmane Diagne, beaucoup restent vulnérables face aux abus, à la pauvreté, au travail forcé ou à des systèmes inadéquats", a-t-il regretté.

Face à ces constats, soutient le ministre, "nous devons aujourd'hui nous projeter vers l'avenir. La défense des droits des femmes et des enfants ne doit pas être vue comme un combat du passé, mais comme une mission que nous devons poursuivre avec rigueur".

 En ce qui concerne le droit des femmes, Ousmane Diagne estime qu'il est crucial de contrer les violences, qu’elles soient domestiques, économiques ou psychologiques. "L'accès à la justice doit être garanti et les structures d’accompagnement doivent être améliorées pour soutenir celles qui sont victimes de discrimination ou d'agression. Il faut garantir aussi à tous les enfants un accès à une éducation de qualité et à des soins de santé", a-t-il plaidé.

Dans le même sillage, le garde des Sceaux a souligné la nécessité de s'intéresser à l'évolution de la société numérique qui présente de nouveaux défis, notamment pour la protection des enfants contre des dangers en ligne.

Pour sa part, la présidente de l’AJS, Aminata Fall Niang, a souligné que les femmes et les enfants continuent de faire face à des obstacles structurels, politiques et socioculturels qui entravent leur plein épanouissement. Face à l'ampleur de ces questions complexes, a plaidé la juriste, "nous devons, nous, femmes d'Afrique, acteurs épris de justice sociale, œuvrer pour renforcer les politiques publiques et les mécanismes juridiques afin d'apporter des réponses aux effets dévastateurs du changement climatique qui touchent les femmes et les enfants. Nous souhaiterions que les politiques publiques prennent pleinement en compte les besoins spécifiques de ces groupes, en particulier en matière de justice, de climat, d’accès à l'éducation, à la santé et à la propriété foncière".

Elles doivent également encourager, poursuit-elle, "une participation plus active des femmes dans les instances de décisions politiques et économiques concernant nos engagements internationaux pris par nos gouvernements, d'où la nécessité que ces femmes soient dûment représentées dans toutes les instances de décision, mais également au plus haut niveau gouvernemental".

En fin de compte, Aminata Fall Niang a lancé un appel aux gouvernements, aux partenaires, à la société civile et aux citoyens ainsi qu'aux femmes juristes d'Afrique et du monde, pour qu’ensemble ils renouvellent leur engagement envers la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants.

"97 % des survivantes sont des femmes, dont 19 % des filles de moins de 18 ans"

De son côté, la directrice régionale du bureau État de droit de la fondation Konrad Adenauer, Dr Stefanie Rothenberger, a indiqué que la guerre "d'agression" menée par la Russie en Ukraine et la guerre en Syrie montrent les limites et les difficultés de la poursuite des crimes internationaux contre l'humanité par la justice pénale internationale. "Nous vivons une époque difficile en ce qui concerne la protection et la poursuite des violations internationales des Droits de l'homme. Le conflit au Mali fait état d’une hausse de 89 % des cas de violences basées sur le genre par rapport à la même période en 2023, avec 7 641 cas de VBG enregistrés, selon le rapport trimestriel du système de gestion des informations sur les violences basées sur le genre de l’UNFPA".

Dans le rapport, a-t-elle ajouté, "il est précisé que les agressions sexuelles, les mariages forcés et les violences psychologiques constituent les principales formes de violence : 97 % des survivantes sont des femmes, dont 19 % des filles de moins de 18 ans. Il est donc évident que les autorités judiciaires nationales et les acteurs que nous sommes auront également une grande responsabilité dans l’avenir de la protection et de la poursuite de tels crimes".

Dans le même sillage, elle a souligné la nécessité de renforcer la collaboration entre les acteurs du droit, les institutions et la société civile pour promouvoir la justice et protéger les droits des femmes.

"Les acteurs principaux des systèmes judiciaires nationaux doivent bien comprendre les enjeux de cette responsabilité et agir de manière coordonnée au service de la justice. C'est pourquoi le rôle de la société civile et des systèmes judiciaires nationaux est si important. Et pour nous, c’est le premier pas dans la promotion de l’État de droit, faire en sorte que le pouvoir Judiciaire puisse guider et éclairer la lanterne des communautés en toutes circonstances de violations, de protection et de prévention".

FATIMA ZAHRA DIALLO

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