Guédiawaye capitale du rire, du 16 au 22 octobre
Pendant une semaine, à partir du 16 courant, la ville de Guédiawaye va abriter et pour la première fois un Festival international de Théâtre. Selon l’artiste comédien Abdou Lakhate Ndiaye, plus connu sous le nom de Tànn Bombé, initiateur de cet évènement, 200 festivaliers venus de 5 pays vont y prendre part.
Le premier festival international du théâtre organisé par la compagnie ‘’beug sa rew’’ aura lieu, du 16 au 22 octobre prochain à Guédiawaye. Pendant une semaine, les amoureux du rire auront droit, en sus du théâtre, à des spectacles sons et lumières, des causeries, des carnavals, des ateliers de formation sur le quatrième art, des actions sociales (dépistage du cancer du col de l’utérus, des dons de moustiquaires imprégnées) et des randonnées pédestres.
Pour le président de la compagnie ‘’Beug sa rew’’, l’objectif de cette activité culturelle est de faire évoluer le théâtre dans la banlieue car, selon lui, avec son expérience forte de 20 ans, il ne fait que participer à des festivals dans le monde sans jamais en organiser. Au cours de ses voyages, il a constaté que ce genre de manifestation participe au développement d’un pays d’où l’idée, selon lui, de le tenir dans sa ville natale. ‘’Plus de 200 festivaliers venus de 5 pays dont le Congo Brazzaville, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry et le Mali vont prendre part à cette manifestation culturelle », annonce Abdou Lakhate Ndiaye.
‘’Les participants ont été sélectionnés à la suite d’un appel à candidatures, il y a de cela 6 mois. Un tel choix s’explique par le fait qu’on ne peut pas prendre le risque de faire jouer n’importe qui, sans au préalable savoir le contenu de sa pièce. On est exigeant sur la qualité des pièces présentées, car il y en a qui seront jouées dans des écoles. C’est la direction artistique du festival qui a fait ce choix’’, a expliqué hier l’artiste comédien, lors d’un Comité de développement départemental sur la rencontre. Tànn Bombé a confié que des artistes comme Ibrahima Mbaye Sopè, Kader Diarra du Sénégal, Bakachance du Congo, Boubacar Ba de la Guinée Conakry, les ‘’amis du Sion’’ de la Côte d’Ivoire, seront les stars de la rencontre.
Une vingtaine de compagnies sénégalaises prendront part aussi au festival. Un budget de 28 millions est prévu. ‘’On nous a promis des soutiens, mais il faut reconnaître que nous avions l’habitude de voir des promesses qui ne sont jamais respectées. Nous avons tiré les leçons du passé. Nous avons pris les devants pour ne pas avoir de déceptions. Nous ne critiquons personne, pour le moment, mais nous sollicitons l’aide des autorités administratives. Nous avons tapé à la porte de toutes les mairies de la ville et chacune a fait une promesse. Nous attendons leur concrétisation. Si cette édition est réussie, nous allons pérenniser la rencontre et l’organiserons tous les 2 ans. Nous comptons l’inscrire dans l’agenda culturel de la ville’’, a dit le comédien.
‘’Corriger les éventuels dysfonctionnements ou insuffisances’’
Pour sa part, l’adjoint au préfet du département de Guédiawaye a promis de veiller à ce que toutes les dispositions prises pour la réussite de cet évènement phare soient appliquées. ‘’L’apport de la préfecture, c’est de coordonner tous les services de l’Etat pour la réussite de cette rencontre et à tous les niveaux. Nous allons coordonner, mais aussi suivre tous les engagements qui ont été pris par les différents services et voir l’état d’avancement par rapport à leurs engagements. Nous allons aussi voir comment, en cours de route, corriger les éventuels dysfonctionnements ou insuffisances qui pourraient se poser’’, a promis Massène Sène.
TANN BOMBE (ARTISTE COMEDIEN) ‘’Guédiawaye a des problèmes...’’ ‘’Tout le monde sait comment se porte le théâtre à Guédiawaye. Lorsque vous organisez une manifestation, vous êtes obligé d’y mettre vos propres moyens. Je ne sens pas le soutien des autorités. Le théâtre dans cette ville n’avance pas. On n’a toujours pas un terrain pour abriter la salle de spectacles qu’on nous avait promis. Dans tous les pays où nous allons, nous jouons dans des salles de spectacles. Mais ici, nous sommes obligés de le faire en plein air. Guédiawaye a, culturellement parlant, des problèmes. Il faut être un politicien, un militant pour pouvoir bénéficier d’une aide et ou d’une subvention. Moi, je suis un militant de la culture. Je ne suis d’aucune chapelle politique. Je fais de la politique, mais culturellement. J’ai un projet intitulé Académie des métiers du théâtre (AMT) que je compte lancer durant le festival, j’ai des partenaires. Il sera question d’enseigner aux jeunes tous les métiers qui gravitent autour du théâtre à savoir : la mise en scène, la réalisation, etc. De tels projets ne sauraient réussir sans l’aide des autorités.’’ |
CHEIKH THIAM