L’OIM alerte sur une crise humanitaire et un grave déficit de financement

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte sur une situation critique : plus de 256 000 migrants afghans sont revenus d’Iran, au mois de juin 2025. Un record historique qui menace de submerger les capacités d’accueil à la frontière afghane.
Selon une note rendue publique par l’OIM, les centres de transit et d’accueil sont au bord de l’effondrement, alors que seulement 10 % des personnes dans le besoin reçoivent une assistance. ‘’Le nombre de retours en provenance d'Iran, qui surviennent si peu de temps après un pic en provenance du Pakistan, exerce une pression immense sur un système de riposte déjà fragile. Les familles arrivent avec rien d'autre que les vêtements qu'elles portent, épuisées et ayant un besoin urgent de nourriture, de soins médicaux et de soutien. L'ampleur des retours est profondément alarmante et exige une réponse internationale plus forte et plus immédiate. L'Afghanistan ne peut pas gérer cela seul’’, a déclaré Amy Pope, directrice générale de l’OIM.
Ce mouvement de retour massif intervient après la date butoir du 20 mars fixée par les autorités iraniennes, exigeant le départ de tous les Afghans sans papiers. Depuis, les retours ont fortement augmenté : 28 000 personnes ont ainsi franchi la frontière le 25 juin seulement, selon les chiffres de l’OIM.
Au total, entre le 1er janvier et le 29 juin 2025, 714 572 migrants ont été recensés comme revenus d’Iran, dont 99 % sans papiers et 70 % expulsés de force.
Contrairement aux vagues précédentes composées majoritairement de jeunes hommes célibataires, cette nouvelle vague concerne un nombre croissant de familles, y compris des femmes et des enfants.
Dans les centres d’accueil d’Islam Qala et de Milak ainsi que dans les centres de transit des provinces de Herat et Nimroz, l’OIM fournit une assistance d’urgence : nourriture, abris temporaires, soins médicaux, aide financière, soutien psychosocial, etc. En juin, 23 000 rapatriés y ont reçu un appui. Mais le constat est sans appel : les capacités sont insuffisantes, faute de moyens.
L’OIM rappelle que près de 900 000 migrants sont revenus d’Iran et du Pakistan depuis le début de l’année, mettant en péril l’accès aux services de base pour les migrants comme pour les communautés d’accueil. L’OIM appelle à une mobilisation régionale et un financement urgent pour éviter une crise humanitaire majeure. Elle insiste sur le fait que les retours doivent être ‘’sûrs, dignes et volontaires’’, et appelle à des investissements durables dans les zones de retour pour favoriser la réintégration et réduire les migrations dangereuses et involontaires.
CHEIKH THIAM