L’État mobilise chaque année 33 milliards F Cfa
Entre 2008 et 2011, le gouvernement du Sénégal a mobilisé plus de 133 milliards de F Cfa pour le financement des activités statistiques. En moyenne, 33 milliards de F Cfa sont mobilisés chaque année par l’État pour avoir des statistiques fiables.
L’État du Sénégal ne lésine pas avec les moyens pour disposer d’informations statistiques fiables. En quatre ans (2008-2011), le montant cumulé des fonds affectés par l’État aux activités statistiques pour l’ensemble du Système statistique national s’élève à 133,38 milliards F Cfa. C’est ce qu’a révélé hier le ministre du Plan, Abdoulaye Baldé, à l’occasion du lancement du processus d’élaboration de la Stratégie de développement de la statistique (SDS).
Chaque année, a souligné Abdoulaye Baldé, ''l’État consacre en moyenne plus de 33 milliards de F Cfa au financement de la statistique''. En plus de ce financement de l’État, le système statistique bénéficie du soutien des partenaires techniques et financiers (PTF). Selon toujours M. Baldé, une étude portant sur l’appui des PTF à la statistique (Rapport CRESS Sénégal 2009-2011) révèle ''qu’entre 2009 et 2011, leur apport est estimé à 7,8 millions de Dollars, soit 3,8 milliards de F Cfa''. Les partenaires les plus actifs en matière de financement des opérations statistiques restent la Banque mondiale, l’Usaid, l’Unicef, l’OMS et l’UNFPA, a-t-il poursuivi.
D'après le directeur de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), Babakar Fall, ces ratios montrent ''combien notre État est soucieux du développement de la statistique dans notre pays''. Mais a-t-il souligné, malgré cette importante mobilisation financière, ‘’il reste encore un gap de financement’’. Mais, a rassuré M. Fall, ‘’on arrive à faire les opérations les plus essentielles dans le cadre de ces 33 milliards’’. ‘’Les autorités, aujourd’hui, ont pris en charge la question de la statistique puisqu’on ne peut pas être sûr d’élaborer des politiques solides sans outils performants de suivi-évaluation. C’est une bonne chose que le pays arrive à financer une plus grosse partie des opérations statistiques dans notre pays’’, s'est félicité le Dg de l'ANSD.
Adosser la nouvelle stratégie à la SNDES
Cela dit, l’Ansd a procédé, hier, au lancement du processus d’élaboration de la Stratégie de développement de la statistique (SDS) qui couvre la période 2014-2019. Elle remplace le Schéma directeur de la statistique (SDS) qui va de 2008-2013 et arrive à terme en décembre prochain. Cependant, ‘’à peine 48% des activités planifiées ont pu être réalisées’’, a déploré une note de l’ANSD. Les principales difficultés que celle-ci a relevé de ce schéma directeur ont trait, entre autres, à ‘’l’insuffisance de ressources humaines en quantité et en qualité’’, aux ‘’faiblesses des financements mobilisés’’, à ‘’l’absence de programmation des activités statistiques nationales et leur budgétisation annuelle’’, ainsi qu'à la ‘’non couverture de certains secteurs clés tels que la sécurité sociale et l’emploi’’. La nouvelle stratégie de développement de la statistique sera ainsi adossée aux besoins de suivi et évaluation de la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) 2013-2017, à la Stratégie nationale de croissance accélérée (SCA). La SDS 2014-2019 va coller aux ''besoins des politiques économiques et sociales mais aussi aux besoins de planification de notre pays'', a indiqué M. Fall.