Un diagnostic national posé
Hier, à Diamniadio, s’est tenue une rencontre de partage du rapport général de l’audit des établissements de formation en science de la santé. En effet, mené sous la direction du secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup, cet audit commandité a été mis en place afin de disposer d’un rapport d’audit général exhaustif sur le secteur et sur les établissements publics et privés de formation en sciences de la santé.
L’Anaq-Sup, en collaboration avec plusieurs ministères, a coordonné une vaste opération d'audit des établissements publics et privés de formation en sciences de la santé. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Dr El Hadj Abdourahmane Diouf, cet audit s’inscrit dans un contexte où le système de santé sénégalais fait face à des défis majeurs liés à la formation des professionnels de santé. Il note, par ailleurs, des événements tragiques observés dans les structures sanitaires du pays. ‘’Ces événements regrettables méritent un diagnostic approfondi du fonctionnement de nos établissements de soins de santé et aussi des établissements de formation en sciences de la santé. C’est dire qu’il y avait un besoin impérieux de s’arrêter et d’interroger notre système de santé, notamment dans sa composante, ressources humaines’’, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, une mobilisation nationale a été faite pour obtenir un diagnostic rigoureux afin de mettre sur pied ce rapport. ‘’Cent trente-six missions d’audit ont été ainsi réalisées sous la coordination de l’Anaq-Sup, ce qui a permis aujourd’hui de disposer de ce rapport’’.
En effet, de novembre 2023 à février 2024, des missions d'audit ont été réalisées à travers tout le Sénégal. Une initiative pilotée par un comité interministériel qui a permis de dresser un état des lieux exhaustif des forces et faiblesses des institutions de formation en santé.
Saluant l’initiative conjointe née des trois départements ministériels, M. Diouf a rappelé que ce rapport d’audit permettra de partir d’éléments factuels et tangibles pour échanger sur les dynamiques, les enjeux, les défis et surtout les mesures à prendre afin de mieux réguler et mieux contrôler la qualité en matière de formations en santé. ‘’Une bonne appropriation du contenu de ce rapport permettra, à coup sûr, aux autorités du pays de capitaliser sur les acquis, mais aussi de remédier aux mauvaises pratiques qui impactent l’état de santé de nos concitoyens et donc de l’économie nationale’’, dit-il.
Le secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup, Lamine Guèye, est revenu sur les différents outils qui ont servi à l’élaboration de ce rapport. Dans un premier temps, il a souligné que ‘’pour l’élaboration des outils du rapport qui ont servi à mener l’audit, 47 experts et auditeurs formés sont venus renforcer le vivier d’experts en santé de l’Anaq-Sup’’.
Outre ce recrutement, ‘’la mise en place d’une base de données regroupant l’ensemble des établissements publics et privés de formation en sciences de la santé constitue en réalité le premier résultat tangible de ce travail. Et 145 établissements de formation en sciences de la santé ont été répertoriés sur le territoire national’’.
Pour finir, cite Lamine Guèye, ‘’l’organisation des missions d’audit dans toutes ses dimensions (administrative, logistique et financière) et sur tout le territoire national’’ a été menée par un groupe de travail interne à l’Anaq-Sup composé de six agents. La rédaction du rapport général de l’audit résulte de l’analyse des données issues de la synthèse des questionnaires renseignés par les experts et des rapports d’audit produits sur chaque établissement audité. Un travail mené par un comité de rédaction dirigé par le professeur Alioune Dièye et composé du groupe de travail de l’Anaq-Sup, d’experts auditeurs, de représentants du MFP, du MSAS et des établissements de formation en sciences de la santé.
Les recommandations formulées du rapport
Selon le ministre A. Diouf, ‘’la formation constitue l’un des éléments centraux de la qualité de notre système de santé et de l’efficacité de ses professionnels. Cependant, souligne-t-il, malgré les efforts colossaux entrepris par l’État, la formation fait face encore à de nombreux défis qui nécessitent d’être identifiés, finement analysés et relevés afin de suivre les évolutions des systèmes de santé et de pouvoir leur garantir non seulement un fonctionnement optimal, et surtout une capacité d’adaptation aux réalités d’aujourd’hui et de demain’’.
C’est en ce sens que le rapport met en lumière l'urgence d’identifier les tendances, les dynamiques, les forces et faiblesses des établissements et programmes de formation dans les sciences de la santé, et de formuler des recommandations pertinentes en vue de l’amélioration de leur qualité. Autrement dit, cet audit vise à ‘’disposer d’un état des lieux portant sur les différents cadres juridiques, les réformes, les profils, la certification, les cadres de mutualisation et d’harmonisation du secteur de la formation en sciences de la santé, faire l’état des lieux des procédures de délivrance des autorisations de démarrage, de fonctionnement et des mécanismes de suivi et de garantie de la qualité au niveau central et au sein des établissements, mais permettra aussi de disposer d’un état des lieux sur les ressources humaines, les infrastructures, les équipements, les laboratoires, les stages et aussi sur les plans administratifs et pédagogiques des établissements de formation en sciences de la santé du Sénégal et enfin de formuler des recommandations d’amélioration à l’État et aux établissements en rapport avec les résultats de l’audit’’, explique le secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup.
Ainsi, ‘’la pertinence des recommandations du rapport illustre à suffisance sur l’importance de l’étude menée qui doit être mise à profit pour s’interroger sur les produits de la formation, les procédures d’enseignements-apprentissages et les processus de formation’’, souligne Abdourahmane Diouf.
Cependant, l’objectif reste de garantir un système de santé performant, capable de répondre aux attentes des citoyens et de soutenir le développement économique et social du pays.
THECIA P. NYOMBA EKOMIE