Hollande, l'anti-Sarkozy
A 58 ans, ce père de quatre enfants et ex-compagnon de Ségolène Royal, veut être l'incarnation d'une France réconciliée avec les principes élémentaires de justice et d'équité.
Il n'a jamais été ministre ou même secrétaire d'Etat, mais il est depuis hier le septième président de la République française sous la Cinquième République. Pour une première participation à l'élection majeure, François Hollande a fait sensation en déboulonnant le système que Nicolas Sarkozy a commencé à mettre en place en 2007.
Né le 12 août 1954 à Rouen (Normandie), François Gérard Georges Nicolas (!) Hollande a un destin carrément associé à la politique. A gauche comme à droite. Sa mère, Nicole Frédérique Marguerite Tribert, était assistante sociale autant qu'une fervente catholique de gauche. En 2008, un an avant sa disparition, elle était encore sur les listes du Parti socialiste pour l'élection municipale à Cannes. Georges Gustave Hollande, son père, médecin ORL réputé, a figuré par deux fois sur des listes d'Extrême droite à Rouen après avoir été membre de l'OAS (Organisation de l'armée secrète), une structure clandestine opposée au retrait de la France d'Algérie.
Mais François Hollande, lui, fera le choix du socialisme version Jean Jaurès, Pierre Mendès-France ou François Mitterrand dont il se veut aujourd'hui l'héritier continuateur des œuvres, dans un contexte totalement différent.
Licencié en droit, diplômé d'HEC (Hautes études commerciales), puis de l'Institut d'études politiques de Paris, énarque de la septième promotion baptisée Voltaire, c'est ici à l’École nationale d'Administration (ENA) qu'il rencontre une certaine condisciple, Ségolène Royal, au cours d'un stage. L'union libre qui préside à leurs amours donne naissance à quatre enfants : Thomas (28 ans, avocat), Clémence (26 ans, médecin), Julien (25 ans, cinéaste) et Flora (20 ans, étudiante en psychologie).
Conseiller référendaire à la Cour des comptes, directeur de cabinet de Max Gallo et de Roland Dumas, Hollande met à profit l'ambiance de réélection de François Mitterrand en 1988 pour se faire élire député dans une circonscription de Corrèze, le fief historique de Jacques Chirac.
Embonpoint réduit, coupe de cheveux...
Après la déroute de Lionel Jospin à la présidentielle d'avril 2002, François Hollande, dans la solitude presque totale, accepte la mission de relever un Parti socialiste à terre au moment où la plupart des grands responsables nationaux préfèrent prendre du recul. Premier secrétaire, il soutient la candidature de sa compagne Ségolène Royal à l'élection présidentielle de 2007. Mais après le congrès de novembre 2008 à Reims où il ne se représente pas, il cède la place à Martine Aubry, l'actuel Premier secrétaire. Désormais, il a beaucoup de temps et de liberté pour construire sa candidature, celle qui vient de défaire la présidence de Nicolas Sarkozy.
Derrière le personnage de celui qui va diriger la France à partir du 6 mai 2012, se cache un homme dont on dit qu'il nourrit une affection particulière pour les femmes de défi, celles aux têtes bien faites et bien pleines. Après sa séparation avec Royal, Hollande tombe dans les bras de Valérie Trierweiler au lendemain des législatives du 17 juin 2007 où il est réélu député. Décrite comme une femme de caractère, cette journaliste de Paris-Match et Direct 8 serait celle qui aurait changé «François». Lunettes new-look, embonpoint réduit, coiffure redessinée, le Corrézien chiraco-compatible assume alors la perspective de briguer la magistrature suprême et obtient la confiance du Ps à l'issue d'âpres primaires. Pour lui, c'est une nouvelle vie qui commence dans une France qui veut tourner la page du Sarkozysme.
MATEL BOCOUM
(Source, internet)