Publié le 15 Dec 2022 - 22:11
FRESQUE MURALE POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE

Un message d’espoir et d’encouragement

 

Dans le cadre du projet de recherche Ados soutenu par le CRDI/IDRC, une fresque murale a été réalisée par l’association Genji Hip Hop au centre d’accueil et d’hébergement Kullimaaro à Ziguinchor, avec la participation des pensionnaires.

 

Une campagne de seize jours contre les violences basées sur le genre vient d’être bouclée. Au cours de cette dernière, une fresque murale a été réalisée par des artistes membres de Gën Ji Hip Hop. Une action qui entre dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par le CRDI/IDRC dénommé Ados. L'œuvre est réalisée par des graffiteuses de talent, en compagnie des pensionnaires du centre d’accueil et d’hébergement Kullimaaro à Ziguinchor. Elle est un message d’espoir et d’encouragement. C’est pourquoi elle est baptisée ‘’Dina Bakh’’.

Cet art mural était, pour l’association, une manière d’encourager et de soutenir les pensionnaires du centre Kullimaaro qui est une maison d’accueil des femmes et filles victimes de violence. Dans ce centre, ces dernières, victimes de violence conjugale, de harcèlement, de viol, de violence physique… y sont bien accueillies, prises en charge, hébergées, assistées, soutenues et surtout accompagnées sur le plan psychologique, sanitaire et judiciaire.

C’est sur la base des résultats de recherche de l’association Hira (Héberger, informer, resocialiser et accompagner les adolescents victimes de violences basées sur le genre) que cette activité a été déroulée à Ziguinchor, et Genji Hip Hop est un des partenaires de cette association.

D’après la présidente de l’association Gën Ji Hip Hop, Wasso Tounkara, l’idée est d’encourager les victimes, mais aussi d'interpeller les autorités à prendre en compte la question d’hébergement et la prise en charge des victimes. Le Sénégal ne dispose que de 28 structures d’hébergement fonctionnelles installées dans 10 régions, dont 10 centres à Dakar. Ces centres sont majoritairement des initiatives de la société civile,  d’associations et d’organisations non gouvernementales.

En effet, elles dirigent 75 % de ces structures, alors que l’État n’en dirige que sept au niveau national.

Pour Mme Tounkara, cette fresque murale est thérapeutique et a la capacité d’accompagner les victimes et les aider à s’exprimer, à se soigner et à s’intégrer à nouveau dans la société. Car, soutient-elle, qui dit fresque dit peinture, dit créativité, dit dessin qui sont des moyens de communication et d’expression très forts et accessibles.

Ainsi, fait-elle savoir, le but de l’association Genji Hip Hop en faisant cette fresque, était d’accompagner les victimes de violence dans leur processus de guérison.

Par ailleurs, l’activité s’est déroulée les 2, 3 et 4 décembre derniers à Ziguinchor. Le choix de cette région n’est pas fortuit. Genji Hip Hop, qui regroupe des femmes qui évoluent dans les branches du hip hop et de la culture urbaine a eu l’information que Ziguinchor était la région qui a le plus dénoncé des cas de viol au Sénégal. À Ziguinchor, la parole de la victime est prise en compte, les victimes s’adressent à des gens qui peuvent les aider, des personnes qui les accompagnent, qui les soutiennent, qui les croient, des personnes qui ne les jugent pas, selon Wasso Tounkara. Pour elle, il était important de passer du temps avec ces victimes, car elles font partie de la société, elles ont leur mot à dire et ont aussi le droit de passer des moments de bonheur et de douceur. L’art joue un rôle très important dans la plupart des révolutions qui ont eu lieu au Sénégal. Genji Hip Hop a un engagement féministe qui la pousse à vouloir toucher la vie des femmes sénégalaises et en essayant vraiment que leur art ait un impact réel sur la vie de ces Sénégalaises et Sénégalais qui se battent pour les droits de la femme.

En outre, réaliser de telles activités demande beaucoup de moyens pour le transport, le logement, pour la restauration, mais aussi pour le cachet des artistes. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’avoir des partenaires. Le CRDI était le partenaire financier pour ce projet et Hira le partenaire technique pour les résultats des recherches et aussi pour le message à véhiculer. Une autre activité est prévue à Saint-Louis avec du slam. Elle sera accompagnée d’une sensibilisation sur la santé de la reproduction et sur les violences basées sur le genre. L’association aura pour cible, cette fois-ci, les adolescentes, car beaucoup, à cet âge, n’ont pas d’informations sur ces sujets.

SEYNABOU DIAMANKA (STAGIAIRE)

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