Vers la valorisation des produits forestiers en produits cosmétiques
Née d’un projet continental de l’UA (Union Africaine), la grande muraille verte est opérationnelle depuis 2008 au Sénégal. Elle intervient dans 11 pays : le Sénégal, la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Soudan, l’Éthiopie, l’Érythrée et Djibouti. En somme, les pays de la fameuse bande sahélo-saharienne.
Lors d’un Conseil local de développement organisé ce jeudi à Mbeuleukhé (environ 45 km au nord de Linguère), le directeur général de l’Agence nationale de la Grande Muraille Verte (ANGV), le Colonel Pape Waly Guèye, a décliné le but du CLD qui « est de permettre aux populations de s’approprier la Grande Muraille Verte, de partager et surtout de voir auprès des populations les insuffisances inhérentes » au projet, en vue de les « corriger ».
Dans sa composante Sénégal, ce projet qui « part de l’océan Atlantique à partir de la commune de Léona dans la région de Louga à la commune de Bélé dans la région de Tambacounda, s’étale sur une longueur de 450 km d’ouest en est pour une largeur de 15 km du nord au sud ». Couvrant le centre nord du pays, la GMV, outre son rôle de bouclier contre l’avancée du désert du Sahara vers le sud, peut avoir des retombées bénéfiques sur les populations riveraines. En effet, elle comporte un volet de « développement d’activités génératrices de revenus à travers l’apiculture, l’arboriculture fruitière et la production de cosmétiques ». Au cours de l’atelier, le colonel Guèye a en outre annoncé « l’installation de 8 jardins polyvalents autour des forages où plus de 1 000 personnes pourront travailler dans les plantations pendant sept mois », compte non tenu des « 500 contractuels recrutés uniquement dans les zones où s’édifie la ceinture verte durant la période de reboisement de juillet à septembre ».
« La valorisation des produits forestiers comme la gomme arabique, le soump et tant d’autres espèces sous forme de cosmétiques, la lutte contre la pauvreté et les feux de brousse sous toutes ses formes, le défi de l’avancée du désert » sont parmi les objectifs de la Grande Muraille Verte. Dans la même veine, pour « lutter contre la mort du cheptel dans la zone sylvopastorale, des banques fourragères » seront mises en place en vue de récolter de la paille.
Le représentant de l’exécutif Moussa Sy, Sous-préfet de l’arrondissement de Yang Yang, « a salué la présence des participants qui ont suivi avec beaucoup d’intérêt l’exposé du directeur général » sur le rôle et la portée de la GMV. Il a souligné « la construction de 7 forages dans la zone ». Prêchant pour sa paroisse, il n’a pas manqué de signaler « l’octroi de bourses familiales à 224 familles de l’arrondissement ». Ont pris part à la rencontre des maires, des conseillers municipaux, les partenaires au développement, les agents techniques de l’élevage, de l’hydraulique et des eaux et forêts du département de Linguère entre autres.
« A la Grande Muraille Verte, j’y étais et j’ai planté 5 arbres », tel est le vœu du chef de l’Etat, a conclu le colonel Pape W. Guèye. Un cri de ralliement très martial !
Mamadou Ndiaye (Linguère)