Publié le 11 Aug 2023 - 12:52

Halte à la sainte alliance macro-mélenchoniste

 

Macron et Mélenchon, la presse du prince et les françafricains du Quai, toutes les puissances se sont liguées en une sainte alliance contre l'ancien modèle de connivence et de convenance qu'est le Sénégal.

Macky Sall devrait payer les nouveaux axes qui n'ont pas eu l'onction de Paris. Le dirigeant sénégalais a eu le culot de parler directement avec Moscou. En tant que Président de l'Union africaine. En tant que membre d'une délégation en quête de la cessation des hostilités sur le front ukrainien. En tant que Chef d'Etat d'un pays souverain présent au Sommet Russie-Afrique.

Crime de lèse majesté, Macky Sall est à la tête d'un Etat qui défend son modèle démocratique contre les subversions populistes d'essence salafo-fasciste que la France officielle, extrémiste et macroniste, emmurée dans l'ignorance coupable des nouvelles tendances ouest-africaines, ne comprend pas. Leurs cris en chœur montent dans le ciel assombri de Paris à l'annonce de l'arrestation de Ousmane Sonko sous le coup de huit chefs d'inculpation et la dissolution de Pastef, chaudron du discours violent et d'actes d'essence terroriste.

Quoi ? Pour les beaux yeux de ceux qui disaient "France dégage" et qui, à l'école buissonnière de la realpolitik, sont tombés sous le charme diplomatique de Paris ? Eh oui, la France est libre de miser sur son cheval, même si ce dernier défie toutes les règles et s'érige en "gladiateur en chef", obstiné dans l'ambition morbide de "déloger" un président démocratiquement élu, heureux de sacrifier des vies humaines au nom d'un "mortal kombat". 

La France n'a pas entendu ces bruits de fond, obnubilée par la rage de son cheval. Où se niche-t-il, l'honneur de ces panafriclanistes, si fiers de lire un édito du quotidien Le Monde du 8 août contre le Sénégal ? Un édito non signé, et pour cause. Un édito de même tonalité, publié il y a peu et qui, mal exploité, sentait nettement la note de briefing, la note d'orientation !

Souverainistes de pacotille et sinistres panafricanistes, capitulards et honteux réalistes, macronistes et mélenchonistes, et vous autres, petits revanchards tapis dans les bas fonds du Quai, retenez ceci : le Sénégal n'est pas une proie.

Macky Sall a choisi, depuis 2012, la voie la plus à même d'assurer à son pays son indépendance et à son peuple sa souveraineté dans le choix de son modèle démocratique. Le Sénégal a ainsi travaillé à la diversification de ses partenaires pour sortir intelligemment du statut de chasse gardée.

Le Sénégal a pris sur lui de moderniser et de renforcer ses forces de défense et de sécurité, non pas dans une optique guerrière mais pour la légitime défense de son territoire, de sa population et de ses ressources.

Le Sénégal a développé sa capacité d'analyse stratégique et ses dirigeants n'ont plus besoin de passer par Paris pour prendre des instructions et se faire dicter leur destination.

Le Sénégal réinvente son modèle démocratique en fortifiant les ferments de consensus, en confortant l'option républicaine de l'Etat et neutralisant les poussées antidémocratiques, fussent-elles "comprises" par la sainte alliance des macronistes et mélenchonistes.

Pour autant, le Sénégal ne dit pas "France dégage". A l'école de l'universel, de la solidarité, de l'hospitalité et de l'ouverture, repères de nos vieilles cultures, le Sénégal a très tôt affirmé qu'il n'a que des amis. Parce qu'il est adossé à la conviction que le destin de l'humanité n'est pas dans l'arrogance des plus forts et le confort victimaire des plus faibles, mais dans la rencontre et la conversation, dans la coopération et la saine compétition (un ami dit "coopétition").

Ni soumis, ni fermé, le Sénégal est une Nation qui demeure débout et enthousiaste pour tendre la main à tous les peuples du monde. A toutes les Nations, y compris celles qui, ayant perdu, après moult erreurs, le terrain ouest-africain, se méprennent encore sur la détermination de nos pays à prendre en charge leur destin.

PAR NORBERT NGOMA,
panafricaniste,
sénégalais de coeur
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