''Je n’ai jamais mis les pieds au Maroc''
Thioro Balbaaki a porté plainte récemment contre le directeur de publication du site Dakaractu. Elle a accueilli, samedi, ''Enquête'' dans son salon pour donner ''sa'' vérité sur l’affaire des ''partouzes marocaines''. Entretien à bâtons rompus.
Salut Thioro. Tu me disais, à l’instant, que les photos de toi qu’on retrouve en ce moment dans la presse ont été volées sur ton compte Facebook personnel. Ce sont donc des moments intimes dont on se sert pour illustrer des articles que tu estimes diffamatoires… Est ce que ça te choque de les voir étalées sur la place publique ?
Pas du tout, ça me fait rien parce que je n’ai pas honte de mon corps, mon attitude ou de ce que je portais au moment où ont été pris ces clichés… Par contre, je mets un point à ne pas lire les commentaires parce que tout le monde sait que certains d’entre eux peuvent être gratuitement méchants ou injurieux.
Tu affirmes pourtant, dans l’exemple de cet article sur ta supposée virée au Maroc, que du mal avait été fait à ta famille. Peux-tu nous en dire plus ?
Quand je dis cela, c’est pour qu’on comprenne que je ne vis pas toute seule la situation. J’ai une mère, un père, deux grandes sœurs et un frère… ils ont eu des problèmes à cause de toutes ces choses dites sur mon compte.
Quel genre de problèmes ?
Toutes sortes de problèmes ! Dans la rue, par exemple, ils se font accoster par des gens qui leur demandent : «Qu’est-ce qu’elle faisait, Thioro, au Maroc ?» Et c’est douloureux, pénible et choquant pour eux d’avoir à me défendre tout le temps.
Et toi ? On t’a déjà posé ce genre de questions ?
Pas à ma connaissance, en tout cas. Personne n’ose me dire ce genre de choses en face.
Est-ce que, justement, c'est cette situation difficile vécue par les tiens qui t’a poussée à intenter une action en justice ?
Oui et non. Je l’ai fait pour eux mais aussi pour des raisons personnelles parce que je veux prouver que je ne suis pas cette fille aux mœurs légères qu’on décrit. Je ne passe pas ma vie en boîte, ni n’ai jamais participé à aucune partouze au Maroc ou ailleurs… Il faut qu’on comprenne que je suis quelqu’un qui aspire à se marier, à fonder une famille et que des rumeurs ordurières de ce genre ne peuvent qu’entacher ma réputation.
C’est compréhensible… J’avoue que je suis quand même curieuse : ce genre d’articles, tu dois bien entendre des bruits avant qu’ils ne sortent, non ? Ce sont les auteurs eux-mêmes qui t’avertissent ou bien ?
Désolée de te décevoir mais, là, tu me surestimes : je ne sais absolument pas qui, quand, où, comment on écrit sur moi. Je découvre les papiers en même temps que tout le monde dans la presse du jour ou sur internet !
Tu rigoles ?! Dans le milieu du mannequinat presque tout le monde, à un moment ou un autre, a fait une sortie dans la presse pour parler d’untel ou déclarer ceci ou cela. Il y a bien des choses qui se savent ! Sans transition, est-ce que ça t’est déjà arrivé qu’un autre mannequin en balance sur toi dans la presse ?
Franchement, je n’ai pas de problème avec les autres mannequins. Ça ne m’est jamais arrivé.
Parlons-en, justement, du «dossier Maroc» : peux-tu nous donner ta version des faits ?
Lundi passé, je surfais sur le net et quand j’ai lu l’article, ma première réaction a été du genre «mais! C’est quoi ça ?». A ce moment, je ne savais absolument pas que le site en question appartenait à Cheikh Yérim Seck (NDLR : Directeur de publication du site Dakaractu). J’étais très choquée parce n’étant jamais allée au Maroc, contrairement à ce qui était écrit, et n’ayant pas eu de rapport avec un prétendu «homme riche».
Je suppose que tu as un copain. Qu’est-ce qu’il en dit, lui ?
Il est, heureusement, très compréhensif et me soutient sans conditions. Je suis très chanceuse parce qu’il me croit sur parole.
Ok… Est-ce qu’avant d’aller en justice tu as essayé de parler aux gens de Dakaractu, pour demander qu’on enlève l’article, par exemple ?
Oui, je me suis renseignée jusqu’à pouvoir joindre Serigne Diagne, l’auteur. Seulement, quand je l’ai eu au téléphone, il m’a très mal parlé. C’est à peine s’il ne m’a pas tout bonnement envoyé balader… «Je ne retire rien, porte plainte si tu peux !», voilà ce qu’il m’a dit, exactement. Eh bien ! Je l’ai pris au mot…
Et cette plainte, quand l’avez-vous déposée ton avocat et toi ? Comment avance l’affaire ?
Me Mbaye-Jacques Ndiaye et moi sommes allés à la police il y a 2 jours pour porter plainte et avons été convoqués au tribunal le 5 juin pour une audience. Il s’occupe de tout et je lui fais confiance…
C’est donc lui qui est à l’origine des démentis que tu as fait publier sur certains sites concernant cette histoire… Je suppose que, du côté de Cheikh Yérim Seck, ça n’a pas dû faire plaisir, non ?
Je ne pourrais pas te le dire puisque je n’ai aucun contact avec lui ou ses associés ; ils s'en réfèrent, si besoin est, directement à mon avocat.
Ces démentis, c’est parce que ça te fait quelque chose que des gens arrivent à se faire de l’argent sur ton nom ou… ?
Bien sûr que ça me fait mal. Pas pour l’argent en tant que tel, mais qu’on se permette de dire du mal de moi de cette façon… une chose est sûre, je ne vais pas me laisser faire, c’est hors de question.
Par rapport au montant des dommages et intérêts, comment as-tu fait pour estimer cette somme de 150 millions de F Cfa ?
C’est Me Ndiaye qui s’en est chargé, moi je ne me suis occupée de rien. Je lui fais totalement confiance parce qu’on se connaît depuis des lustres. Bien qu’à vrai dire, ce soit la première fois qu’on l’on partage ce rapport client-employé.
Une dernière chose à ajouter ?
Juste que je veux qu’on arrête de dire tout et n’importe quoi sur moi, surtout des choses incorrectes. Il faut dire la vérité au lieu de prétendre que j’étais au Maroc alors que je n’y ai jamais mis les pieds. C’est tout ce que j’avais à dire, Wa salam !
Sophiane Bengeloun