La peine des papys
La désolation causée par les inondations touche particulièrement les personnes du troisième âge. A Médina Gounass, dans la banlieue de Dakar, elles ont toutes les peines du monde à vaquer à leurs occupations d’une manière générale, en particulier à accéder aux lieux de prières comme les mosquées.
Médina Gounass, un quartier de la banlieue dakaroise rendu tristement célèbre par les inondations. Ici, c’est une lapalissade de dire que les pluies diluviennes ont aggravé la situation des habitants. Aller d’un endroit à l'autre relève du véritable parcours de combat, notamment les personnes du troisième âge. Lesquelles sont dans l’impossibilité de vaquer à leurs occupations, comme prier à la mosquée.
Le vieux Abdou Rahmane Yoro Sy, septuagénaire, trouvé chez lui, crie sa détresse. ''Quand la pluie cesse de tomber, nous les personnes du troisième âge peinons à accéder aux mosquées. Même si celles-ci ne sont pas inondées, ce sont les devantures qui le sont et ce n’est pas prudent ni malin de passer dans les eaux pour entrer aux lieux de cultes'', a-t-il déclaré. ''Les eaux de pluie remplissent rapidement les fosses septiques, et si on n'y prend garde, elles peuvent déborder et provoquer des maladies, ce que l’on ne souhaite point. Il faudra remblayer les devantures de mosquées pour un accès plus aisé'', a plaidé Bachirou Ba, la soixantaine passée, trouvé devant chez lui au sous quartier Médina Gounass 1.
En outre, les hommes âgés se plaignent de ce que les voitures de transport ne prennent pas les circuits habituels et dévient, obligeant les personnes du troisième âge à faire plus de chemin. ''Les voitures empruntent les ruelles pour éviter les embouteillages monstres occasionnés par les eaux de pluie. Pour nous qui marchons à pas ralentis, cela constitue un véritable problème'', a ajouté le vieux Sy. A la question de savoir si le maire de la localité, Woré Sarr, a fait un geste, il a répondu : ''Quand Wade était au pouvoir, elle a tout fait pour nous. Mais depuis l’arrivée de Macky, on n'a rien reçu d’elle. Peut-être que c’est dû au fait qu’ils ne sont plus du même parti politique.''
Par ailleurs, les vieux visités ont demandé une meilleure répartition des dons faits aux sinistrés en les réorganisant. ''Il faudra désormais que tous les dons passent chez les chefs de quartier pour une meilleure répartition et transparence. A défaut, ce sera l’anarchie lors des cérémonies de distributions'', a indiqué M. Ba. D'après lui, la dernière fois que des dons ont été faits dans leur quartier, les jeunes s'étaient taillé la part du lion car ayant plus de force.
CHEIKH THIAM
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.