Publié le 28 Nov 2024 - 21:40
JOURNÉE NATIONALE, AUJOURD’HUI

Synergie gouvernementale pour renforcer les daaras

 

Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale des Daara, prévue ce jour, un panel d’échanges et de partage a été organisé hier au Cicad. À cette occasion, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé la signature, aujourd'hui, d'accords entre les Daara et les ministères des Forces armées, de la Formation professionnelle et de l’Agriculture pour renforcer ces temples spirituels du savoir.

 

La 3e édition de la Journée nationale dédiée aux Daara sera célébrée aujourd'hui au Dakar Arena, sous la présidence effective du chef de l’État. À cet effet, les acteurs se sont réunis hier au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) pour discuter du rôle des Daara. Venu présider ce panel sur le thème "L’apport des érudits sénégalais et le rayonnement de l’enseignement coranique pour un Sénégal juste, souverain et prospère : regards croisés", le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a annoncé la signature d’accords entre les Daara et d’autres ministères pour accompagner davantage ces écoles coraniques.

En effet, il a rappelé que les Daara ont un rôle historique de repositionnement dans ce pays. C'est pourquoi il pense qu'on ne doit plus parler d'une "intégration des Daara", mais plutôt d'une "source d'inspiration et d'un modèle".

Par ailleurs, le ministre estime que Dieu a accordé au Sénégal un capital spirituel que d'autres pays où la religion est pratiquée n'ont pas. À cet égard, il soutient que, de la même manière que l'on parle de "capitale économique" ou de "capitale humaine", nous devons proclamer au Sénégal notre conscience et magnifier notre capital spirituel.

Dans un autre registre, Moustapha Mamba Guirassy a indiqué que les Daara doivent s’interroger sur l’apport de leurs érudits, leur rapport au monde, à la science, leur rapport au Coran et à leur environnement.

Plaidoyers des participants

La présidente de l’Association des serviteurs du Coran, Zeyda Khady Sylla, a souligné, lors de sa prise de parole, que dans les Daara, les filles mémorisent le Saint Coran et obtiennent une bonne éducation, mais ne savent pas faire les tâches ménagères, notamment la cuisine. À son avis, certaines "ndeye Daara" imposent aux filles de faire la cuisine dans les Daara. Cependant, elle explique que cela a des conséquences. Car, soutient-elle, si les filles racontent cela à leurs parents, ces derniers vont se plaindre qu'ils ne paient pas la scolarité pour que leurs filles fassent de la cuisine dans les Daara.

Pour permettre à ces filles d'apprendre à cuisiner, elle a plaidé pour la mise en place de centres de formation culinaire de proximité. Pour sa part, Oustaz Adama Seck a plaidé pour l’introduction de l’enseignement du numérique ainsi que de l'enseignement professionnel dans les Daara, afin de permettre aux apprenants de mener leurs propres recherches dans plusieurs domaines. Il a également plaidé pour la mise en place d’une stratégie nationale regroupant l’ensemble des expériences des grands Daara du Sénégal, afin de permettre aux élèves de ces écoles d'acquérir des connaissances de tous les Daara.

Serigne Khadim Ndiaye a, de son côté, souligné que les Daara sont confrontés à un manque crucial de moyens. À cet égard, dit-il, les apprenants ne durent plus dans ces temples du savoir pour acquérir les connaissances nécessaires.

Pour conclure, il a souligné que les Daara d’aujourd'hui n’éduquent ni ne forment comme cela se faisait dans le passé.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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