Publié le 6 Apr 2023 - 16:52
KOLDA - RECONNU COUPABLE DU MEURTRE DE SA FEMME

Abdourahmane Kanté écope de 15 ans ferme

 

La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Kolda a condamné, hier, Abdourahmane Kanté, âgé de 41 ans, à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse, pour une histoire de jalousie. Les faits ont eu lieu le 20 octobre 2019 dans la forêt de Sinthiang Siring, commune de Bagadadji, où le mari officie comme exploitant forestier. 

 

L’accusé Abdourahmane Kanté, âgé de 41 ans, n’a pas nié les faits pendant les deux heures de son procès. Mais il ne se rappelle pas des coups portés d’une violence inouïe sur sa femme Aïssatou Touré, âgée de 17 ans au moment des faits. Le natif de Lélouma, en République de Guinée, vivait avec sa femme et son bébé de 8 mois, depuis trois ans dans la forêt de Sinthiang Siring, commune de Bagadadji, où le mari exploitait du charbon de bois. 

Mais depuis quelques mois auparavant, les deux tourtereaux ne filaient plus le parfait amour. Et pour cause, le mari soupçonnait sa femme d’avoir des relations adultérines. Chaque jour presque, il y avait des disputes suivies de bagarres. Le drame a eu lieu, le 20 octobre 2019.

Ce dimanche-là, vers 19 h 30 mn, revenant du travail, Abdourahmane Kanté s’est mis à critiquer sa femme, l’accusant d’adultère. Ne pouvant plus tolérer les remontrances de son mari, la dame Aïssatou Touré a répliqué d’une manière vulgaire. Entrant dans une colère noire, le mari lui a administré de violents coups de poing.

Mais cela ne l’a pas calmé. Il s’est saisi de son coupe-coupe. Devant la mine meurtrière de son mari, Aïssatou Touré a tenté de fuir. Mais elle n’est pas allée loin. Le mari l’a rattrapée, à environ 40 m de leur domicile, au bloc 4, dans la forêt, et lui a asséné trois coups à la tête, à la nuque et au dos.

‘’J’ai saisi une machette, pensant que c’était un bâton, pour corriger ma femme’’

Hier, devant la barre, le mari a donné une autre version des faits. ‘’Je vivais une relation heureuse avec ma femme jusqu’à la violente dispute qui éclata entre elle et moi pour une promesse non tenue. Je lui avais promis, une fois mariés, de lui construire une maison où on allait vivre avec nos enfants. Mais la promesse tardait à se concrétiser’’, a-t-il dit.

‘’Un jour, j’ai entamé une discussion avec ma dulcinée sur ce projet. Hélas, la discussion s’est transformée en dispute violente qui a abouti au drame. Car ma femme m’a traité de menteur. Ce que je ne pouvais pas digérer. C’est ainsi que j’ai saisi une machette pensant que c’était un bâton, pour la corriger’’. 

Toujours est-il que sa jeune femme, sentant le danger, avait bien tenté de se sauver. Malheureusement, elle n’avait pu échapper à la furie meurtrière de son mari. Elle a rendu l’âme sur le coup. 

Le voisin alerté par les cris de détresse de la victime

Il faut dire que les cris de terreur et de détresse de la dame avaient eu le temps d’alerter le voisin Kindy Camara qui était dans les parages. A son arrivée sur les lieux du drame, il a découvert le corps de la dame gisant dans une mare de sang. 

Après avoir commis son forfait, le mari meurtrier avait pris la fuite, emportant, dans un premier temps, leur bébé de 8 mois. Mais il l’a ramené, quelques minutes plus tard, alors que Kindy Camara était retourné au village alerter les autorités locales. 

Il a posé le bébé à côté du corps de sa victime, avant de disparaitre dans la nature. La gendarmerie de Kolda s’était lancée à sa recherche, après avoir ouvert une enquête. 

La victime a été enterrée au cimetière de Doumassou-Gadapara de la commune de Kolda, le mardi 22 octobre 2019, en présence de ses parents venus de Diarra Soma, en Gambie, et du père du meurtrier. Quant à l’enfant de la victime, elle a été confiée à la garde de l’ONG La Lumière de Kolda. 

Le mari a finalement été arrêté sur les lieux du crime, après six jours de cavale. Ce sont les populations du village de Sinthiang Siring, en collaboration avec les exploitants, qui sont parvenues à lui mettre la main dessus, alors qu’il errait sur les lieux du crime. Il avait été conduit à la mairie de Bagadadji. Et les éléments de la gendarmerie avaient eu des difficultés pour le faire sortir des locaux de la mairie, tellement il y avait du monde. Chacun voulait voir le mari meurtrier. 

Extirpé des locaux de la municipalité, Abdourahmane Kanté avait été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction. Jugé ce lundi 3 avril, la chambre criminelle de Kolda l’a reconnu coupable de meurtre sur sa femme et l’a condamné à 15 ans de réclusion criminelle. 

NFALY MANSALY

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