L'Anacim veut outiller les professionnels de la santé
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) en collaboration avec la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) autrement dit la météo américaine, a mis en place, depuis 2020, un système d’alerte précoce sur les vagues de chaleur, dans le but d’aider les acteurs de la santé dans la prévention et la gestion des risques sanitaires liés à ce phénomène.
Selon l'Anacim, les importantes vagues de chaleur engendrées par le réchauffement climatique sont à l'origine de plusieurs pertes en vies humaines. Pour endiguer ce phénomène, elle compte permettre aux acteurs de la santé de bénéficier d’informations utiles pour mieux sensibiliser les populations. "Cet atelier revêt toute son importance, car il est primordial d'outiller le personnel de santé, lui fournir les informations nécessaires afin de faire face et de mener continuellement la sensibilisation auprès des populations les plus vulnérables sur les vagues caniculaires.
En France, par exemple, ces vagues de chaleur ont entraîné plusieurs morts. Pour éviter ce genre de drame, nous devons prendre les devants. D'autant plus que nous avons un pays où il fait généralement chaud, c'est une prévention qui va armer le personnel de santé d'instruments pour mieux faire face aux phénomènes", explique le directeur de l'Anacim Ousmane Ndiaye.
Dans ses propos, le patron de l'agence n'a pas manqué d'indiquer les zones où il est urgent d'agir. "Dans l'immédiat, nous nous rendrons dans la région de Fatick en proie à de fortes vagues de chaleur. Ensuite, l'objectif sera de viser les territoires Nord, comme Saint-Louis, Matam, Ranérou, Podor et Kanel. Mais cela ne signifie pas que des zones comme Dakar, plus ou moins mieux aérées, ne sont pas concernées. Les indices peuvent varier. Toutefois, des bulletins périodiques seront produits et mis à la disposition des acteurs de la santé", a martelé M. Ndiaye.
Venu représenter le ministre des Transporteurs aériens, Malick Sonko a surtout rappelé l'ampleur du phénomène qui, selon lui, a souvent des "effets sournois" sur la santé. "La communauté scientifique a reconnu que le changement climatique, qui est une réalité maintenant, va amplifier l’augmentation des températures. Ce réchauffement pourrait causer ou aggraver des problèmes de santé parmi les populations les plus vulnérables. Les phénomènes climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur peuvent constituer un enjeu de santé publique, d’autant plus important en Afrique, en raison des difficultés socioéconomiques surtout dans les zones défavorisées", affirme M. Sonko.
Selon lui, le principal objectif de cet atelier est de lancer la "campagne vague de chaleur 2023’ qui va débuter en début mars, et de faire le suivi du système expérimental d’alerte précoce" sur les vagues de chaleur et leurs impacts sanitaires.
Dans la foulée, le représentant de Doudou Ka a tenu à rappeler le rôle important que joue l'ambassade des États-Unis pour appuyer les pays les plus exposés. "Le Centre de prévisions climatiques (CPC) de la NOAA fournit des informations météorologiques et climatiques pour soutenir les missions humanitaires du gouvernement américain dans les pays en voie de développement. Il fournit également aux services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) africains, l’accès à l’information climatique, en temps réel, pour appuyer les opérations de prévisions quotidiennes, y compris la prévision et l’alerte de phénomènes météorologiques dangereux".