Le gouvernement fait l’état des lieux des travaux
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La réunion d’urgence de lancement du Plan national d’organisation des secours (Orsec) s’est tenue hier au ministère de l'Intérieur. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de lever les goulots d’étranglement qui empêchent le dispositif, en cours de mise en place, d’être efficace et d’éviter les inondations.
Suite aux pluies enregistrées ces derniers jours au Sénégal, ayant occasionné des inondations, la réunion d’urgence de lancement du Plan national d’organisation des secours (Orsec) s’est tenue, hier, au ministère de l’Intérieur. Elle a vu la participation des différents représentants des services impliqués dans la lutte contre les inondations. Le ministre Antoine Felix Abdoulaye Diome, qui a présidé la rencontre, a d’emblée souligné que le plan Orsec est déclenché, ‘’à chaque fois que des événements de cette ampleur nécessitent la facilitation et l'accélération’’ dans la mobilisation des moyens de l’Etat pour venir à bout de la situation.
‘’Le gouverneur de Dakar l’a évoqué : dès le déclenchement du plan Orsec, les premiers moyens ont commencé à être mobilisés. Cela a consisté à déployer sur le terrain une cinquantaine d’hydro-cureurs, ainsi que cent cinquante motopompes’’, a-t-il annoncé.
Ainsi, les hôtes de M. Diome ont fait l’état des lieux des services concernés sur la situation actuelle qui trouble le sommeil des populations. La banlieue dakaroise est la plus touchée par les phénomènes d’inondation. Une situation reconnue par le général commandant des sapeurs-pompiers, Mor Seck, qui a listé les différentes localités qui pataugent.
Ainsi, en ce qui concerne les travaux entamés, notamment à Keur Massar, dans le cadre du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) et qui peinent à être terminés, le directeur de l’ADM (Agence de développement municipal) a tenté de rassurer que la situation est sous-contrôle. ‘’Les travaux se sont passés dans de très bonnes conditions. Pour des entreprises qui ont des contrats de 10 mois, en six mois, nous avons enregistré des niveaux de réalisation allant de 80 à 90 %. C’est des performances que nous devons à un niveau de suivi très rapproché, parce que l’ADM était même obligée de louer un appartement à Keur Massar pour être sur place 7 jours/7, pour que les travaux puissent être réceptionnés le plus rapidement possible’’, a dit Cheikh Issa Sall.
Il a ensuite parlé des manquements. ‘’Malheureusement, le week-end dernier (avant les dernières pluies), il nous restait 250 mètres de canalisation qui se trouvent dans un coin extrêmement important. C’est ce qui nous a causé des désagréments’’, a-t-il dit. Monsieur Sall rassure que, depuis deux jours, une solution provisoire est prise et les entreprises engagées tentent de trouver la solution qui va permettre aux dispositifs mis en place les sapeurs-pompiers d’être plus performants.
‘’Les entreprises ont réalisé 2 800 mètres de canalisation primaire de gros diamètres et 3 200 mètres de réseau secondaire, sans compter des bassins qui ont été réalisés à 100 %’’, a-t-il rassuré. Par rapport au financement, l’ADM note que ‘’la phase d’urgence, c’est 15 milliards de F CFA. Sur ce montant, c’est seulement 7,5 milliards de F CFA qui ont été alloués en crédit de paiement’’. Cheikh Issa Sall d’ajouter : ‘’On savait que cette phase d’urgence ne pouvait pas régler tout le problème de Keur Massar. C’est pour cela que pour les travaux, on a lancé deux marchés… On a également pensé à un système de pompage, pour appuyer les efforts de la brigade nationale des sapeurs-pompiers.’’
Le ministre Oumar Guèye met la pression
Le ministre en charge des collectivités territoriales, porte-parole du gouvernement a participé à la rencontre. ‘’À l’heure actuelle, les travaux qui sont effectués par les entreprises ont atteint un niveau très satisfaisant. Nous avons été surpris de l’engagement et de la rapidité d’exécution’’, a renchéri Oumar Guèye qui ne veut pas de solution provisoire, mais définitive. ‘’Il y a 250 mètres de canalisation qui restent. Aujourd’hui, nous sommes dans le cadre du plan Orsec. Il faut absolument que cette connexion (raccordement) soit faite et non des solutions provisoires’’, a-t-il sommé.
‘’Nous savons avec précision ce qu’il faut pour le faire. Cette connexion passe par des quartiers difficiles, c’est vrai. Mais les techniques, la technologie existent. Il faut un appareil qu’on appelle vibrofonceur pour y arriver. Mais l’entreprise ne l’a pas. Je pense que le déclenchement du plan Orsec permettra d’aller là où se trouve cet appareil, poser un plan qui puisse assurer la liaison. Cette liaison permettra de pomper une grande capacité d’eau et de l’amener vers les bassins qui sont dans la forêt classée de Mbao, mais également de les transférer vers le marigot de Mbao et de réguler’’, a poursuivi Oumar Guèye.
Le ministre a insisté sur le fait qu’il faut, selon lui, le faucardage des bassins. ‘’Ces derniers jouent un rôle très important en termes d'hydraulicité. Il faut engager les moyens, prendre les entreprises qui ont cette expertise’’, dit-il.
Monsieur Guèye a, aussi, insisté sur la situation particulière de l’Ucad 2 où les deux réseaux (de l’ancien projet) sont cassés. Il a demandé qu’ils soient absolument réparés dans l’urgence. Pour sa part, le directeur du Budget a donné les assurances que tous les moyens financiers seront mobilisés. Après la réunion, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome et sa délégation ont fait une visite de terrain dans les zones les plus touchées par les inondations telles que Thiaroye et Keur Massar.
BABACAR SY SEYE