De grandes réformes seront mises en œuvre
Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a officiellement lancé, hier, la gestion budgétaire de l'année 2024. L’exécution budgétaire 2024 sera marquée par la poursuite de la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la transparence budgétaire.
Comme cela se fait chaque année, l'exécution budgétaire de 2024 a été officiellement lancée, hier, à Dakar. Présidant la cérémonie, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a souligné que l’exécution budgétaire de cette année sera marquée par la poursuite de la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la transparence budgétaire, l’efficacité de la dépense et la facilitation de la reddition des comptes.
Dans le même ordre d'idées, a-t-il fait savoir, le déficit budgétaire arrêté à 1 045 milliards, soit 5,5 % dans la loi de finances initiale, a été revu à la baisse, à 917,5 milliards F CFA, soit 4,9 %, dans la perspective de la consolidation budgétaire, avec l’objectif de la ramener à 3 % du PIB en 2025.
Il a également rappelé que l’année 2023 qui vient de s’achever a été marquée par des évènements qui ont fortement affecté les grandes orientations budgétaires retenues dans la loi de finances initiale.
En effet, explique le ministre, la gestion budgétaire, au titre de l’année 2023, s’est déroulée dans un contexte international caractérisé notamment par la persistance des incertitudes liées aux tensions géopolitiques avec la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et la crise israélo-palestinienne.
Selon lui, cet environnement a beaucoup affecté les circuits d’approvisionnement des marchandises, entraînant un ralentissement des échanges commerciaux internationaux, avec comme corollaire la persistance de la poussée inflationniste, bien que de moindre ampleur par rapport à l’année 2022. "Il s’en est suivi une contraction des échanges de marchandises, lesquels devraient connaître, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une hausse de seulement 0,8 % en 2023 contre 5 % environ un an plus tôt", a-t-il indiqué.
Parallèlement, poursuit-il, les conditions financières de mobilisation des crédits ont été fortement resserrées, en raison d’une politique monétaire contracyclique.
Ainsi, ces facteurs qui ont fortement affecté la croissance mondiale qui ressortirait à 3 % en 2023 contre 3,5 % en 2022, se sont répercutés sur la conjoncture sous-régionale déjà en proie à une situation sécuritaire encore déliquescente.
En effet, explique Mamadou Moustapha Ba, l’activité de l’Union économique et monétaire serait à 5,2 % en 2023 contre 5,6 % en 2022, pendant que l’inflation est projetée à 3,7 % en 2023 contre 7,4 % en 2022.
Bonne tenue des finances publiques
Sur le plan interne, souligne le ministre, le report de la date de démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ainsi que les tensions sociopolitiques internes se sont greffés à cette conjoncture déjà difficile, entraînant ainsi la révision à la baisse de la croissance de 2023 qui s’établirait finalement à 4,1 %, contre 10,1 % initialement prévue.
De même, ajoute le ministre des Finances, le taux d’inflation annuel moyen en 2023 ressort à +5,9 % contre 9,7 % en 2022, soit un repli de 3,8 points.
Toutefois, indique-t-il, l’économie sénégalaise s’inscrit dans une trajectoire de reprise, après trois années de démonstration d’une grande résilience, grâce à la bonne tenue des finances publiques.
D'après le ministre des Finances et du Budget, à la faveur d’un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94 %, porté par une mobilisation très satisfaisante des ressources internes et externes, les importants projets et programmes de développement du Plan d’actions prioritaires 2 ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation appréciables.
Il a cité en exemple les travaux de prolongement du TER de Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne, dont la finalisation est prévue durant le premier semestre 2024 ; le démarrage des activités du projet de Bus Rapid Transit ; la relance du transport ferroviaire engagée avec la réhabilitation de l’axe Dakar - Tamba et des villes de l’intérieur, entre autres.
Dans la même veine, il a rappelé que le budget de 2024 est arrêté en recettes et en dépenses pour un montant historique de 7 003,6 milliards F CFA. D'après lui, "il est bâti sur une stratégie de consolidation et de souveraineté budgétaires, avec comme priorité absolue le renforcement des secteurs stratégiques, afin de maintenir la trajectoire d’émergence économique, la poursuite du soutien à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche, pour accroitre la souveraineté alimentaire, renforcer la sécurisation du territoire, des personnes et des biens, et la résilience aux effets des changements climatiques.
In fine, Mamadou Moustapha Ba a souligné que le budget repose également sur une consolidation budgétaire assumée avec un déficit qui s’établirait à 3,9 % contre 4,9 % en 2023, à la faveur d’une mobilisation accrue des ressources internes avec un taux de pression fiscale projeté à 19,4 % et la poursuite de la rationalisation des dépenses.
FATIMA ZAHRA DIALLO