«Les terroristes professionnels seront traités comme tels»
La crise actuelle au Nord-Mali pourrait finir comme celle en Libye si des terroristes persistent à nier les droits et les libertés des personnes, selon le ministre français des Affaires Étrangères, Laurent Fabius.
Le chef de la diplomatie française a été interpellé sur plusieurs questions d'actualité, internationale notamment. Sur la crise qui sévit au Mali par exemple, Laurent Fabius a précisé que son pays n’est qu’un «facilitateur» car il appartient «aux Maliens eux-mêmes et aux Africains d’assurer leur sécurité». «Ce serait une erreur que des Français viennent de l’extérieur pour assurer la sécurité d’un pays qui est libre et indépendant», a estimé celui qui a encore avec lui le record du plus jeune Premier ministre de France sous le premier septennat de François Mitterrand.
N’empêche, la France aidera autant qu’elle pourra pour la résolution du conflit qui mine cette région saharo-sahélienne. Elle a commencé avec la suggestion d’un triangle d’actions pour redresser la barre au Mali. Lequel tourne autour de la démocratie, du développement et de la sécurité. C’est la ligne qui a été suggérée à Dioncounda Traoré, Président intérimaire revenu jeudi au pays après un séjour médical à Paris consécutif à une agression physique contre sa personne.
L'idée est de mettre en place un large gouvernement d’union nationale pour rétablir la démocratie. Mais aussi, de discuter avec les belligérants convaincus par la nécessité d'une solution politique à la crise. « Il y a des forces qui acceptent le dialogue, il faut dialoguer avec elles», a dit M. Fabius. En revanche, «s’il y a quelques forces qui restent et qui sont des terroristes professionnels, il faudra les traiter comme des terroristes professionnels», a-t-il prévenu. Dans tous les cas, une intervention (militaire) française dépendra d’une décision internationale.
Sur un autre registre, Laurent Fabius a évoqué les rapports entre les entreprises françaises basées en Afrique et les populations locales en s'appuyant sur l’exemple d’Areva au Niger. Des discussions entre le gouvernement français et Areva ont été tenues sur les montants financiers attribués aux Nigériens. «J’ai dit à l’entreprise que ce serait un peu plus juste que le Niger ait un peu plus. Il y a des richesses sur les sols, il ne faut pas les piller, il faut les exploiter et les partager. Faire en sorte que l’essentiel aille aux populations autochtones», a dit M. Fabius.
BIGUÉ BOB