Publié le 7 Mar 2022 - 16:46
LIVRAISON TER AVANT 2024

Macky Sall contre la montre !

 

Après la deuxième phase qui va coûter 207 milliards F CFA, le TER ira à Mbour et à Thiès, dans ses prochaines étapes. Pour la deuxième phase, Macky Sall compte l’étrenner au seuil de l’année 2024, au plus tard au mois de décembre 2024.

 

Dix-neuf kilomètres de linéaire, sept nouveaux trains, des ponts et des passerelles ; voilà quelques chiffres clés de la deuxième phase du projet Train express régional (TER) sur le tronçon Diamniadio - aéroport international Blaise Diagne de Diass. A terme, le réseau sera ainsi porté à 56 km en deux voies, pour un parc de 22 trains. Et le rêve continue pour le président Sall qui déclare : ‘’J’avais promis que le TER va arriver jusqu’à l’aéroport Blaise Diagne, puis, étape par étape, il sera à Thiès et à Mbour. Avec le lancement des travaux de la gare du TER à l’AIBD, mais également l’extension de la ligne, nous posons le premier jalon qui matérialise l’exécution de cette promesse. Le temps de l’action et des réalisations continuent.’’

Selon le président de la République, l’ensemble de cette deuxième phase va coûter 207 milliards F CFA. Dans un premier temps, c’est la gare de l’AIBD qui va être construite. Ce sera une structure de 250 mètres de long avec huit points de vente de tickets, des tapis roulants, ainsi que des espaces commerciaux. ‘’Cette gare pourra accueillir 500 passagers en même temps. Le chantier mettra en activité jusqu’à 200 travailleurs. Je souhaite qu’on y inclut les jeunes de Diass et qu’elle soit livrée dans 11 mois’’, informe le chef de l’Etat qui dit avoir confiance à l’entreprise turque Suma pour le respect des délais.

Outre les Turcs, interviendront dans ce projet d’autres entreprises dont des Français et des Sénégalais. Le président met la pression : ‘’Je sais compter sur Gérard Sénac pour que les 17 mois contractuels puissent être contractés… En tout cas, on ne pourra pas dépasser les 17 mois, c’est certain.’’

Ainsi, le président Sall veut achever son projet au plus tard au mois de décembre 2023. En ce qui concerne les sept rames de la nouvelle commande, il a soutenu qu’ils seront plus spacieux, compte tenu de leur vocation à transporter des voyageurs en provenance ou à destination de l’aéroport.

D’après le président Sall, la première phase livrée (Dakar - Diamniadio) donne beaucoup de satisfaction, vu l’impact apporté dans la mobilité au niveau de la capitale. ‘’Nous avons vu la forte affluence et les multiples témoignages que suscitent le TER. Certains laissent leurs voitures pour prendre le train afin de gagner du temps’’, souligne le chef de l’Etat qui dit faire du désengorgement de Dakar une des priorités de sa vision. Le Sénégal, renseigne-t-il, est accompagné dans ce projet par des partenaires financiers que sont : la France, à travers l’AFD, son Trésor public et sa Banque publique d’investissement ; la Banque africaine de développement ; la Banque islamique de développement et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO.

L’expertise sénégalaise magnifiée

En plus de l’amélioration de la mobilité, le Train express régional constitue, selon les intervenants, une belle opportunité, dans le cadre du transfert de technologies entre le Nord et le Sud. Selon Ousmane Dia, représentant du géant français Alstom, c’est une grande fierté de partager avec les jeunes Sénégalais le savoir-faire. ‘’Nous nous réjouissons de la qualité de l’éducation au Sénégal où nous avons de vraies pépites. C’est eux qui ont assuré le montage et les essais des 15 premières rames. Et ils vont en faire de même pour les sept rames à venir. En outre, ils sont en train de déployer toute une technologie pour assurer un maintien en service de toutes les rames, avec un service commercial optimal, fiable et sûr’’, a-t-il insisté.

Pour sa part, le représentant de la Sistra, assistant à la maitrise d’œuvre, dit que ce fut un grand plaisir d’avoir pu transmettre la technologie. ‘’Nous nous réjouissons, insiste le représentant, d’avoir pu partager une passion du train à une génération de Sénégalais devenue le socle du savoir-faire ferroviaire au Sénégal’’. Le TER, selon lui, est un véritable succès. ‘’Déjà, plus de 3 millions de voyageurs l’ont emprunté… C’est fort de ces acquis que nous réaliserons les missions avec les mêmes exigences, en termes de sécurité et de professionnalisme que nous avons pu démontrer lors des phases précédentes’’, a souligné le représentant de Sistra.

En ce qui concerne les délais de livraison, les partenaires rassurent. ‘’Grâce à l’expérience acquise avec la réalisation de la première phase, soutient leur représentant Gérard Sénac, nous sommes confiants qu’ensemble, nous pourrons réaliser ces travaux dans les délais impartis, et avec la satisfaction des partenaires techniques et financiers’’.

Le ballet des milliards

Lors du lancement de cette phase II du projet, les partenaires financiers étaient également au rendez-vous et ont renouvelé leur disposition à accompagner le projet TER. Le représentant de la Banque islamique de développement (Bid) se réjouit : ‘’… Nos deux visions mises ensemble font du Sénégal le premier pays partenaire du groupe de la Bid en Afrique subsaharienne, avec un cumul de financement de plus 2 470 milliards F CFA, soit 4,11 milliards de dollars américains couvrant des secteurs prioritaires comme le transport.’’

A ce jour, ajoute le représentant de la Bid, le portefeuille actif de sa banque au Sénégal porte sur 40 projets en cours d’exécution, totalisant 1 200 milliards F CFA, soit 2 milliard de dollars américains. ‘’Parmi ces projets, informe-t-il, le TER occupe une place de choix, avec la phase I financée à plus de 196 milliards F CFA par la Bid et la phase 2 financée à plus de 65 milliards. Ce financement a déjà été approuvé par le Conseil d’administration de la banque, en décembre 2021. Ce qui porte la contribution totale du groupe de la Bid à plus de 262 milliards F CFA’’.

65 milliards pour la Bid, 60 milliards pour la Bad

Dans la même veine, le représentant de la Banque africaine de développement (Bad) a réaffirmé toute la satisfaction de la banque régionale à accompagner le projet, en raison de ses multiples retombées. Il témoigne de la volonté de la Bad à poursuivre cet accompagnement. La Bad, selon son représentant, participera à la phase II à hauteur de 60 milliards F CFA. ‘’L’approbation par le Conseil d’administration est prévue dans les prochains mois… Nous sommes confiants que la préparation et l’exécution par vos services vont se dérouler de manière exemplaire pour le grand bénéfice des populations sénégalaises’’, a-t-il relevé.  

Se réjouissant de la pertinence du projet, il déclare : ‘’Nous avons vu au centre de contrôle et de commandement de Colobane des jeunes, femmes et hommes, pleins de confiance, d’assurance et de fierté, assis devant leurs écrans, maitrisant les nouvelles technologies de transport urbain de dernière génération, contrôlant les mouvements des trains et la sécurité des passagers. Le président de la Bad (qui avait profité de son voyage pour emprunter le TER) et toute sa délégation étaient fiers d’avoir contribué aux côtés de l’Etat du Sénégal à la réalisation de cette infrastructure.’’

PHILPPE LALLIOT, AMBASSADEUR DE FRANCE, TACLE LA RUSSIE

‘’La coopération et le partenariat plutôt que la confrontation et la guerre’’

‘’Nous sommes fiers d’avoir mis à la disposition du Sénégal nos technologies de pointe, nos meilleures entreprises, nos instruments de financements (AFD, Trésor, BPI) pour un montant total de près de 400 millions d’euros, afin que le Sénégal puisse disposer de ce qui se fait de mieux en matière de transport ferroviaire’’, a annoncé pour sa part l’ambassadeur de France, lors de cette cérémonie de lancement de la 2e phase.

A l’en croire, la France est prête à participer à la réalisation de cette deuxième phase qui reliera Diamniadio à l’AIBD, ainsi qu’à la troisième tranche… ‘’Ces infrastructures, souligne M. Lalliot, constituent un instrument particulièrement efficace au service de la mobilité urbaine, de l’aménagement durable du territoire, mais aussi un puissant levier pour le développement économique et l’émergence de pays comme le Sénégal’’.

Le TER, a-t-il poursuivi, est aussi emblématique de la conception que qu’ils se font des rapports entre les nations. ‘’La coopération et le partenariat plutôt que la confrontation et l’agression ; le respect plutôt que le rejet de l’autre ; le partage plutôt que l’humiliation ; la paix et la concorde plutôt que la guerre et son cortège d’exactions. Voilà ce que nos peuples et particulièrement les jeunes générations attendent de nous. Et nous leur en sommes redevables’’, a affirmé le diplomate.  


LANCEMENT DE LA PHASE II DU TER

 Wally ressuscite des ‘’has-been’’

Après avoir raté l’inauguration du stade Maitre Abdoulaye Wade, Wally Ballago Seck et sa bande ont été à l’honneur, samedi, au lancement de la 2e phase du TER.

A Diamniadio, il n’y a pas eu de soucis techniques pour empêcher la prestation de Wally Ballago Seck et sa bande. ‘’Ambianceur’’ devant l’Eternel, Fallou Dieng revient sur les raisons de sa présence. ‘’Nous sommes là pour accompagner notre fils Wally par rapport à ce single qu’on avait fait pour la jeunesse. Comme on n’a pas pu le jouer à l’inauguration du stade, on nous a invités pour le jouer ici, au lancement de la deuxième phase du TER’’, a-t-il précisé.

Revenant sur le spectacle avorté de Diamniadio, il déclare : ‘’Ce qui est arrivé au stade, tout le monde l’a vu. Nous l’avons déploré, mais on rend grâce à Dieu.’’

Par rapport aux accusations selon lesquelles leur prestation a été volontairement saboté, il rétorque : ‘’C’est possible. Mais à notre âge, on ne peut que dire du bien. D’autant plus que le principal concerné, Wally Ballago, ne s’est pas prononcé sur cette question. Ce qui est arrivé est arrivé. Aujourd’hui, cela a été réparé.’’

Pour sa part, le président de la République a rendu un vibrant hommage au jeune musicien qui est, selon lui, ‘’l’incarnation de la nouvelle génération de musiciens’’. ‘’Je voudrais remercier mon fils Wally Ballago Seck, avec les artistes qui sont venus avec lui, en particulier notre ami Fallou Dieng et tous les autres artistes. Je peux en citer Abou Thiouba Lo. Ce que vous faites pour la jeunesse de ce pays est important, puisque la jeunesse a besoin de loisirs, bien sûr après le travail’’, s’est-il réjoui.  

MOR AMAR

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