Un centre régional de contrôle et de surveillance des maladies mis en place
Du fait de systèmes de santé fragiles, les épidémies meurtrières font des ravages dans la sous région ouest africaine. Pour parer à ces catastrophes, un centre régional de contrôle et de surveillance des maladies de la CEDEAO va être mis en place.
Les épidémies provoquées par les maladies à potentielles épidémiques sont les causes majeures de morbidité et de mortalité et constituent l’un des principaux défis de la santé publique en Afrique de l’Ouest, en raison de ses impacts en terme de décès et d’entraves socio-économiques. Ainsi une réunion extraordinaire de l’assemblée des ministres de la santé de la CEDEAO s’est tenue hier à Dakar pour réfléchir et valider les plans à mener. Cet état de fait, a dit Xavier Crespin, directeur général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OAAS), est en partie lié à la fragilité de nos systèmes de santé et aux faibles capacités de nos pays et de la région à prévenir, diagnostiquer et contrôler les épidémies. ‘’Ces résultats nous ont été révélés encore par le virus Ebola. C’est dire que la région CEDEAO se doit de trouver des solutions idoines, pour atténuer la survenue des épidémies. Un centre régional de contrôle et de surveillance des maladies constitue l’un des instruments à même d’aider la région dans cette recherche de solution’’, a-t-il soutenu.
La création et la mise en fonction d’un tel centre de contrôle, a-t-il souligné, permettra aux Etats-membres et à la région de détecter précocement l’apparition de toutes maladies à potentiel épidémique, de toute flambée épidémique, d’identifier les germes en cause par les laboratoires, de prendre en charge correctement les cas, et d’utiliser les vaccins appropriés en vue de prévenir les nouveaux cas, pour éviter la propagation de la maladie.
Ce centre régional, une sorte de CDC à l’image du CDC d’Atlanta, est basé à Abuja au Nigeria. Le coût global n’est pas encore totalement évalué mais ‘’nous avons fait une estimation de base de 5 millions de dollars pour la première année, afin de permettre au centre de mettre en place des organes dirigeants, des équipements de base, faire des formations nécessaires et deux millions pour les opérations et les coûts au niveau des interventions sur le terrain. Nous espérons qu’en 2016 le centre sera opérationnel’’, a-t-il soutenu.
‘’Notre région connaît, depuis 19 mois, une crise sanitaire avec l’apparition de l’épidémie de la maladie à virus Ebola. Six pays de notre sous-région ont été touchés dont trois durement sur une période de plus de 12 mois. A ce jour, des cas sont toujours signalés. La persistance de l’épidémie a mis en exergue la faiblesse de certains de nos systèmes de santé, notamment, dans les domaines de la surveillance, de l’alerte précoce et de la riposte. Face à ces situations, la commission de la CEDEAO et l’OAAS ont très tôt entrepris des actions rapides pour les pays touchés, dans le cadre d’une réponse régionale. Donc, ce centre régional sera un instrument stratégique, au niveau communautaire, qui pourra s’appuyer sur des initiatives nationales comme prescrit par les gouvernements’’, a soutenu le Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne, venu présider la cette réunion dont l’objectif d’étudier des documents de base pour la mise en œuvre des politiques de santé au niveau de la CEDEAO.
Il s’agira dans un premier temps du plan stratégique 2016-2020 et du document relatif à la création d’un centre régional de contrôle et de surveillance des maladies au niveau de l’espace CEDEAO.
VIVIANE DIATTA