Publié le 2 Sep 2013 - 19:45
MÉDECINE TRADITIONNELLE

Les tradipraticiens réclament un cadre juridique

 

 

Les tradipaticiens ont dénoncé hier l'absence d'un cadre juridique légalisant la médecine traditionnelle. Ils l'ont manifesté hier à l'occasion de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, sous le thème ''Recherche-développement en médecine traditionnelle''.

Selon le vice-président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal (Fetras), Moussa Nguer, cette absence de législation est un facteur de blocage du développement de leur travail. "Nous demandons à l’État de créer ce cadre juridique et de donner la possibilité aux tradipraticiens de s’épanouir en faisant tirer profit du savoir les populations sénégalaises. Nous avons élaboré un plan stratégique que nous avons donné au gouvernement mais il n'y a pas de suite. C'est un manque de volonté politique'', a fustigé M. Nguer.

A l'en croire, l'existence au Sénégal de textes encadrant la médecine traditionnelle obligera tous les tradipraticiens à se mettre en règle. ''Nous dénonçons l’absence de cadre juridique, qui donne le courage à certaines personnes de faire du mal en s’adonnant à des pratiques nébuleuses. Nous évoluons dans un secteur un peu juteux, et tout le monde a envie de devenir tradipraticien. Et c’est dangereux'', a-t-il souligné. C'est pourquoi, ''nous demandons au chef de l’Etat de créer, sous son magistère, ce cadre devant encadrer la médecine traditionnelle'', a dit Moussa Nguer.

De son côté, Salimata Diop Dramé de Enda Santé a fait constater que malgré les célébrations successives de cette journée et les promesses des différents ministres de tutelle de proposer un projet de la loi à l'adoption des parlementaires, aucune avancée n'est encore notée. ''Sans un cadre réglementaire, le secteur de la médecine traditionnelle est investi et pratiqué par toutes catégories de personnes dont des non initiés, des incompétents, des charlatans venant parfois de pays où ils ne peuvent pas exercer à cause des réglementations en vigueur dans ces derniers et mettent alors en danger la sécurité de nos concitoyens'', a pesté Mme Dramé.

 

''Parent pauvre''

 

D'après elle, il est évident que la valorisation de la médecine traditionnelle ne saurait être effective sans un cadre juridique réglementant son exercice et l'utilisation des plantes médicinales. ''Mais elle ne le serait aussi sans l'affectation de moyens adéquats au secteur. Force est de reconnaître que la médecine traditionnelle reste toujours le parent pauvre de la politique nationale de santé'', a soutenu Mme Dramé.

Par ailleurs, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé, Docteur Malang Coly, a informé que plus de 85% des Africains, avant d’aller voir un médecin, font recours à la médecine africaine. ''Il est malheureux de constater que la médecine traditionnelle n'a pas de financement adéquat pour se développer. Le Sénégal doit poser des actes forts aussi bien pour la promotion de la recherche que sur le plan législatif'', a plaidé M. Coly.

Section: