Vers une nouvelle formule
Le mode actuel d'octroi des subventions à la presse pourrait changer dès l'année prochaine, selon le ministre de tutelle.
L'application du nouveau Code de la presse ne résoudra pas seulement le problème du statut des journalistes. Parmi les multiples avantages figure l'établissement d'un fonds d'appui et de développement à la presse. Ainsi, si le projet de loi sur le code de la presse est voté par l'Assemblée nationale, la formule actuelle de la subvention allouée aux médias serait caduque.
''Avec l'adoption du code de la presse, nous osons espérer que la distribution de l'aide à la presse sous ce format sera caduque dès l'année prochaine et que l'aide va se transformer en appui économique'', a déclaré le directeur de cabinet du ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique, Ababacar Guèye, hier lors d'une conférence de presse tenue dans les locaux du département à Dakar. Ainsi, l’État se serait rendu compte de la faiblesse de la somme allouée aux organes de presse. ''Nous avons conscience des insuffisances liées essentiellement à la modicité de la somme octroyée'', a reconnu M. Seck. Raison pour laquelle ''l’État va réfléchir sur un dispositif beaucoup plus efficace permettant aux différents organes de presse d'être viables. Nous savons que l'enveloppe globale ne peut régler les problèmes d'un seul organe'', a avancé M. Seck. Avant d'ajouter : ''On s'est rendu compte de l’inefficacité des sommes allouées sachant que l'objectif final est de renforcer économiquement l'entreprise de presse.''
Comme l'année dernière, une enveloppe de 700 millions francs Cfa a été allouée aux médias. Elle a été répartie entre 189 organes de presse contre 142 l'année dernière. La presse écrite et la presse en ligne se sont partagé 530 millions de F Cfa. Soixante-neuf radios communautaires ont eu droit en tout à 110 millions. Le CESTI a reçu 40 millions et les 40 millions restants sont destinés aux cyberpresses.
Critères
Le choix des bénéficiaires a répondu à certains critères. Même si ceux de base, tels que stipulés par la loi 96-04 du 22 février 1996, n'ont pas été pris en compte. Parmi ceux-ci, l'audience pour les télévisions ou les radios et le tirage pour la presse écrite. D'autres aspects ''tout autant objectifs'', selon M. Seck, ont été pris en compte par le comité consultatif de la subvention à la presse. L'ancienneté ou encore la régularité et les contenus ont pesé sur la balance.
La distribution de la subvention à la presse est sujette à polémique presque chaque année. Des patrons de presse ont même, bien des fois, retourné les chèques qui leur ont été envoyés. Cette année, aucune voix ne s'est élevée jusque-là. ''Nous avons essayé d'impliquer tout le monde dans le processus'', assure le Dircab. Ceci expliquerait d'ailleurs le retard noté dans l'octroi de cette subvention cette année.