‘’Respecter les populations et les servir’’
C’est une campagne pour le moins ‘’inhabituelle’’ qu’a menée le candidat de Sénégal 2035, Mame Mbaye Niang. Pas de caravanes, pas d’affiches… Ce dernier estime que c’est par ‘’respect’’ pour les populations qui, même en la circonstance, ont besoin de quiétude. Dans cet entretien, le directeur de cabinet du président de la République décline également ses ambitions pour la ville de Dakar et évalue le programme de ses adversaires.
La campagne électorale arrive à son terme. Pourquoi n’avoir pas fait d’affiches, ni opté pour les caravanes ?
Nous avons l’expérience de toutes les campagnes, qu’elles soient présidentielles ou locales. Les affiches coûtent des dizaines de millions. Au lieu d’inonder les rues et édifices publics avec des affiches et des graffitis, nous avons choisi de respecter les populations de Dakar et de les servir en même temps. Au lieu de payer pour afficher tout Dakar, nous avons garanti cette somme auprès d’institutions financières pour lever des fonds et financer les femmes. Voilà une campagne au service des citoyens. Au lieu de salir nos espaces publics, nous préférons être concrets, en donnant un levier de développement aux femmes. C’est d’ailleurs cela que les politiques devraient incarner. Le changement que nous prônons doit se refléter dans nos actes de tous les jours.
Quand on a commencé la campagne, certains de mes partisans ont collé des affiches sur des lieux inappropriés. J’ai demandé que cela cesse immédiatement et que les murs concernés soient nettoyés.
Pour les caravanes, cela a toujours été une contrainte pour les citoyens. Les caravanes bloquent les ambulances, empêchent des travailleurs comme les médecins, les enseignants et autres travailleurs des secteurs vitaux de se rendre à leurs lieux de travail. Les caravanes empêchent les citoyens de vaquer à leurs besoins. Je ne voudrais pas causer du tort à quiconque. Hier, par exemple, à Ouakam, j’ai choisi de garer mon véhicule et de marcher, pour ne pas gêner la circulation. Sénégal 2035 opère avec un léger dispositif pour plus de mobilité et moins d’encombrements.
Lors d’une de ses sorties, Diouf Sarr a vous a traité taxant. Que répondez-vous à cela ?
Mais de quel opposant parlons-nous ? Diouf Sarr n’a pas tort de dire qu’il y a cinq opposants. Seulement, ce qu’il ignore, c’est qu’il y a sept candidats : cinq opposants, lui candidat de BBY et moi qui suis membre fondateur de l’APR bien avant l’adhésion de ce même Diouf Sarr.
Quelles sont vos ambitions pour Dakar ?
Notre programme est articulé autour du PSE (Plan Sénégal émergent, NDLR) et de l’Acte III de la décentralisation. Avec nous, Dakar va optimiser ses ressources et tirer grand profit des programmes de l’Etat. Je rêve d’un Dakar fluide, propre et agréable à vivre. Un Dakar des arts, des cultures et d’éducation. Un “smart” Dakar, “green” et “clean” digne de son nom !
Avez-vous le sentiment d’avoir été entendu et compris par les électeurs ?
Regardez ce que nous faisons sur le terrain et jugez-en par vous-même. Avec de simples foulards, nous mobilisons des milliers de personnes.
La pluralité des candidatures dites citoyennes est-elle, selon vous, un désaveu de la classe politique ?
Il s’agit d’une élection locale. Chacun a le droit de contribuer au développement de sa propre commune. Les politiques ne sont pas les seuls acteurs. Dans la coalition Sénégal 2035, la plupart de nos candidats dans les 15 communes sont des acteurs de développement qui n’ont jamais disputé d’élections. C’est d’ailleurs un de nos plus grands atouts.
Que pensez-vous du programme des autres candidats ?
Abdoulaye Diouf Sarr, Soham El Wardini et Barthélemy Dias ont tous été maires. Demandez-leur ce qu’ils ont fait avant d’écouter leurs nouvelles promesses. Tous les trois ont été des conseillers municipaux, jusque-là, à la mairie de la ville de Dakar. Ils sont tous comptables de ce même bilan qu’ils critiquent. Qu’ils nous disent ce qu’ils ont fait aussi bien dans leurs communes qu’au niveau de la ville de Dakar. Taxawu Dakar a géré la ville de Dakar depuis 2009 ; cela fait 13 ans, avec un budget global de 650 milliards. Est-ce que cela se reflète sur l’image de la ville de Dakar ? Devrons-nous vraiment croire qu’ils vont faire autrement ? Absolument pas !
Recueillis par Félix NZALE