Publié le 13 Dec 2012 - 23:05
MARCHÉS PUBLICS

''Préférence nationale'', la rengaine du CNP

 

Rengaine du Conseil national du patronat (CNP), la notion de ''préférence nationale'', notamment dans la commande publique, a été réitérée hier, lors de l'ouverture de sa 10e édition des ''Assises de l'entreprise'' au King Fahd Palace (ex-Méridien).

 

Ainsi le président de cette association patronale, Baïdy Agne, a invité l’État à prendre en compte ce paramètre. Il entend en tout cas poser le débat ''républicain et démocratique sur le patriotisme économique, l'intérêt national et la bonne gouvernance''. "Il faut le faire, car c’est précisément là que nous parlons d’instruments et de leviers aussi bien de compétitivité que de présence du secteur privé national sur le marché intérieur'' dans le but de justifier la nouvelle dynamique du partenariat public-privé, a argué M. Agne.

 

Mais, a-t-il dit, parler de patriotisme économique n'est ni faire ni soutenir n'importe quoi : ''Notre combat quotidien, c'est de dire non à la fraude, au dumping, à la contrefaçon et à toute autre forme de concurrence déloyale pouvant mettre en péril notre tissu économique productif, accroître le chômage, détruire notre système de protection sociale et transformer notre pays en souk.''

 

Concurrence déloyale

 

Selon son patron, le CNP est engagé à soutenir l'entreprise de droit sénégalais à capitaux nationaux, étrangers et mixtes qui créent de la richesse et des emplois productifs au Sénégal. Il a ajouté que la mise en place d'une stratégie de défense et de promotion du ''made in'' reste un minimum lorsqu'il faut préserver ses entreprises et ses emplois face à la mondialisation, quand l'on tient à sa souveraineté. Prenant l'exemple du secteur des BTP, Baïdy Agne a avancé que les entreprises sénégalaises font face à une concurrence déloyale d'entreprises chinoises et de pays européens en crise (Portugal, Grèce, Espagne, Italie...), relevant qu'elles sont subventionnées et bénéficient de soutiens importants de leurs États respectifs.

 

Aussi M. Agne a-t-il affirmé que l'entreprise sénégalaise approuve ''une révision des critères d'éligibilité des appels d'offres aussi bien sur les marchés financés sur les ressources du BCI [Budget consolidé d'investissement] de l'État qu'avec l'aide des partenaires au développement''. ''La coopération bilatérale et multilatérale que le CNP veut pour le Sénégal, c'est avant tout celle qui renforce notre capacité nationale d'offres de biens et services et non celle qui renforce notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur'', a martelé Baïdy Agne.

 

Évoquant par ailleurs les questions de transparence, d'équité et d'efficacité dans la contractualisation publique-privée, le président du CNP a souhaité qu'elles soient appliquées à la réalisation de projets tels que le port minéralier de Bargny et le port céréalier de Kaolack, les pôles miniers au Sénégal Oriental et à Matam, la relance du chemin de fer, les nouveaux sites touristiques, etc.

 

 

ANTOINE DE PADOU

 

 

 

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