Publié le 11 Sep 2021 - 16:26
MARCHE CONTRE LA HAUSSE DES PRIX

Le Collectif Noo Lank déchire l’arrêté préfectoral

 

Le collectif Noo Lank a déchiré, hier, l’arrêté du préfet de Dakar interdisant sa manifestation à la place à la Nation. Face à la presse, les membres du mouvement disent être résolus à poursuivre leur combat contre la hausse des prix. Ils comptent tenir d’autres manifestations, les 12 et 17 septembre prochains, avec d’autres organisations citoyennes.

 

Le collectif Noo Lank est dans tous ses états, suite à l’interdiction de sa marche pacifique par le préfet de Dakar, jeudi dernier. En conférence de presse hier avec huit autres organisations citoyennes, les membres de Noo Lank ont dénoncé une violation de la liberté de manifester. Selon le secrétaire général, Mouhamed Diallo, les raisons invoquées pour proscrire leur marche, sont illégales. “Nous dénonçons vivement cette pratique du préfet. Les invocations évoquées dans sa lettre sont encore plus scandaleuses. Il a évoqué des risques de troubles à l’ordre public, des risques de propagation de la Covid et l’entrave de la liberté de circulation. Or, comme le rappelle la cour suprême dans son arrêt n°19 du 23 mai 2019, (il) viole l’article 14 de la loi n°78-02 du 29 janvier 1978 relative aux réunions”, a-t-il déclaré.

Cependant, souligne-t-il, "aucune disposition n’est en vigueur actuellement pour interdire les manifestations aux risques de propager le virus. Les lieux les plus rassembleurs accueillent toujours du monde. Le préfet n’est pas censé violer la loi en toute connaissance de cause’’.

Le collectif Noo Lank estime également que la décision de l’autorité administrative ne repose sur aucun fondement juridique. D’après Pape Abdoulaye Touré, membre du groupe, l’arrêté préfectoral n’est motivé que par des fins politiques. “Osons le dire, c’est une interdiction politique car le préfet de Dakar a reçu des ordres émanant de ses supérieurs. Il a violé les textes. Il a même violé la Constitution. L’article 8 de la Constitution donne l’autorisation à tous Sénégalais épris de justice d’aller manifester. C’est ce qu’on appelle la liberté de manifestation et c’est un droit fondamental et inviolable”, a rappelé Pape Abdoulaye Touré.

Initialement prévue, hier, la manifestation pacifique devait être, selon le collectif Noo Lank, un cri de cœur contre la cherté de la vie. Ils veulent dénoncer l’augmentation “exorbitante” des prix des produits de grande consommation. La marche devait aussi être une aubaine, d’après Noo Lank, pour exprimer leur courroux face aux nombreuses inondations ayant affecté bon nombre de citoyens.  Mais malgré tout, ceux-ci ne comptent pas baisser les bras. En symbiose avec l’Association des consommateurs, le Frapp France Dégage, And taxawu Àskan Wi, la coalition Jotna et CRD, entre autres organisations, le collectif Noo Lank compte défier l’autorité préfectorale et tenir d’autres manifestions.

“Une lettre d’information sera déposée tout de suite à la préfecture de Dakar. Parce que le vendredi 17 septembre prochain, nous, le collectif Noo Lank et toutes ces organisations de la société civile, allons marcher avec ou sans autorisation, de la place de l’Obélisque au rond-point de la RTS. Nous allons dénoncer la cherté de la vie, car le fer, le ciment, le loyer, les denrées alimentaires ont tous connu une hausse dans ce contexte de covid et des inondations,” a signalé Pape Abdoulaye Touré.

Dans la même veine, le coordonnateur du collectif And Taxawu Àskan wi, Ababacar Mbaye, a informé de la tenue d’une manifestation ce dimanche à Guédiawaye. Il s’agira, d’après lui, d’un concert de casseroles pour exiger la baisse des prix des denrées de première nécessité. “Nous remettons ça encore le dimanche prochain 12 septembre à partir de 09h à la porte centrale du lycée Limamou Laye. Nous demandons à la population de s’habiller totalement en rouge et de venir à la marche. Nous allons faire un concert de casseroles pour demander à l’État de baisser systématiquement les prix. Si, d’ici le 12 les prix restent intacts, nous allons lancer la campagne manifestation fépp, manifestation partout”, a-t-il averti.

Moustapha Diakhité (stagiaire)

 

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