Publié le 20 Jun 2024 - 18:07
MATAM - MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE

L’AMFE accueille un projet de 448 millions de francs CFA

 

Un consortium d'organisations engagées dans l’autonomisation des femmes a décroché un financement de 448 millions de francs CFA à travers le projet ‘’Donnons-leur des ailes’’. Le lancement du projet  qui s'est tenu dans la commune des Agnam a été l'occasion, pour l'Association pour le maintien des filles à l’école (AMFE), d’inaugurer ses nouveaux locaux dans le nord du pays.

 

C’est à plus de 700 km de Dakar, dans le fin fond des zones déshéritées du nord du pays, que le consortium, composé de trois entités (Tostan, Grow et AMFE), a décidé d'implanter une forteresse pour assurer un meilleur devenir aux filles et aux femmes rurales grâce au projet ‘’Donnons-leur des ailes’’. À Agnam Civol d’où est lancé le projet devant le sous-préfet du commandant de brigade de Agnam et un parterre d’autorités religieuses et coutumières, la coordination du consortium a décliné les objectifs assignés au projet pour une durée de vingt-quatre mois.

‘’C’est un projet de deux ans qui a démarré en avril 2024 pour se terminer le 31 mars 2026. Il est financé par la fondation canadienne Marcel et Jean Coutu à hauteur d'un million de dollars canadiens, soit 446 millions de francs CFA pour valoriser l’autonomisation, l’éducation et le leadership des femmes et des filles au niveau de Matam, mais également au niveau de Pikine avec Grow Academy. Pour la mise en œuvre du projet, c'est l'ONG Tostan qui sera chargée de sa coordination’’, a fait savoir Marie Auguste Sall Ba, coordonnatrice du consortium.

En effet, sur une période de deux ans, le projet ‘’Donnons-leur des ailes’’, qui intervient dans la banlieue dakaroise aussi, ambitionne de faire sauter les verrous sur les sujets estampillés tabous dans les zones périphériques des départements de Podor et de Matam.  Avec l’Association pour le maintien des filles à l’école (AMFE), une vingtaine de causeries sera organisée dans les hameaux stratégiques en plus des formations offertes aux professionnels des médias sur la communication basée sur le genre.

‘’L’AMFE a fonctionné pendant 15 ans sans aucun financement. Elle roulait sur fonds propres, a précisé sa directrice exécutive. Cette absence de financement ne nous permettait pas d’élargir nos activités. Aujourd’hui, grâce au projet ‘Donnons-leur des ailes’, nous allons dérouler 24 causeries dans les départements de Podor et de Matam, c’est-à-dire de Ndioum, Bokidialoubé à Sinthiou Garba. Des causeries seront tenues aussi dans les universités où nous avons des cellules. En outre, il y a deux formations qui sont prévues sur la planification et la budgétisation sensible au genre pour les élus locaux et une autre en faveur des journalistes et communicants de la région de Matam’’, renseigne la juriste de formation.

L’enveloppe allouée au projet sera partagée entre les trois entités. L'ONG Tostan recevra 25 % du montant pour son rôle de coordination des activités du projet Grow Academy et AMFE se partageront les 75 % restants avec des rôles bien définis pour chaque organisation. L’Association pour le maintien des filles à l’école s’est vue octroyer le plus grand pourcentage, 40 %, pour la variété des activités proposées.

Ainsi, elle a inauguré ses locaux équipés implantés à Agnam qui ‘’devront faciliter le contact entre les filles en situation et l'AMFE’’.

‘’Le siège AMFE Sénégal est une partie du projet que nous avons soumis à la fondation. Nous avons maintenant un chargé de projet qui est permanent au siège, un chargé de communication, un infographe. Nous avons également une infirmière d’État qui sera sur place pour pouvoir assister les jeunes femmes sur les infections, les MST et sur l’hygiène menstruelle et une assistante sociale pour écouter et accompagner. Nous avons, avec le projet, un budget de 5 millions pour l’achat de serviettes réutilisables qui seront distribuées aux filles vivant dans les zones périphériques, parce que nous avons constaté que plusieurs filles manquent une à deux semaines de cours à cause des gènes menstruels’’, renseigne Wopa Diallo.

Djibril BA

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