L’an 2019, des sénégalais fatigués, une jeunesse africaine déboussolée...
2019 a déjà fait ses valises et va inéluctablement céder la place à une nouvelle année 2020 que nous espérerons meilleure. Mes pensées vont surtout à ceux et celles que les incendies auront décimés, que les routes auront tué ou transformé en mobilité réduite, aux agents des forces de défense et de sécurité qui sont tombés sous les balles de l’ennemi pour avoir défendu jusqu’au prix de leur vie leur patrie, aux enfants qui auront été enlevés et jusqu’ici sans aucune trace, à ceux ou celles moins infortunés qui auront été spoliés de leurs terres ou d’autres dont leurs maisons après plusieurs années d’économies auront été détruites et qui continuent à passer des nuits sombres à la belle étoile, à celles ou ceux qui auront perdu leurs procès faute de pouvoir bénéficier d’avocats, à celles ou ceux qui ont toutes les peines du monde à trouver un emploi décent ou à manger à leur faim.
À tous les retraités qui peinent à joindre les deux bouts avec une charge colossale d’une progéniture nombreuse diplômée au chômage. Que 2020 soit vraiment une année de conjuration de tous les mauvais sorts que nous aurons endurés toutes ces années ; particulièrement en 2019.
Quand l’activisme au Sénégal commence à faire florès
L’année 2019 s’achève ; 2020 arrive sous de nouveaux auspices que nous espérerons plus cléments que la défunte. Ce que 2019 nous aura servi comme kyrielle de malheurs notamment cet hécatombe que les pêcheurs de Saint-Louis continuent de vivre avec la brèche qui a déjà enregistré plus de 500 morts avec des millions de pertes en matériels, les milliers de morts et de personnes à mobilité réduite que les routes continuent de causer, les emprisonnements et brimades des citoyens, les crimes odieux, les enlèvements et tortures d’enfants, les hausses de denrées de première nécessité, les incendies suivis de pertes en vies humaines, matérielles et pécuniaires, les détournements de deniers publics, les importantes saisies et pertes de quantités de drogues, le blanchiment d’argent, les trafics de faux billets de banque, les contentieux fonciers, l’accaparement des ressources naturelles, la justice à deux vitesses, la cacophonie au sommet de l’Etat avec les mille et une imperfections notées dans l’établissement et les distributions des cartes d’identité nationales mais surtout les accusations et contre accusations entre certains pontes de la république sur les deniers et les semences gracieusement distribués à des non-ayants droits.
Face à tous ces impairs, et comme si ça ne suffisait pas, les citoyens sénégalais continuent de souffrir le martyr d’une école qui continue de tanguer, d’une santé précaire, d’une sécurité au rabais et un taux de chômage criard des jeunes diplômés toujours sans emploi qui sont plus que déterminés à continuer de braver le désert du Sahara et la Méditerranée pour trouver ce qu’ils n’ont jamais pu avoir chez eux. Voilà que des factures d’électricité et d’eau viennent s’inviter dans cette arche de Noé qui au lieu de nous sauver nous conduit inexorablement vers des lendemains encore plus sombres si rien est fait. Une situation aussi alarmante touche aussi tout le continent africain.
C’est dans un élan solidaire et patriotique guidé par un panafricanisme réfléchi et bien structuré, que la jeunesse sénégalaise en particulier et africaine en général ont décidé ensemble d’occuper le terrain de la contestation déserté depuis par les politiciens et membres de la société civile opposants hier et au pouvoir aujourd’hui. Un éternel recommencement donnant l’aspect d’un signe indien que ces jeunes voudraient vaincre définitivement. Tchiken Jah Fakoly, Nathalie Yam, Kémi Séba, Guy Marius Sagna, entre autres ont déjà donné les signaux qui commencent à porter leurs fruits.
Naissance d’une nouvelle conscience africaine
Pendant que les quatre (4) vieillards dans le vent que sont Alpha Condé de la Guinée, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Dénis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et enfin de Paul Biya du Cameroun, continuent d’appauvrir leurs populations et de contraindre leurs jeunesses à l’aventure migratoire clandestine sans retour ni perspectives. L’Organisation internationale de la migration (OIM) donne des chiffres plus qu’alarmants de milliers de jeunes africains ayant transformé les plages de la méditerranée en cimetières. Le décor macabre et alarmant est le même partout en Afrique à l’exception du Rwanda qui sort du lot. Au lieu d’accompagner cette jeunesse si dynamique et pleine d’entrain, dans leur éducation, leur formation, leur santé, leur devenir en les préparant aux fonctions futures si importantes pour le continent, certains dirigeants préfèrent et sans état d’âme, les torturer, les tuer et puis célébrer leurs funérailles en grande pompe. Les scènes d’horreurs qu’on aura vécues en 2019 sur le continent, on ne devrait plus les revivre en 2020. Malheureusement, la problématique du 3ème mandat est toujours là, encore pendante et peine à être vidée.
Les imperfections de la géopolitique mondiale
Pour terminer avec la géopolitique mondiale où d’injustices à injustices on assiste à des situations sans précédent. Le jugement néfaste que le général De Gaulle a toujours porté à la société des Nations (SDN), l’ancêtre des Nations-Unies en traitant l’institution internationale de « MACHIN » se justifiait et continue à l’être avec des traitements donnant l’aspect de deux poids deux mesures.
Des sanctions qui pleuvent à chaque fois qu’il s’agit de la Russie et de l’Iran encore moins la Turquie au moment où celles-ci sont passées sous silence quand l’Arabie Saoudite décapite Khashoggi, Israël l’enfant béni continue de bombarder le peuple palestinien, l’Afrique livrée à elle-même comme un continent de malpropres à la merci de tortionnaires en connivence avec les multinationales occidentales qui continuent à mettre aux pas leurs peuples les contraignant au silence face aux pillages de leurs ressources minières, pétrolières, gazières, halieutiques, foncières.
Des milliers de cercueils recouverts de leurs drapeaux nationaux, au sein desquels de jeunes résistants africains intrépides dont le seul tort aura été de réclamer leurs droits les plus fondamentaux pour pouvoir disposer de leurs ressources. Pour ce qui est du terrorisme qui a depuis lors déserté les sphères occidentales et orientales pour venir s’installer en Afrique, particulièrement dans le Sahel depuis que l’étau libyen a été desserré, après avoir fait sauter le verrou khaddafiste, la communauté internationale malgré ces 14 mille membres constituant la Minusma et les milliers de soldats français de la force Barkhane, les jihaddistes ne disposant ni de forces aériennes et de drones résistent toujours et continuent à faire subir de très lourdes pertes aux populations civiles d’abord avec les assassinats ethnico-ethniques et ensuite aux Armées maliennes, nigériennes, burkinabé avec des milliers de morts et disparus. Une telle situation qui fera soulever l’ire des populations concernées allant jusqu’à exiger le départ des forces en présence dont le représentant français de la Minusma qui a été déclaré personae non grata sur le territoire malien.
Seulement j’ose terminer en guise de conclusion avec cette note d’espoir de Cheikh Anta Diop : « La conscience des peuples d’Afrique sera toujours plus forte et plus riche que la pauvreté des intellectuels et des leaders qui se vendent. Malgré les apparences, on n’achète pas l’Afrique… » Mais la lutte pour l’indépendance de l’Afrique se fera pour reprendre l’économiste Alioune GUEYE, Pdg de l’Afrique qui ose, dans son post « l’Afrique qui vient » : « La prospective, plus que jamais nécessaire pour permettre à nos pays d’enclencher des dynamiques vertueuses et inscrire la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) au cœur de la définition de la stratégie des entreprises africaines ».
Voilà l’Afrique qui vient. Mais sans des institutions fortes avec une justice impartiale, à la place d’hommes forts où les crimes économiques, humains suivis de viols et d’assassinats soient assujettis à des peines capitales, rien n’y fera. Ce qui devrait nous pousser à nous réapproprier le choix unilatéral de la peine de mort, la seule option qui vaudrait pour aider l’Afrique à arriver à bon port.
Par ndiapaly GUEYE, journaliste indépendant, Lanceur d’alerte
Email : ndiapalygueye@yahoo.fr