Le PS approuve, la LD et YAW sceptiques
L'arrivée de Abdoulaye Daouda Diallo est diversement appréciée à Benno Bokk Yaakaar.
La nomination d'un militant du parti au pouvoir à la tête du ministère de l'Intérieur est sujette à polémique sur laquelle les avis sont partagés. Selon un leader de parti membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui a requis l'anonymat, «C'est en contradiction avec les recommandations des Assises nationales qui voudraient que le ministère en charge des élections soit de préférence dirigé par quelqu'un qui n'est pas juge et partie.» Allant plus loin, Ibrahima Sène du Parti de l'indépendance et du travail (PIT) estime, dans une tribune publiée dans EnQuête, que ''c'est un véritable recul qui risque d'entraver dans le court terme, la volonté de la nouvelle équipe gouvernementale d'accélérer les réformes et l'exécution des programmes mis en chantier par le chef de l'État pour soustraire à la fois, la demande démocratique et la demande sociale des sénégalais».
Mais pour le secrétaire administratif de l'Alliance pour la République (APR), Abdourahmane Ndiaye, ''la maturité du peuple sénégalais a atteint un niveau tel que même si le président de la République devait être le ministre de l'Intérieur, cela ne changerait rien''. En outre, «nous n'étions pas partie prenante des Assises nationales et nous avons signé sa charte avec des réserves sur la transition et bien d'autres questions.'' A voir...
''Un ministre à lui seul ne suffit pas pour fausser les règles du jeu si dans le ministère les agents qui sont dans les différents maillons de la chaîne d'exécution des actes de gouvernance ne vont pas dans le sens imposé à eux ou voulu par le seul ministre'', appuie Abdoulaye Wilane du Parti socialiste. ''Nous devons pouvoir accorder la bonne foi à Abdoulaye Daouda Diallo et le juger sur pièce'', soutient-il.
«Il est préférable d'avoir un ministre de l'Intérieur non partisan»
«Si on tient compte de l'expérience politique de notre pays, il est apparu nécessaire à un moment déterminé, de faire en sorte que le ministère de l'Intérieur ne soit pas confié à un membre de parti politique notamment le parti politique qui gère le pouvoir'', répond le porte-parole de Yoonu askan wi, Madièye Mbodj. ''L'expérience a souvent montré qu'il y a des confusions entre les intérêts du parti et les intérêts du pays.''
En tout état de cause, déclare pour sa part le porte-parole de la Ligue démocratique (Ld), Abdou Karim Fall, ''on ne sait pas encore si les réformes engagées par le régime de Macky Sall ne défalqueront pas l'organisation des élections du ministère de l'Intérieur''. Néanmoins, ''dans le contexte actuel, ce qui serait meilleur, c'est d'avoir un ministre de l'Intérieur non partisan''.
Insistant sur l'esprit et non sur la lettre de cette problématique, Madièye Mbodj pense que ''le plus important est d'avoir des institutions républicaines fortes qui fonctionnent correctement quelle que soit l'appartenance de celui qui le dirige''. Dans la foulée, il souligne que ''ce débat ne se pose pas pas dans les grands pays de démocratie où il y a une culture républicaine déjà ancrée chez les uns et les autres, de sorte que le système fonctionne correctement quelle que soit la personne qui est la''.