‘’Fippu’’ pour défendre le quatrième art
Pour mieux prendre en charge des difficultés que traversent le secteur du théâtre, des jeunes comédiens ont mis sur pied le mouvement Fippu, défendre le théâtre à mort.
‘’Fippu, défendre le théâtre à mort’’. C’est le nouveau mouvement qui a été porté sur les fonts baptismaux hier à Guédiawaye par de jeunes artistes comédiens sénégalais. Selon Abdou Lakhate Ndiaye alias Tan Bombé, l’objectif est de mettre sur place une structure pouvant bien défendre les intérêts des acteurs du quatrième art. ‘’On a constaté que dans ce pays, le théâtre n’a pas vraiment la place qu’il mérite. On a vu qu’on ne respecte pas ce secteur des arts. Souvent, il est victime d’une politique de deux poids deux mesures, s’il n’est victime de l’oubli sans que l’on puisse en connaître la cause. Il était temps qu’on agisse car trop, c’est trop’’, a dit Tan Bombé joint par EnQuête.
Aujourd’hui, lui est ses collègues veulent qu’on leur explique ce qui se passe réellement. ‘’On a aussi fait le triste constat que le théâtre ne bénéficie pas des Fonds d’aide destinés à la culture. L’année dernière, L’ARCOST qui regroupe le plus grand nombre de comédiens du Sénégal n’avait reçu que 4 millions alors qu’elle avait plus de 10 000 membres. Cette somme était insignifiante’’, a-t-il dénoncé. Et d’ajouter : ‘’Cette année, aucun prix n’a été décerné à un homme du théâtre.
On aurait dû décorer à titre posthume père Mamadou Diop. On ne nous respecte pas nous, les comédiens, et pourtant on joue bien notre rôle de régulateurs sociaux. Nous voulons aussi la mise sur pied d’un statut afin que les gens qui sont dans le secteur soient mieux respectés. La direction du théâtre aussi doit voir le jour. Elle permettra que toutes les personnes qui ont un projet puissent être financées’’, a dit Tan Bombé.
Par ailleurs, les jeunes artistes comédiens qui ont décidé de s’unir ont précisé que leur mouvement n’a pas été mis sur pied pour rivaliser avec une quelconque association déjà existante. ‘’Nous allons sensibiliser les autres comédiens. On n’est pas là pour faire face à ARCOTS ou saboter les projets du ministère de la Culture. Le milieu du théâtre est très précaire. En tant que jeunes artistes, on s’est dit qu’on doit faire bloc pour que des pratiques comme les quêtes pour nos malades ne soient plus à l’ordre du jour’’, a conclu Abdou Lakhate Ndiaye.
Parmi les membres initiateurs, on peut citer Per bu xar, Sidy Fall, Lamine Ndiaye, Mandoumbé, Abdoulaye Mbaye ‘’dina ma nekh’’ etc.
CHEIKH THIAM