Un jeune homme de 22 ans est accusé d'avoir violé, à plusieurs reprises, une fille de 16 ans. Au moment d'être appréhendé, les policiers l'ont trouvé en train de fumer du chanvre indien avec des amis.

Il a fallu plus de trois mois, pour que les parents de A.F. Guèye, âgée de 16 ans, se rendent compte que leur fille subissait régulièrement les assauts de D. Dabo, un jeune homme de 22 ans. Le père de la victime, A. Guèye, raconte que sa fille ne cessait de fuguer de la maison, pour se réfugier chez Dabo qui l’y  maintenait, pendant des jours, avant de la libérer.

A chaque fois qu’elle revenait, poursuit-il, elle révélait, après un interrogatoire serré, qu’elle subissait des menaces de la part de D. Dabo qui l’empêchait de se sauver, une fois qu’elle entrait dans sa demeure. Ainsi, le sieur Guèye avait déposé une première plainte au niveau du commissariat de Pikine. Il voulait que le jeune Dabo cesse ses agissements.

À l’époque, le jeune homme avait déclaré qu'il n'avait jamais agi de la sorte et qu’il n’avait jamais été question de terroriser la fille. Qu'au contraire, c’est elle qui venait de son plein gré chez lui et n’était jamais restée plus d’une heure. Dabo soutenait n’avoir jamais eu de rapports intimes avec la fille.

''Après cette épisode, Dabo avait cessé de voir ma fille et pour la mettre à l’abri, je l’avais emmenée chez ma sœur. Je n’ai pas le temps de la surveiller, à cause de mon travail.  Malgré cela, ma fille a de nouveau quitté le domicile et est allée le rejoindre à Pikine rue 10'', a confié le père de la fille aux enquêteurs.

‘’Après avoir séquestré ma file, pendant plus de 3 jours, il est allé la déposer au domicile de ma sœur. Encore une fois, je l’ai pressée de questions et ma fille m’a dit qu'à maintes reprises, Dabo l'a agressée sexuellement et menaçait de la tuer, si elle en parlait. C’est la raison pour laquelle elle n’a jamais voulu le dénoncer''.

 ''Il m’a violée, sans protection''

 Devant les hommes du commissaire Wally Camara, A.F. Guèye a raconté que Dabo est venu, un jour, au salon de coiffure de sa tante et l’a fait appeler par une adolescente de son âge. Une fois dehors, Dabo lui a intimé l’ordre de le suivre. Elle a d'abord refusé, avant de céder, à cause de son harcèlement. ''Il m’a emmenée à Pikine, dans une bâtisse inhabitée. Il a abusé de moi, à plusieurs reprises, sans se protéger''. Le lendemain, a-t-elle soutenu, il ne l’a pas touchée.

Mais le surlendemain, elle a de nouveau été abusée et qu'à chaque fois, son bourreau lui intimait l’ordre de se taire, au péril de sa vie. ''On s’est connus, il y a plus de 2 ans. Mais, je ne saurai dire le nombre de fois qu’on a eu à avoir des rapports intimes. Je compte consulter un spécialiste, pour éclairer cette affaire d’agression sexuelle'', a  confié l'adolescente.

 ‘’La drogue a été achetée lors du Magal de Touba …''

 Après les confidences du père et de la fille, des éléments de la brigade de recherches ont fait une descente inopinée chez le mis en cause, le 25 décembre dernier. Contre toute attente, ils ont trouvé le nommé Dabo en compagnie de six autres personnes en train de fumer du chanvre indien. Il s’agit de B. Kane, M. Guèye, M. Sylla, G. Diagne, Y. Soumaré, et P. M. Fall. 

Les brigadiers  ont trouvé dans la chambre de D. Dabo un cornet en vrac de 250 g et 2 joints entamés.Interrogé, D. Dabo n’a pas mis longtemps à passer aux aveux pour les faits de viol qui lui sont reprochés. ''Je reconnais avoir violé la fille. Cela m’indiffère que A.F. Guèye soit affectée psychologiquement, même si je n’aimerais pas que ce genre de chose arrive à ma petite-sœur.

Je pensais que cela lui plaisait'', a déclaré D. Dabo. Il a aussi révélé que ses amis étaient dans sa chambre pour fumer du chanvre indien. La drogue a été achetée lors du Magal de Touba. Ils se sont cotisés pour l’acquérir. Ces déclarations ont été corroborées par ses amis, lors de leurs interrogatoires.

D. Dabo, B. Kane, M. Guèye, M. Sylla, G. Diagne, Y. Soumaré, et P. M. Fall, tous âgés de la vingtaine, ont été déférés au parquet pour les délits respectifs de détournement de mineure, séquestration suivie de viols répétés sur une mineure de 16 ans et détention et usage collective de chanvre indien.

CHEIKH THIAM