Rejeté à Bambey, le projet tente de s'implanter à Ndondol
Comme à Fanaye et d'autres localités visées par des projets nécessitant une cession de terres, le conseil rural de Ndondol est divisé par un projet d'implantation d'une usine solaire dans la localité.
Le projet d’implantation d’une usine solaire à Bambey n’est pas le bienvenu pour les populations autochtones. Après avoir essuyé des critiques au conseil municipal de Bambey, voilà que les populations de Ndondol, communauté rurale à une douzaine de kilomètres du chef lieu départemental, s’offusquent de l’installation d’une telle industrie dans leur terroir. Selon une source bien informée, c’est le dimanche 24 février dernier que le président du conseil rural (PCR), Abdou Sène, est revenu avec, dans ses valises, un projet d’implantation d’une unité de fabrication de plaques solaires. Après en avoir informé les chefs de village, il leur avait demandé d’en discuter avec leurs mandants. Ce que les chefs de villages n’auraient pas fait, à en croire notre contact.
Le mercredi 27 février, à leur grande surprise, les mêmes populations concernées voient des éléments du conseil rural procéder à une délimitation d'une parcelle qui, à terme, devrait couvrir 100 ha destinés à accueillir la société SENERGY. Et, ce dimanche, contre toutes attentes, le président du conseil rural a convoqué à nouveau le conseil à l'effet, selon la convocation dont EnQuête a copie, d’examiner le projet d’une ''ferme solaire''. Ordre du jour que le conseil a foulé aux pieds, a dénoncé le conseiller rural, Déthié Gningue, soutenant que l'objet avancé de la convocation par le PCR est non conforme au sujet à débattre. ''Vous nous aviez convié à l’examen du projet de ferme solaire'', a rappelé M. Gningue au PCR. ''Au moment où nous venions à cette rencontre, aucun des conseillers ne disposait du document dont il est question d’étude aujourd’hui (dimanche, NDLR). Pis, vous voulez nous amener à délibérer en faveur d’un projet que nous ne maîtrisons pas'', s'est offusqué l'élu Déthié Gningue.
Pour toutes ces raisons, le conseiller de Ndondol dit refuser de légiférer pour des questions dont il n’est pas sûr de la plus-value qu'elles pourraient apporter à sa communauté. ''Je refuse de voter ce projet tant qu’on n’aura pas toutes les informations y afférentes'', a martelé M. Gningue. Dans son réquisitoire, le non moins président de l’ODCAV de Bambey rappellera au président du conseil rural que depuis 4 ans, les jeunes de la communauté rurale courent derrière un terrain de jeu que le conseil rural peine à leur trouver.
Projet rejeté ailleurs
C’est la même position de refus de la part de Babacar Diouf, un autre conseiller rural qui se demande pourquoi tant de précipitation autour de ce projet. Pour lui, les commissions techniques devaient procéder aux études d’impact environnemental, disposer de toutes les informations y afférentes et discuter avec les propriétaires des terres, avant de le soumettre au conseil rural. Il soupçonne d'ailleurs les autorités de vouloir vendre les terres en question.
Face à des débats houleux, le Sous-préfet de l'arrondissement de Ngoye, Ibrahima Barry, ne pouvait plus se contenir : ''Je vais rentrer chez moi,'' a-t-il menacé, avant de poursuivre : ''Je ne vais pas rester ici pour qu’on me manque de respect''. Pour M. Barry, le conseil peut bien délibérer ; ce qu'ont fait 27 conseillers sur les 30 présents. A charge pour les votants de faire parvenir au Sous-préfet les documents afin que celui-ci procède au contrôle de légalité. Mais de l'avis des conseillers de l’opposition, ce procédé serait un vice de procédure. Ils estiment qu'avant de procéder à une délibération, il faut s’assurer de toutes les garanties, mais qu'on ne peut pas délibérer pour ensuite allez négocier avec les promoteurs de ce projet.
En réponse aux critiques, le président du conseil rural de Ndondol, Abdou Sène, a avancé que ce sont des gens encagoulés qui veulent torpiller le processus d’attribution de cette parcelle. A en croire le PCR, sur 75 propriétaires de terres, seuls 28 ont pour le moment refusé l’implantation de cette usine qui devrait, dit-il, permettre le financement du développement de la communauté rurale de Ndondol. ''Ce sont des gens qui sont dans la mouvance présidentielle qui sont intéressés par mon poste qui veulent torpiller ce processus. Ils savent que si je parviens à installer cette ferme dans ce village, ils auront des problèmes pour conquérir le conseil rural.
Ce projet d’un coût global de plus de 2 milliards 648 millions de francs va, à terme, mettre à disposition des populations de Ndondol des infrastructures et des équipements, en plus des emplois qui seront créés'', s'est défendu M. Sène qui se dit indigné par le comportement de ses détracteurs. En réalité, le projet en question avait fait l’objet d'un rejet de la part des populations de Ndangalma et, en premier, de la part du conseil municipal de Bambey.
Babacar DIOUF
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