Le Ceris réfléchit contre le terrorisme
À peine lancé hier à Dakar, le Centre d'études et de recherches internationales et stratégiques (CERIS) s'attaque aux questions liées au terrorisme pour tenter d'apporter des solutions intellectuelles aux décideurs politiques.
Vendre l'expertise locale sur toutes les questions d'ordre économique, social, culturel, environnemental, militaire et autres qui peuvent intéresser aussi bien les États que les institutions ou les organisations internationales. C'est le but que s'est fixé le Centre d'études et de recherches internationales et stratégiques (CERIS).
Porté sur les fonts baptismaux hier à Dakar par un groupe d'universitaires dont l'avocat au barreau de Paris, Me Abdoulaye Tine, le Pr Amsatou Sow Sidibé et le Pr Mamadou Badji qui en est d'ailleurs le directeur, ce centre se veut un espace de hautes réflexions stratégiques destinées aux décideurs politiques. ''Notre objectif premier est d'apporter des réponses concrètes à certains questionnements relatifs aux questions brûlantes de l'heure et en particulier à la crise malienne qui menace la stabilité de la sous-région''.
Lancé en même temps que l'Institut international pour la gouvernance innovante (IIGI) initié par le mouvement Car/Lenen du Pr Amsatou Sow Sidibé, les deux structures veulent, ensemble, réfléchir sur les voies et moyens d'éradiquer les menaces qui guettent la sous-région. Il s'agira, selon Mme Sidibé, ''de mettre en exergue la synergie recherches-actions pour réfléchir et trouver des solutions que les politiques vont pouvoir mettre en œuvre''. ''Ce sont des structures qui vont au-delà de l'action politique pour toucher l'expertise qui viendra d'horizons divers et portera sur différents domaines qui touchent l'homme'', insiste-t-elle.
«Le retrait français du nord Mali, pas souhaitable en l'état»
Lancés dans un contexte sous-régional marqué par les menaces terroristes de tous ordres, le Ceris et l'Iigi comptent réfléchir en particulier sur les causes du terrorisme dans la sous-région et trouver les voies et moyens d'éradiquer ce fléau. Et à propos de cette crise qui sévit dans le nord du Mali, Me Abdoulaye Tine dit craindre déjà le retrait annoncé pour le mois d'avril des troupes françaises au Mali. ''On n'est pas encore dans une situation qui permettrait à la Cedeao de prendre immédiatement le relais'', souligne-t-il.
''Ce retrait de l'armée française d'ici à la fin du mois est une perspective irréaliste dans la mesure où cela va laisser du terrain qui sera tout de suite réoccupé par les djihadistes'', avertit l'avocat. ''Du point de vue de la logistique, ajoute-t-il, même la France, pour couvrir cette opération sur un territoire deux fois et demi plus grand que l'Hexagone, il a fallu louer du matériel aux Américains''. Sur ce, il estime que les forces de la Cedeao, pour l'équipement et la logistique, «ont encore besoin de la présence française au Mali''.
Centre spécialisé dans la recherche fondamentale et dans la recherche orientée vers l'action, le Ceris est ouvert, selon son coordonnateur Saliou Faye, aux enseignants chercheurs, aux professeurs invités et associés, aux doctorants, experts spécialistes sectoriels ainsi qu'aux hauts gradés du commandement militaire.
ASSANE MBAYE
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