Unacois Jappo annonce une baisse conséquente du prix sur la tonne
L’Unacois Jappo a annoncé, ce mercredi, au cours d’une conférence de presse, une baisse plus conséquente du prix du sucre et du riz, comme l’avaient annoncé les autorités. Ils ont informé que la tonne du sucre est désormais à 550 000 F CFA et celle du riz est à 350 000 F CFA.
Ce mercredi, au cours d’une conférence de presse, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo) a annoncé une baisse du prix sucre et du riz brisé. À les en croire, cette baisse est plus importante que celle fixée par les autorités en juin 2024. Ils ont informé que la tonne de sucre est désormais à 550 000 F CFA et celle du riz à 350 000 F CFA.
En effet, le gouvernement avait fixé la tonne du sucre à 566 000 F CFA la tonne à l’importation et celle du riz brisé ordinaire à 375 000 F CFA. "Le prix à l’importation que nous maîtrisons et gérons aujourd’hui, la tonne du riz est à 350 000 sur le marché, chez n’importe quel grossiste”, a déclaré le secrétaire général de l’Unacois Jappo Mamadou Niang.
Interpellé sur l’application effective de cette baisse, étant donné que le kilo de sucre est toujours vendu à 650 F CFA, il a fait savoir que c’est à l’État de se saisir et de faire des contrôles. Mais en ce qui les concerne, dit-il, "nous avons constaté, de façon factuelle, que la tonne de sucre est à 550 000 F CFA dans nos dépôts. Auparavant, rappelle-t-il, l'État nous avait fixé la tonne de riz à 375 000 F CFA et la baisse est effective. Mais au niveau des détaillants, c’est l’État qui doit renforcer ses contrôles pour que les commerçants puissent respecter ces prix”.
“C’est à l’État de se saisir et faire des contrôles”
Par ailleurs, l’Unacois Jappo a rappelé que le principal enjeu est de remettre le Sénégal en ordre de marche, relancer l'économie et promouvoir un climat de confiance et de paix pour mobiliser toutes les énergies, en particulier dans le secteur privé dont la vocation est de produire de la richesse au bénéfice du pays.
Selon cette organisation, cet enjeu central pose trois défis qui semblent prioritaires. Le premier, dit le directeur exécutif de l’Unacois Jappo, Ousmane Sy Ndiaye, est la relance du dialogue public-privé.
En effet, explique-t-il, ce dialogue est constitué de rencontres extrêmement formelles et structurées ou de forums plus informels et ad hoc pour résoudre des problèmes ponctuels ou lever des contraintes structurelles. Il est également le moyen privilégié de refonder une confiance mutuelle, base de mobilisation de toutes les forces nécessaires à la bonne prise en charge des préoccupations de l'État et du secteur privé.
Le deuxième défi, soutient-il, c’est la pression ou contrainte fiscale. À en croire Ousmane Sy Ndiaye, le Sénégal, en quête de souveraineté économique, doit se donner les moyens de définir une politique fiscale qui accompagne le développement d'un tissu économique solide, la promotion des investissements privés et le développement des entreprises. Au-delà de la pression fiscale qui s'exerce sur une partie des entreprises, dit-il, “la problématique de l'élaboration et de la collecte de l'impôt est structurellement profonde au Sénégal et ne favorise toujours pas l'éclosion d'un tissu économique dynamique et résilient. La dernière ou seule réforme d'envergure connue du Code général des impôts remonte à 2007-2008 ainsi que le Code des douanes”.
La modernisation du secteur du commerce traditionnel reste le troisième défi. Selon le président exécutif de l’Unacois, ce secteur concentre l'écrasante majorité des acteurs économiques du pays et enregistre un niveau de contribution assez significative au PIB du Sénégal et aux emplois créés. Malheureusement, a-t-il déploré, la seule politique publique mise en œuvre jusque-là avec les gouvernements successifs concerne essentiellement celle des prix. La gestion des prix et la lutte contre l'inflation, notamment des prix des denrées alimentaires dans un pays comme le nôtre où le pouvoir d'achat des consommateurs est très faible, souligne-t-il, constituent un impératif pour les pouvoirs publics soucieux des équilibres sociaux nécessaires et de la paix sociale.
BAISSE DU PRIX DU SUCRE ET DU RIZ ANNONCÉE PAR UNACOIS Selon les acteurs, cela n’est pas réel sur le terrain Les acteurs de l’Association des consommateurs du Sénégal et celle des boutiquiers détaillants ont souligné que la baisse des prix annoncée par l’Unacois Jappo n’est pas encore réelle sur le terrain. D’après le président de l’Ascosen, Momar Ndao, il va falloir peut-être attendre une à deux semaines pour voir le niveau de mise en œuvre. D’ailleurs, un grossiste au marché Thiaroye, Aliou Diop, informe que la tonne de riz brisé est à 365 000 F CFA et celle du sucre est aussi à 577 000 F CFA. Contrairement à ce qu’a annoncé l’Unacois, Momar Ndao a souligné qu’il y a toujours un grand gap entre l’annonce des mesures sur la baisse et leur applicabilité sur le marché. “Entre les importateurs et les détaillants, il y a souvent les grossistes et les semi-grossistes qui capturent les marges et c’est sur quoi devrait travailler le ministère (NDLR : de l’Industrie et du Commerce) pour régler les prix”, a indiqué le président de l’Ascosen. Interpellé sur le niveau de la baisse des prix, Momar Ndao soutient que selon leurs informations, jusqu’à présent, la baisse annoncée par le gouvernement n’est pas effective. D’ailleurs, dit-il, “il y a certains détaillants qui disent qu’ils n’ont pas de sucre et d’autres qui indiquent qu’ils ne vendent pas par le kilo, mais plutôt par des sachets de 100 ou 50 F CFA. Nous pensons qu’il y un gap que le ministère devrait combler. Nous l’avons saisi et on attend que les choses soient mises en œuvre”. De son côté, le président de l’Association des boutiquiers détaillants, Aliou Ba, a souligné que si l’Unacois dit que la tonne de sucre est à 350 000 F CFA, le sac doit coûter 27 500 F CFA. “Ce n’est pas vrai. Les boutiquiers n’achètent pas le sac de sucre à 27 500 F CFA”, a-t-il fustigé. Dans la même veine, il a indiqué que dans leur logique, si le boutiquier ne peut pas acheter au prix que l’État avait fixé, 28 850 F CFA, mieux vaut arrêter de vendre le sucre. Ce, dit-il, pour éviter des problèmes. En effet, a-t-il regretté, la plupart des grossistes ne respectent pas les prix homologués. |
FATIMA ZAHRA DIALLO