Le frère d'une victime jette une chaussure vers l'accusé
L’émotion était trop forte. Alors qu’il ne restait à examiner que deux rapports d’autopsie des 69 victimes d’Utoya, un jeune homme d'origine irakienne s'est soudainement levé. Puis, il a lancé une chaussure en direction de Breivik : « Tu as tué mon frère, tu es un tueur, vas en enfer ! », a-t-il crié à plusieurs reprises en anglais et dans un profond sanglot, avant d’être évacué de la salle et transporté à l’hôpital.
Immédiatement, autour de lui, des proches de victimes ont applaudi son geste. D’autres étaient en pleurs.La chaussure a finalement touché, sans gravité, l‘avocate de Breivik assise à côté de lui. Le procès a pu reprendre normalement après une pause de vingt minutes. Le plus exceptionnel est sans doute que cet incident est seulement le premier du genre après quatre semaines de procès.
En effet, la salle d’audience est petite, Breivik est assis entre ses avocats, à seulement trois mètres du public et sans autre protection que la présence de quelques policiers aux alentours. Mais jusqu’à présent, personne ne s’était adressé directement à l’accusé.
Tout le monde avait réussi à contenir sa douleur et son chagrin en entendant des détails pourtant très cruels et poignants. La Cour espère que l’incident de la matinée ne viendra pas assombrir le climat de dignité remarquable qui caractérise ce procès hors norme.
(Rfi)