Le gouvernement met 900 millions sur la table
Dans le souci de faire face aux défis du secteur de l’environnement, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a lancé, hier, le projet ‘’Amélioration de la gouvernance du sous-secteur de l’assainissement au Sénégal’’ (SAN-GOV). Il est doté d’une enveloppe de 900 millions F CFA.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a lancé, hier, le projet ‘’Amélioration de la gouvernance du sous-secteur de l’assainissement au Sénégal’’ (SAN-GOV). Le docteur Cheikh Tidiane Dièye de rappeler que l’accès universel à l’eau et à l’assainissement demeure un des défis majeurs de la communauté internationale, en particulier en Afrique au sud du Sahara. C’est pour avoir mesuré l’ampleur des enjeux y afférents que les plus hautes autorités sénégalaises ont inscrit le secteur hydraulique et de l’assainissement dans les plus grandes priorités. Cela, conformément à l’objectif de développement durable n°6.2 qui est ‘’d’assurer, d’ici à 2030, l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes, des filles et des personnes en situation vulnérable’’.
En effet, d’après le ministre, les défis restent importants, surtout en matière d’assainissement, car, nonobstant les efforts fournis ces dernières années, en 2022, le taux d’accès aux services d’assainissement est estimé à 71,7 % en milieu urbain et à 52,6 % en milieu rural. Le taux d’accès global étant de 61,2 % à la même période, au moment où la moyenne en Afrique subsaharienne n’est que de 34 %.
‘’Nombreux sont nos concitoyens qui n’ont toujours pas accès à l’assainissement et qu’une partie importante (12,1 % en 2022) continue de pratiquer la défécation à l’air libre, avec tout ce que cela comporte comme conséquences sur la santé, le cadre de vie et l’environnement. Il s’y ajoute les multiples défis liés aux questions de gouvernance, de changements climatiques, de prise en compte du genre et des besoins des personnes vulnérables ainsi que de la maitrise des données ; lesquels complexifient davantage la problématique de la gestion des services d’assainissement. Alors que nous sommes à quelques années de l’échéance des objectifs de développement durable, le monde et surtout l’Afrique ne sont pas en bonne voie pour réaliser la cible 6.2 qui vise, d’ici à 2030, à assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats, et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes, des filles et des personnes en situation vulnérable’’, indique le Dr Dièye.
Selon le ministre, pour atteindre une couverture universelle, il faudra, selon le rapport JMP 2022, multiplier par cinq le rythme actuel des progrès réalisés en matière de services d’assainissement gérés en toute sécurité. Cette perspective nécessite, dès lors, à ses yeux, des investissements plus accrus, mais aussi et surtout un cadre de gouvernance approprié qui puisse favoriser la prise en charge efficace et durable des besoins des communautés, notamment en assainissement autonome, système auquel font recours l’essentiel des ménages sénégalais.
C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a initié, d’après lui, à travers la Direction de l’Assainissement, le projet SAN-GOV qui est l’aboutissement d’un long et fructueux processus de réflexion, de concertation et de co-construction avec la fondation Bill et Mélinda Gates, entamé en 2022, qui a permis de cristalliser les recommandations majeures issues des précédentes études menées par son département et de mobiliser un financement de 1,8 million de dollars.
Ces activités sont axées sur l’amélioration du cadre juridique du sous-secteur par la mise en œuvre d’une phase pilote de police de l’assainissement et la révision des textes, le renforcement du système de suivi des performances avec la mise en place d’outils de gestion et de suivi de la qualité du service, l’amélioration de la coordination des acteurs à travers la restructuration et la déconcentration du Cadre de concertation et d’échange des acteurs du sous-secteur de l’Assainissement (CCEA), le renforcement de capacités des parties prenantes de l’assainissement.
Ainsi, il permettra, à terme, d’après le ministre, de renforcer la chaine de gouvernance de l’assainissement au Sénégal, en cohérence avec la réforme envisagée et de doter le sous-secteur de conditions-cadre adéquates et conformes aux enjeux et défis de l’heure.
L’atteinte des résultats attendus du projet SAN-GOV passe, aux yeux de Dr Dièye, par un suivi rigoureux de l’exécution de l’ensemble des activités. C’est la raison pour laquelle, dès sa prise de fonction, il a signé l’arrêté portant création et fixant les règles d'organisation et de fonctionnement du comité technique de suivi qui devra se réunir au moins une fois par trimestre.
CHEIKH THIAM