Une enveloppe de 4 millions d’euros pour la 2e phase de 3 ans
Dans le cadre de la phase II du PAPEV, un montant de 4 millions d’euros a été dégagé. L’enveloppe va permettre une meilleure protection des enfants victimes de violation de leurs droits. D’autant qu’entre 2015 et 2018, plus de 600 000 enfants en Afrique de l’Ouest ont été victimes de la traite transfrontalière.
Le Gouvernement italien et le Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Hommes (HCDH) en Afrique de l’Ouest ont procédé hier à la signature d’un accord pour la mise en œuvre de la phase 2 du Projet d’Appui à la Protection des Enfants victimes de Violation de leurs droits (PAPEV). La convention a été signée par Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme à Genève et Giovanni Umberto De Vito, Ambassadeur d’Italie à Dakar, en la présence de Robert Kotchani, Représentant Régional du HCDH en Afrique de l’Ouest, et de Marco Falcone, Directeur du bureau de Dakar de l’Agence italienne de Coopération au Développement.
Ce Projet d’Appui à la Protection des Enfants victimes de Violation de leurs droits (PAPEV II) est ainsi confirmé pour trois ans (2023-2026). Il est doté d’une enveloppe de 4 000 000 d’euros. Deux objectifs spécifiques seront poursuivis dans cette phase : améliorer la gouvernance nationale et régionale des systèmes de protection des enfants et promouvoir la coopération transnationale dans la promotion des droits des enfants dans l’espace de la CEDEAO et améliorer la prise en charge des besoins des enfants dans l’espace de la CEDEAO en assurant aux enfants, filles et garçons victimes de violation de leurs droits, l’accès aux services de prévention et de protection et la promotion de la qualité des interventions, y compris dans les situations d’urgence et de changement climatique.
L’Ambassadeur d’Italie, renseigne un communiqué parvenu à notre rédaction, a rappelé l’importance prioritaire que l’Italie attribue à la protection des droits humains, surtout des personnes les plus vulnérables et au dialogue constructif entretenu avec les Gouvernements des pays partenaires pour développer les politiques et les actions pluridisciplinaires les plus appropriées pour mieux promouvoir et protéger les droits des enfants.
En effet, souligne-t-il, la mise en œuvre du PAPEV, entre janvier 2018 et décembre 2022 dans six pays de la région (le Sénégal, le Mali, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Niger), a constitué une étape décisive dans le déploiement des réponses pour la prévention contre les violences et la prise en compte des besoins des enfants victimes de violences.
Intervenant sur la portée du PAPEV, le Directeur l’Agence italienne de Coopération au Développement a insisté sur le relèvement du niveau d’engagement politique des décideurs et de l’intérêt accordé à la résolution du problème des enfants en situation de vulnérabilité à travers l’appel à l’Action de Banjul, à la suite de la réunion de plaidoyer de haut niveau des ministres en charge de la protection des enfants de l’espace CEDEAO.
Il a noté des progrès remarquables dans ce sens. ‘’Grâce à l’appropriation du projet par les gouvernements et leur engagement, des réformes législatives et institutionnelles ont été effectuées. Il s’agit notamment de l’Adoption du nouveau code de l’enfant en Guinée Bissau ainsi que la révision et l’adoption du code de l’enfant de la République de Guinée mais aussi de l’adoption de lignes directrices pour le placement alternatif des enfants dans les familles d’accueils en Guinée ainsi que l’adoption des normes et standards minimaux pour les institutions de prise en charge des enfants en Gambie".
Plus de 600 000 enfants victimes de la traite transfrontalière
Selon le Représentant régional du HCDH, Robert Kotchani, durant la phase I, le HCDH a pu, selon la même source, avec la Coopération Italienne, bâtir une approche régionale de protection des enfants. "Ainsi, depuis son lancement en juillet 2019, au total, plus de 3 500 enfants ont directement bénéficié des prestations offertes par le projet, 48 structures de prise en charge implantées dans les pays bénéficiaires (22 pour le Mali, 10 pour la Guinée, 14 pour le Sénégal, un en Gambie) ont bénéficié de divers matériaux afin d’améliorer les conditions de prise en charge des enfants : literie (matelas, lits, draps, couverture) et produits d’entretiens. En plus, près de 775 acteurs de la chaine judiciaire (juges de tribunal pour enfants, procureurs, magistrats, policiers, gendarmes, gardes pénitenciers, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés) ont été formés à l’accompagnement juridique et psychosocial des enfants victimes de violation de leurs droits", a révélé M. Kotchani.
Selon les derniers relevés effectués par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, entre 2015 et 2018, plus de 600 000 enfants en Afrique de l’Ouest ont été victimes de la traite transfrontalière. Des données empiriques montrent que ce nombre a augmenté pour diverses raisons, notamment le contexte en matière de sécurité dans ces pays, les conditions de vie précaires des enfants et la pandémie de COVID-19 qui exacerbe des conditions socioéconomiques déjà difficiles.
CHEIKH THIAM