Le ministère de la Santé rassure
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La maladie du Covid-19, qui sévit en Chine, se propage en Italie, au point que 11 villes sont mises en quarantaine depuis samedi dernier. Une situation qui inquiète, vu le nombre de Sénégalais qui vivent dans ce pays, surtout avec l’approche du Magal de Porokhane. Mais pour le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Docteur Aloyse Diouf, le dispositif sera renforcé.
La dernière sortie du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la situation de la maladie du Covid-19 dans le monde, particulièrement en Italie, suscite la peur chez certains concitoyens. Ces derniers sont d’autant plus inquiets que, dans ce pays, y vit une très forte communauté sénégalaise. Et selon les chiffres de l’OMS, l’Italie est le pays le plus touché d’Europe par l’épidémie du virus venu de Chine.
Selon les derniers chiffres officiels publiés hier, le bilan fait état de 6 morts au moins, 229 cas confirmés et 11 villes désormais en quarantaine. La dernière victime est une femme de 80 ans de Castiglione d’Adda. Plus tôt dans la journée, les médias locaux avaient annoncé la mort d’un homme de 88 ans, décédé en Lombardie, et celle d’un autre homme de 84 ans, à Bergame.
Au même moment, au Sénégal, se prépare le Magal de Porokhane, le 5 mars prochain. Ce qui fait craindre le pire, d’autant plus que cette manifestation religieuse draine parfois des émigrés établis au pays de Matteo Salvini. Mais, à en croire le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Docteur Aloyse Waly Diouf, il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure. Selon lui, ils comptent renforcer la surveillance au niveau des portes d’entrée, notamment l’aéroport. ‘’La situation épidémiologique a beaucoup évolué en Italie avec des cas, mais surtout des mises en quarantaine qui sont observées dans certaines régions, notamment la Lombardie. Cela nous impose beaucoup plus de vigilance dans les aéroports, également au niveau des districts sanitaires et des régions médicales’’, explique Dr Diouf. Il a souligné que le dispositif sanitaire qui est à l’aéroport trouve son relais dans les régions médicales et dans les districts où se fait un certain nombre de suivis par rapport aux voyageurs qui entrent sur notre territoire et qui viennent de zones où se déroule l’épidémie ou une zone voisine du foyer épidémique.
A son avis, il n’y a pas de restriction, parce que le Sénégal ne s’est pas imposé avec la Chine une politique de restriction. Il a plutôt, dit-il, choisi l’option de contrôler davantage ceux qui entrent sur son territoire et de poursuivre ce contrôle pendant la période latente du virus. ‘’C’est vrai, la maladie est présente en Italie, mais il ne faudrait pas que nous nous mettions dans une situation de psychose. Toutes les dispositions seront prises pour renforcer ce dispositif de surveillance à l’aéroport, mais également dans les différents foyers religieux et dans d’autres zones’’, rassure le directeur de cabinet.
Par ailleurs, tient-il à préciser, le screening dépend de la zone de départ du voyageur. Quand le voyageur vient d’une zone à risque, il est screené et le suivi est prolongé dans les régions médicales. S’il se trouve que ce sont des voyageurs qui viennent d’un pays comme l’Italie, ce suivi sera fait. ‘’Les règles qui sont appliquées pour les voyageurs qui viennent de la Chine seront appliquées pour ceux venant de la zone où l’épidémie se déroule en Italie. Compte tenu des mesures de quarantaine qu’ils sont en train de mettre en place, nous allons, dans un cadre de collaboration avec l’Italie et nos représentants diplomatiques, travailler à sécuriser les Sénégalais qui viendront pour l’évènement et qui retourneront’’, fait-il savoir.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé, ce lundi, le monde à se préparer à une ‘’éventuelle pandémie’’ du Covid-19. Il a jugé très préoccupante l'augmentation soudaine de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. ‘’Nous devons nous concentrer sur l'endiguement de l'épidémie tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie’’, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Genève.
VIVIANE DIATTA