Publié le 10 Sep 2021 - 00:53
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DR ABDOULAYE SAGNA

‘’Le programme a pris des mesures pour faciliter aux PVVIH la vaccination contre la Covid’’

 

Chargé de la prise en charge des données des personnes vivant avec le VIH et de la recherche au niveau de l'Unité suivi-évaluation et recherche du Secrétariat exécutif du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), le docteur Abdoulaye Sagna évoque, dans cette interview, diverses questions liées à la prise en charge des PVVIH, en cette période de pandémie. Il parle également de la vaccination contre la Covid-19 et appelle les PVVIH à continuer de respecter leurs rendez-vous médicaux.

 

Quelle est la prévalence actuelle du VIH au Sénégal ?

Selon l’Enquête démographie et santé (EDS) de 2017, la prévalence du VIH est de 0,5 % dans la population générale âgée de 15 à 49 ans. Cela veut dire que sur la population totale du Sénégal, selon cette tranche d’âge, moins de 1 % a le VIH. Il faut noter que cette prévalence est plus forte dans certaines régions et dépasse les 0,5 % du Sénégal. C’est le cas des régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda, Kédougou et Kaffrine.

Sont-elles toutes pris en charge ?

Toutes les personnes séropositives connues sont prises en charge et suivies au niveau des structures sanitaires. Ceci en conformité avec la stratégie TATARSEN (Tester tous, traiter tous et retenir dans les soins au Sénégal).

Comment se déroule cette prise en charge ?

Avant l’enrôlement dans les soins, les personnes qui veulent connaître leur statut sérologique VIH se présente au niveau des structures de dépistage pour faire le test. Lequel test est anonyme et volontaire. Une fois que le test revient positif, le patient est reçu par le personnel médical qui est formé pour un renforcement du counseling avant le début du traitement ARV (TARV). C’est après l’acceptation du statut que le patient est enrôlé dans les soins et doit faire un certain nombre d’examens cliniques et paracliniques pour débuter le TARV. Et le suivi dépend des structures de prise en charge et des patients.

Quel a été l’impact de la Covid-19 sur la prise en charge des PVVIH ?

En effet, on s’attendait à un impact de la Covid sur la prise en charge avec les restrictions, la peur des PVVIH d’être infectées par la Covid. Mais la Covid n’a pas trop impacté le programme, car les PVVIH ont été régulièrement suivies dans les soins et le programme est resté performant à ce niveau.

Comment le CNLS et les services de prise en charge s’adaptent à cette situation ?

Avec la mise en œuvre des activités d'adaptation au contexte de Covid-19 ainsi que les mesures prises par le programme depuis la première vague en 2020, la mise sous ARV des PVVIH est restée performante. Les mesures concernent la mise en place de cellules de veille et d'alerte au niveau de tous les sites de prise en charge, le renforcement de la référence dans la prise en charge, la formation des écoutants de la ligne verte du CTA pour mieux orienter et sensibiliser les patients, le suivi différencié, notamment par la dispensation multi-mois en TARV (3 à 6 mois) et la distribution communautaire d'ARV.

La vaccination anti-Covid-19, bien que recommandée par le corps médical, se heurte à certaines réticences des populations. Est-ce le cas chez les
PVVIH ?

Au début, nous avions senti une réticence des PVVIH, comme tous les Sénégalais. Mais
avec les activités de communication et de sensibilisation, les PVVIH commencent à se
faire vacciner.

Quel est le pourcentage de PVVIH vaccinées ?
Bon ! À l’’état actuel des connaissances, nous ne disposons pas de données portant sur la vaccination des PVVIH. Cependant, le programme a pris des mesures pour faciliter aux PVVIH la vaccination.

Vu leur statut sanitaire, devraient-elles prendre des dispositions particulières face à la Covid-19, en matière de prévention ?

Les PVVIH doivent respecter les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires. Et, en plus, elles doivent aussi respecter leur prise du TARV pour maintenir leur suppression de la charge virale.

Quels sont les objectifs de la ‘’campagne Covid’’ que vous venez de lancer?

Appuyer les différents acteurs dans la Communication pour le changement social et comportemental (CCSC) des PVVIH, de leurs familles et des populations en général sur le VIH/sida dans un contexte de pandémie de Covid-19. Appuyer les prestataires dans la communication avec les PVVIH dans un contexte de Covid-19.

Un appel à l’endroit des PVVIH ?

Aux PVVIH, nous les demandons de respecter les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires, de se faire vacciner contre la Covid, mais surtout de respecter leurs rendez-vous de prise du TARV. Et d’appeler leur médecin de PEC, devant le moindre des signes nouveaux.

EMMANUELLA MAREME FAYE

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