Un arrêt de travail décrété pour jeudi
L’Union des magistrats sénégalais, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et le Bâtonnat ont décrété hier un arrêt de travail pour le jeudi prochain. Ils protestent contre le recasement de certains commerçants du marché Sandaga à la devanture du Palais de justice Lat Dior.
J eudi prochain (NDLR : demain), aucune audience ne sera tenue au Palais de justice Lat Dior. Aucun acte ne sera délivré non plus. Le mot d’ordre a été lancé hier, par l’Union des magistrats sénégalais (UMS), le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et le Bâtonnat, au cours d’un point de presse tenu dans les locaux du tribunal de Dakar. Ces trois entités, ainsi que le comité d’hygiène, sécurité et environnement du Palais de justice, sont foncièrement contre le recasement de certains marchands du marché Sandaga devant le tribunal. Ils qualifient cette situation de manque de respect vis-à-vis du pouvoir judiciaire. C’est pourquoi ils ont décidé de ne plus se limiter à la protestation, en passant à l’acte. ‘’C’est un coup de semonce que nous voulons donner aux autorités. Si elles ne reculent pas, nous irons beaucoup plus loin’’, a avisé El Hadj Abdou Aziz Seck, le président de l’UMS. Me Abdoulaye Tall, chargé des revendications du Sytjust, a abondé dans le même sens. ‘’Nous ferons front commun avec l’UMS et le Bâtonnat. On ira jusqu’au bout de notre combat. Si les installations ne sont pas enlevées, on passera à la vitesse supérieure’’, menace le greffier. Idem pour Me Mbaye Guèye. Le secrétaire général du conseil de l’Ordre des avocats trouve ‘’inadmissible’’ l’implantation d’un marché devant le tribunal. Ceci exposerait, selon lui, les magistrats et les avocats, parce qu'il arrive que les audiences se terminent tard. ‘’Pour un édifice qui a coûté 15 milliards de francs Cfa, il n’y a que 30 gendarmes pour assurer sa sécurité. Ceci est insuffisant, donc il n’est pas question qu’on vienne nous exposer davantage’’, a indiqué le secrétaire général de la Cour d’appel Abdoulaye Ndiaye. Pour le magistrat, ‘’dans aucun pays du monde, vous ne verrez jamais un marché implanté aux alentours d’un tribunal’’. Sur sa lancée, le juge Ndiaye a déploré l’absence d’interlocuteur. ‘’Nous avons même un problème d’interlocuteurs, car au moment où des plus hautes autorités cherchent à trouver une solution, l’entreprise continue à installer les bâches’’.
FATOU SY