Publié le 17 Jul 2021 - 05:58
RECRUDESCENCE DE LA COVID AU SENEGAL

Le CNGE demande à la population de passer la Tabaski sur place

 

La hausse des cas de Covid-19 inquiète, au point que le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) demande aux populations d’éviter les déplacements. A l’approche de la fête de la Tabaski, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, recommande aux Sénégalais de passer la fête sur place, pour éviter plus de contaminations.

 

Depuis plus de cinq semaines, le Sénégal enregistre une hausse importante du nombre de cas de Covid-19. Les chiffres de ces derniers jours montrent que le virus circule activement. Face à cette situation, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) s’est réuni hier, en vue d’évaluer la situation épidémiologique relative à la pandémie de Covid-19. Après avoir jaugé les risques sanitaires, économiques et sociaux de cette forte augmentation du nombre de cas positifs, le CNGE recommande le port systématique du masque dans les véhicules de transport, les véhicules particuliers, les lieux recevant du public et les lieux de travail. 

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a présidé cette réunion, invite les transporteurs et chauffeurs de véhicules de transport en commun à faire respecter strictement le port du masque à tous les passagers. Abdoulaye Diouf Sarr demande également à la population de recourir précocement aux soins et d’éviter tout rassemblement de quelque nature que ce soit. ‘’Nous conseillons d’éviter les déplacements et voyages pendant cette période de fête de la Tabaski. Nous recommandons que les populations fêtent la tabaski là où elles sont. Il faut aussi se faire vacciner contre la Covid-19, notamment pour se protéger contre les cas graves’’, conseille Diouf Sarr.  

D’ailleurs, renseigne-t-il, le Sénégal va recevoir, d’ici la fin du mois de juillet 2021, près de 500 000 doses de vaccin. Ainsi, soutien Diouf Sarr, l’approvisionnement du pays en quantité suffisante de vaccins va se poursuivre afin que les populations puissent en bénéficier. Car dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis, il y a une rupture totale de vaccins. Une situation très inquiétante qui pousse certains à aller se faire vacciner dans d’autres régions.  

Retour au télétravail

En outre, le CNGE demande aux responsables des entreprises publiques et privées de privilégier le télétravail et de réduire le personnel dans les limites du possible. De la jeunesse qui est fortement touchée par cette 3e vague, il attend qu’elle se mobilise à travers les associations sportives et culturelles et d’autres organisations. Les scientifiques demandent également le renforcement de la surveillance épidémiologique, notamment la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants. ‘’Nous allons aussi vers le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid-19. Une plus forte mobilisation de l’ensemble des acteurs et un renforcement de la synergie d’actions en vue d’une riposte plus efficace doivent se faire. L’utilisation de manière accrue des tests de diagnostic rapide est nécessaire’’, explique le ministre.

Il pense qu’il faut également un renforcement des ressources humaines pour une correcte prise en charge à domicile. Selon lui, toutes ces mesures sont destinées à protéger la population et à éviter les décès liés à la maladie de Covid-19. C’est pourquoi, ils comptent intensifier la sensibilisation des populations sur les risques liés à la Covid-19. Mais également sur les moyens de prévention et de lutte, surtout dans ce contexte de Tabaski.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 PROFESSEUR SOULEYMANE MBOUP

‘’1/3 des nouvelles infections est dû au Delta’’

Très contagieux, le variant Delta est en train de dicter sa loi au Sénégal. Elle attaque toutes les cibles et constitue pratiquement 30 % des cas de nouvelles infections. C’est pourquoi le professeur Souleymane Mboup a sollicité, hier, le renforcement de toutes les mesures prises, depuis le début de la pandémie.

Le variant Delta est en train de faire des ravages au Sénégal. Très contagieux, mais moins mortel, il est la cause de toutes les nouvelles infections constatées dans le pays. Selon le directeur de l’Iressef, Professeur Souleymane Mboup, ils ont remarqué, dans cette troisième vague, que le pays n’enregistre presque plus le variant Alpha. Ce qui prédomine maintenant, renseigne le scientifique, c’est le variant Delta.  

‘’Dans nos derniers échantillons, il constitue pratiquement 30b % des cas de nouvelles infections. Cela veut dire qu’actuellement, selon nos chiffres, 1/3 des nouvelles infections est dû à ce variant Delta. Ceci est important à souligner, parce que nous connaissons tous la rapidité de propagation du variant Delta’’, informait le Pr. Mboup hier, à la sortie de la réunion du Comité national de gestion des épidémies.

Pour étayer ses propos sur la capacité de contamination du variant, il a cité l’exemple de certains pays comme l’Afrique du Sud. A son avis, le variant majeur dans ce pays était Alpha. Tout d’un coup, l’Afrique du Sud est, passé, en deux mois, de 5 % du variant Delta à plus de 60 % des cas. En Afrique du Sud, soutient-il, c’est maintenant ce variant qui domine comme dans beaucoup de pays du monde.

‘’Au Sénégal, on peut dire que nous sommes à peu près maintenant, selon les nouveaux cas de contamination, à 30 %. En France, ils sont à peu près à 43 %. Dans le monde, c’est ce variant qui domine et c’est cela qui explique la rapidité de la propagation du virus et l’augmentation du nombre de cas. Donc, cela veut dire que toutes les mesures qui avaient été prises jusqu’à présent doivent être renforcées. Parce que nous sommes devant un virus beaucoup plus contagieux. Toutes les mesures doivent être prises pour freiner la propagation de ce variant’’, prévient le Pr. Mboup.

Selon lui, depuis le début de la pandémie, ils ont toujours insisté sur la surveillance épidémiologique et la surveillance des variants. Pour ce faire, ils avaient mis en place une stratégie. Celle-ci leur a permis de définir les différents variants dans les trois vagues que le pays a connues. Dans la première vague, souligne le Pr. Mboup, sur près de 300 échantillons, ils n’avaient pas retrouvé de mutation majeure. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas de variant, ni de préoccupation. Dans la deuxième vague, explique-t-il, ils ont séquencé 600 échantillons. A ce niveau, ils ont trouvé à peu près 40 variants.  Mais, précise le scientifique virologue, les variants dit préoccupants, ils en avaient surtout des variants Alpha (britannique), Beta (sud-africain) et Delta (indien).

‘’Dans la deuxième vague, c’était une majorité de variants Alpha. Dans cette troisième vague, nous avons commencé à caractériser, mais d’une façon différente. C’est-à-dire dans la première phase, c’était juste une surveillance, alors que dans la deuxième phase, chaque semaine maintenant, tous les positifs que nous avons à Iressef, nous en faisons un tamisage. Ce qu’on appelle un screening, pour chercher de potentiels variants. Après, nous les caractérisons et nous pouvions donner les résultats dans les 12 à 24 heures’’, fait-il savoir.

VIVIANE DIATTA

 

Section: 
ENQUÊTE SUR L’EXPÉRIENCE CLIENT DANS LES BANQUES AU SENEGAL : Aucune n’a obtenu la moyenne
53 % DES DÉCÈS LIÉS AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES AU SÉNÉGAL : La recherche comme vecteur pour renverser la tendance
PRÉPARATION 50 ANS CEDEAO : Pour une nouvelle politique de jeunesse
SAINT-LOUIS : LUTTE CONTRE LES PRODUITS PROHIBÉS : Des saisies d'une valeur de plus de 260 millions F CFA incinérées
UNIVERSITÉS ET ÉTABLISSEMENTS SUPÉRIEURS : Diomaye demande la continuité des activités pédagogiques et la stabilité sociale
CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LE SENEGAL : La Banque mondiale prévient contre l’inaction  
RÉDUCTION DE LA CEL/VA : Rufisque sonne la mobilisation
ÉCONOMIE - CAMPAGNE AGRICOLE : Le Premier ministre annonce cinq décisions structurelles importantes
MARCHE PACIFIQUE DE L’AIAIHS ET DU COMES INTERDITE : Les syndicalistes s’en prennent au ministre de la Santé
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PÊCHE : Le Sénégal affirme son autonomie face à l'Union européenne
Sénégal-USA
Kolda
CLÔTURE DU PROJET CASSECS : Les engagements de Mabouba Diagne
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE : 399 salariés payés à ne rien faire depuis une dizaine d’années
FIN DES ACCORDS DE PÊCHE AVEC LE SÉNÉGAL : L’Union européenne largue les amarres
FMI
Sommet Russie-Afrique
Commerce extérieur
Accord de pêche Sénégal
CHERTÉ DE LA PRISE EN CHARGE, POLYPATHOLOGIE, MORTALITÉ DES ENFANTS… : L’appel au secours des diabétiques