Publié le 29 Jan 2024 - 14:30
RENTRÉE DES VOLONTAIRES (REVOCAP)

L'IA et ses limites

 

Le Réseau des volontaires communautaires en appui au personnel de la santé (Revocap) a organisé, le samedi, la rentrée annuelle des volontaires. En marge de cet événement, une masterclass a été organisée sur l'intelligence artificielle, les sciences sociales, la santé publique et l'engagement communautaire. L’IA n’est pas un outil de remplacement, d'après les intervenants.

 

L'arrivée de l'intelligence artificielle (IA) est vue comme une opportunité, mais suscite également des inquiétudes  dans le milieu professionnel où l’on craint que cet outil ne devienne un substitut. ‘’L'intelligence artificielle est un outil nouveau qui peut être extrêmement puissant, dans la mesure où il  peut offrir une analyse par rapport à une situation donnée, mais en même temps, il y a des limites’’, a affirmé la docteure Khoudia Sow, chercheuse, médecin anthropologue. Elle est intervenue le samedi dernier, lors d’une masterclass sur l'intelligence artificielle, sciences sociales, santé publique  et engagement communautaire organisée en marge de la rentrée annuelle des volontaires.

"Parce que les sources ne sont pas vérifiables, il peut y avoir une mauvaise interprétation ou une surinterprétation qui peut induire les utilisateurs en erreur. C’est une limite de l'intelligence artificielle. De plus, son utilisation par des personnes inexpérimentées, notamment les jeunes en plein processus d’apprentissage, est problématique. Un processus d’apprentissage qui nécessite une continuité où l'on recherche soi-même des sources, réalise des enquêtes sur le terrain et les analyse", a-t-elle dit tout en appelant à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

"Ce n’est pas un outil de remplacement, mais un outil de renforcement, s'il est utilisé à bon escient", insiste-t-elle.

Ainsi, elle fait remarquer que l'utilisation de l'IA ne dispense pas des processus de recherche et d'analyse. Pour une utilisation optimale de cet outil, il est noté que la première étape consiste en la formation. Il est nécessaire de mettre en place un processus de renforcement des capacités à la fois pour les enseignants et les étudiants utilisant l'IA, laquelle peut être un outil redoutable pour les acteurs communautaires.

Revenant sur son importance dans le domaine de la science sociale, Dr Khoudia Sow souligne que l’IA peut donner le résumé d’un travailleur qui peut prendre deux heures de travail à l’homme en quelques secondes. "La recherche biographique peut prendre trois à six mois. On identifie tout d'abord le sujet, puis on élabore la problématique. Ensuite, on affine nos questions de recherche et on collecte des données pendant trois mois. On rédige un rapport pendant six mois et on rédige des articles scientifiques sur une période de deux heures", explique-t-elle. Elle souligne que la différence entre la santé publique et la sociologie réside dans le fait que, de prime abord, la sociologie est une discipline de réflexion et de contribution, tandis que la résolution d'un problème de santé implique d'intégrer un maximum de personnes. Cela relève du domaine de l'apprentissage par la pratique (learning by doing).

L’IA n’a pas pour vocation de se substituer à l’humain, selon Rama Diallo Tall

Sociologue, chercheuse, membre du pôle scientifique du Revocap et directrice adjointe des programmes, Dr Rama Diallo Tall a déclaré : "On va beaucoup plus vite au travail. Quand vous allez dans les districts sanitaires, il y a de grands carnets que l’on prenait pour écrire la date, les constantes et les analyses. Avec l'intelligence artificielle, on a le logiciel et rapidement, on a le dossier du patient. On a aussi les caractéristiques du patient, alors qu’avec le classement des dossiers, le dossier d’un patient peut disparaître."

Néanmoins, dans la même logique d’idées, elle a soutenu que l’IA n’a pas pour vocation de se substituer à l’humain. "Ce n’est pas un outil de remplacement, parce qu’on a maintenant, surtout dans les blocs opératoires, des robots qui entrent dans le corps humain, mais ils sont télécommandés par les individus. Dans ce cas-là, cela permet juste de ne pas causer beaucoup de dégâts", a-t-elle ajouté.

Elle a expliqué que si une opération devait être réalisée, par exemple, au niveau du cœur, avec l'aide du robot, on peut simplement percer un trou et accéder à l'endroit concerné. Ramatoulaye Diallo Tall note qu’il y a toujours un individu qui manipule les outils, mais l'intelligence artificielle ne peut pas remplacer la main-d'œuvre humaine.

De son côté, le docteur Boly Diop, responsable de la surveillance épidémiologique au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, a estimé que les informations données et fournies par l’IA doivent passer par différents filtres. Il s’agit ici de la surveillance basée sur des événements.  ‘’La vérification fait appel à des méthodes de recoupement pour voir si ce qu’on a comme information est vérifiable. Si cette étape est dépassée, il faudra, maintenant, filtrer, voir quel est son potentiel de nuisance et enfin l'évaluer. C’est tout un processus par rapport à l'intelligence artificielle’’, a-t-il indiqué.  

Sur le plan de la digitalisation dans le domaine de la santé, le ministère de la Santé est en train de faire des progrès pour raccourcir le temps en termes de gestion de l’information depuis le début du niveau le plus périphérique (poste santé) jusqu’au niveau du ministère.

BABACAR SY SEYE

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