SAINT-LOUIS - PREMIERES FORTES PLUIES
Des quartiers de Ndar devenus inaccessibles
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Si la vieille cité n’a pas enregistré autant de millimètres de pluie que les autres régions de l’intérieur, elle est déjà sous les eaux, dans certains quartiers, surtout dans le faubourg de Sor. Les populations ont été surprises par les fortes pluies qui ont arrosé, toute la journée du jeudi, le département de Saint-Louis.
Les déplacements dans les quartiers de la ville de Saint-Louis sont plus que difficiles. Dans les localités de Diaminar, Médina Course, Guinaw-Rails, Eaux-Claires, Tableau Walo, Pikine, entre autres, les rues sont devenues impraticables et inaccessibles pour les véhicules et les populations. Pour se débarrasser des eaux qui ont envahi les maisons, les chefs de famille, aidés par les enfants, n’ont pas hésité à retrousser les manches pour évacuer l’eau par des seaux, bassines et parfois par des tuyaux PVC de diamètre moyen. A Pikine Tableau Walo, les eaux ont occupé la principale route du quartier, inondant toutes les concessions qui sont aux alentours.
Pagne relevé jusqu’aux genoux et noué autour des reins, Mada Ndiaye s’active avec ses deux fils à évacuer les eaux qui ont envahi son salon et la chambre de ses enfants. Les deux-pièces sont complétement inondées par les eaux de pluie. ‘’Avant l’hivernage, on avait curé les canalisations, mais apparemment cela n’a pas servi à grand-chose. Car, dès les premières fortes pluies, les rues et les maisons sont inondées. Vraiment, nous vivons dans la peur, puisque si le ciel continue à ouvrir ses vannes, c’est sûr, nous serons obligés de vider les lieux’’, s’est-elle désolée.
La situation n’est pas plus reluisante, à quelques kilomètres de Tableau Walo. A Diaminar, aucun moyen de transport n’y passe. Pour y accéder, il faut user de gymnastique et d’acrobatie, car toutes les rues et ruelles du quartier sont sous l’emprise des eaux pluviales. ‘’Quel que soit le poids des bagages que nous transportons, nous sommes obligés de descendre à la route nationale, parce qu’il n’y a pas d’accès dans le quartier. Tout est occupé par les eaux de pluie. Pourtant, c’est notre quartier qui accueille la plus grande station de pompage de Saint-Louis. C’est un véritable paradoxe que nous vivons ici. Quand on a un malade, on ne sait même pas comment l’évacuer. Que Dieu nous pardonne. La pluie n’est pas la bienvenue dans notre quartier’’, a déploré Ibou Diallo.
A Pikine, les populations ne cachent pas leur colère. Elles pointent un doigt accusateur sur les chantiers d’assainissement inachevés. A en croire Baye Khaly, un des leaders du mouvement Pacte/Pikine Day Dem, les travaux ont causé plus de torts aux populations qu’ils n’ont réglé leurs problèmes d’évacuation des eaux pluviales. ‘’Les autorités ne vouent aucun respect aux Pikinois. Sinon, elles n’auraient jamais entamé les travaux de cette manière et surtout en cette période. Après seulement quelques millimètres de pluie, personne ne peut sortir de sa maison sans patauger dans de sales eaux’’ a-t-il râlé. Avant de poursuivre : ‘’Malgré les souffrances que les autorités nous vont subir avec leurs travaux mal planifiés, personne d’entre elles n’a daigné mettre les pieds dans le quartier pour réconforter les populations des nombreux désagréments.’’
Si certains quartiers vivent dans la souffrance, d’autres, par contre, se félicitent de l’important rôle des canalisations dans l’évacuation des eaux de pluie. C’est le cas à Léona où les populations ont poussé un ‘’grand Ouf’’ de soulagement.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)
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