La zone Nord évalue ses plans de préparation et de riposte

Depuis quelques années, la région de Saint-Louis a mis en œuvre plusieurs initiatives pour renforcer la préparation et la réponse aux urgences sanitaires. Malgré les efforts significatifs du gouvernement et de ses partenaires, la région demeure confrontée à certaines vulnérabilités. C’est dans ce contexte qu’un atelier de cinq jours d’évaluation et de cartographie des risques sanitaires s’est ouvert hier dans la capitale du Nord, en collaboration avec le Centre des opérations d'urgence (Cous).
De par sa position géographique, la région de Saint-Louis est exposée à des menaces d’inondations, de l’érosion côtière, de foyers de maladies zoonotiques, entre autres. D’ailleurs, le parc national des oiseaux de Djoudj a été, à plusieurs reprises, le foyer de la grippe aviaire, en 2021 et en mars 2023. Des crises conjuguées aux multiples inondations dans la vallée et à l’avancée grandissante de la mer dans la ville de Saint-Louis ont mis en évidence la vulnérabilité de la région Nord. Une situation qui nécessite le renforcement des mécanismes de préparation et de riposte face aux urgences sanitaires.
Raison pour laquelle, la Direction régionale de la santé de Saint-Louis, en partenariat avec le Centre des opérations d'urgence (Cous) travaille pour renforcer les capacités. Pour le directeur du Cous, docteur Pape Samba Dièye, Saint-Louis est une des régions pionnières en matière de territorialisation de la gestion des urgences. “C'est une région qui a déjà mis en place, par arrêté, son équipe mobile d'intervention et de soutien (Emis). Elle est formée dans une approche multisectorielle. Cette équipe est opérationnelle aujourd'hui pour être déployée sur l'ensemble du territoire régional pour pouvoir faire face à des menaces. Le dispositif est là, mais nous devons le compléter par des exercices de cartographie des risques, par l'élaboration de plans de préparation des réponses, des exercices de simulation et des formations, mais aussi tout ce qui est mis en place comme intrants”, a déclaré le Dr Dièye. Avant de signaler que la région a déjà reçu des intrants pour la gestion des urgences et qu’un point avec la direction régionale sera fait au besoin pour renforcer le dispositif qui devra servir à faire face à un cas d'urgence.
Les menaces sanitaires sont devenues complexes
Pour le directeur du Cous, les menaces sanitaires sont de plus en plus importantes et de plus en plus complexes dans le monde. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, l'évaluation des risques est une étape extrêmement importante dans la gestion des risques sanitaires.
Cependant, il est important de les prioriser. “Mais pour les prioriser, nous avons besoin de savoir quels sont les risques qui sont les plus importants. C’est l’objectif de cet atelier qui vise déjà à diagnostiquer les menaces, à les caractériser en identifiant les populations exposées, les facteurs de vulnérabilité, les conséquences sur la santé, mais aussi nos capacités existantes et enfin de pouvoir les classer en fonction du niveau de risque. Cela nous permettra de passer aux étapes suivantes, notamment tout ce qui est planification, plan de préparation des réponses, formation, mobilisation des équipes, exercice de simulation. Ainsi nous pourrons faire face à ces risques-là au moment où ils pourront survenir”, a soutenu le docteur Pape Samba Dièye.
Selon toujours le directeur du Cous, le dispositif de gestion des risques est déjà bien intégré au niveau national. “Au niveau national, nous avons le centre des opérations d'urgence avec les équipes d'intervention rapide, la direction de la protection civile avec tout son dispositif de gestion, de prévision des catastrophes. Nous avons également l'équipe médicale d'urgence de l'armée qui est déjà certifiée comme équipe médicale de type 2. Donc, au niveau national, nous avons des capacités”, a conclu le Dr Dièye.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT LOUIS