Une trentaine de jeunes outillés sur la question
La planète Terre est confrontée à un réchauffement sans précédent. Ce qui entraîne de graves catastrophes environnementales dans le monde. Des catastrophes dont la ville de Saint-Louis n'a pas échappé, avec de récurrentes inondations et l'avancée fulgurante de la mer dans la langue de Barbarie. D'où l'urgence de nos autorités à prendre de nouvelles orientations via la transition énergétique pour atténuer les impacts.
Face à la communauté internationale, le Sénégal s'est engagé, dans ses nouvelles orientations, à diminuer de 23 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Un engagement que les autorités comptent baser essentiellement sur la transition énergétique en privilégiant l’utilisation des énergies renouvelables et du gaz naturel en lieu et place des énergies fossiles comme le fuel très polluant, le bois et ses dérivés.
C'est dans ce cadre qu’il a été mis en place un programme d'installation de huit centrales solaires et une centrale éolienne de 158 MW, pour que l’État augmente la part des énergies renouvelables à travers le mix énergétique national à 40 % d’ici 2035.
Mais pour réussir une transition énergétique inclusive, conformément aux objectifs de développement durable V et VII, il faut impliquer les femmes et les jeunes qui sont très vulnérables face à ces questions. Ces derniers représentent une part importante de la population sénégalaise et ils sont souvent les plus touchés par les questions liées à l'énergie.
Pour le coordonnateur régional de l'ONG Publiez ce que vous payez, Mamadou Diop, la transition énergétique est un enjeu majeur pour le développement durable au Sénégal. “Il est essentiel d'impliquer activement les femmes et les jeunes dans la prise de décisions relatives à la transition énergétique. Leurs voix et leurs expertises doivent être entendues et prises en compte dans l'élaboration des politiques énergétiques et dans la planification des projets. Mais pour cela, ils doivent être bien outillés sur ces questions pour mieux favoriser l’inclusion”, a soutenu Mamadou Diop.
Le changement de paradigmes s'impose
À Saint-Louis, les effets du changement climatique sont bien visibles, surtout dans la langue de Barbarie où la mer avance à grands pas vers les habitations et où également on note la forte salinisation des sols dans le Gandiolais, entre autres effets.
"La région de Saint-Louis est fortement affectée par l'érosion côtière. Les plages de la région sont en recul constant, entraînant une perte des terres ainsi qu'une menace pour les habitats côtiers et les infrastructures. La région de Saint-Louis est particulièrement vulnérable en raison de sa topographie basse et de sa proximité avec l'océan Atlantique. Raison pour laquelle il faut que les autorités fassent quelque chose et changent de paradigmes en allant vers une transition énergétique pour atténuer les impacts du changement climatique", a indiqué M. Diop.
Ainsi, pour l'accès à l'énergie propre et renouvelable, à la promotion de l'efficacité énergétique, il est essentiel de renforcer les capacités des femmes et des jeunes dans ce secteur. Besoin auquel l'ONG Publiez ce que vous payez s'est engagée à les y accompagner via un projet de trois ans (2022-2024).
À en croire son chargé des programmes, il est primordial de leur organiser des sessions de formation et des séances de sensibilisation sur les enjeux énergétiques et les solutions disponibles aux cibles jeunes et femmes. “Les jeunes sont sensibilisés et outillés aux enjeux de la transition énergétique. Ils sont également encouragés à s'engager dans des projets d'énergie renouvelable et d'être des relais dans la communauté pour les inciter à la promotion, à l'utilisation de l'énergie solaire pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles”, a déclaré Pape Bara Badiane.
Pour lui, en renforçant les capacités des femmes et des jeunes de Saint-Louis, on garantit une meilleure résilience face aux effets du changement climatique et une transition vers des pratiques plus durables. “Ces acteurs essentiels sont ainsi en mesure de contribuer à la préservation de l'environnement, à l'amélioration des conditions de vie des communautés locales et à la création de nouvelles opportunités économiques”, a conclu Pape Badiane.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS