Covid-19, facteur aggravant d’une saison compromise

La pandémie du coronavirus a perturbé le programme initial de la lutte avec frappe. Face à l’interdiction des rassemblements imposée par cette maladie, les lutteurs ‘’Vip’’ et les espoirs sont sous la menace d’une saison sans combat.
La saison 2019- 2020 est loin d’être un fleuve tranquille, pour la lutte avec frappe. Après le retrait des grands sponsors et le différend opposant le Comité national de gestion (CNG) de la lutte aux arbitres et l’absence de sponsors, la Covid-19 est venue s’ajouter aux facteurs bloquants.
En effet, la propagation de la pandémie a poussé les autorités sénégalaises à interdire les rassemblements sur toute l’étendue du territoire national. Cette mesure aura sans doute des incidences sur le calendrier de la saison 2019-2020. Elle peut compromettre la tenue des combats de lutte, à quatre mois de la fin de la saison 2019-2020. Le président du CNG, Alioune Sarr, et ses collaborateurs n’ont enregistré qu’une grande affiche - Siteu-Papa Sow - en six mois (15 octobre-15 avril 2020). Ce combat devait se tenir le 5 avril dernier à l’arène nationale, mais le promoteur Pape Abdou Fall l’a reporté sine die pour se conformer à l’interdiction de rassemblements prise par le président de la République.
En dehors de Siteu-Papa Sow, il y avait la confrontation Ama Baldé-Modou Lo ficelée par Luc Nicolaï le 16 décembre 2019. Les deux lutteurs devaient s’affronter le 26 juillet prochain, mais leur opposition a été compromise par l’arrestation du promoteur. Ce dernier a été rattrapé par un mandat d’arrêt lancé contre lui le 4 avril 2017 et rendu exécutoire par le parquet le 19 décembre, après sa condamnation à 5 ans de prison, dans l’affaire de la drogue du Lamantin Beach. Il a été transféré après à Saint-Louis où il purge sa peine.
Après le retour en prison du résident de la ville de Mbour, son fils avait pris le relais. Il s’était engagé à travailler en collégialité avec la structure Luc Nicolaï and Co, pour sauver le combat. Seulement, la Covid-19 a chamboulé son plan. L’enjeu de cette confrontation était le titre de Roi des arènes que détient Modou Lo, depuis le 26 juillet 2019. Le Roc des Parcelles a désormais l’opportunité de conserver sa couronne cette année, s’il n’y a pas de reprise des combats de lutte dans les mois à venir.
Vers un statu quo dans l’arène
La cessation d’activités sportives imposée par les autorités étatiques ne profite pas aux grosses cylindrées de la lutte avec frappe. Ces lutteurs dits ‘’Vip’’ sont tous proches d’une année blanche. Il s’agit, en l’occurrence, de Balla Gaye 2, Eumeu Sène, Bombardier, Lac de Guiers 2, Gris Bordeaux et Tapha Tine. Les trois derniers nommés n’ont pas lutté la saison écoulée et ils n’ont pas encore reçu une offre de combat. Balla Gaye 2 et Eumeu Sène, eux, ont foulé la pelouse du stade Léopold Sédar Senghor. Le Lion de Guédiawaye s’est relancé de son match nul concédé en 2018 contre Gris Bordeaux. Il a dominé en début 2019 Modou Lo. Le leader de l’écurie Ty Singer, pour sa part, a perdu son titre de Roi des arènes, le 28 juillet 2019, devant le Roc des Parcelles-Assainies.
La saison 2019-2020 est fortement menacée par la maladie du coronavirus. Et pourtant, plusieurs oppositions étaient possibles entre les ténors de la lutte avec frappe. Bombardier, par exemple, pouvait accorder à Balla Gaye 2 une revanche, après l’avoir battu en 2014. De la même façon, Tapha Tine pouvait affronter à nouveau le lutteur de Mbour qu’il avait battu par décision arbitrale, en 2012. Le Géant du Baol pouvait aussi réclamer un combat contre Lac de Guiers 2 qui l’avait défait en 2007. Un tout premier choc Eumeu Sène-Tapha Tine était aussi prévisible. Lac de Guiers, tombeur de Boy Niang en 2019, avait l’opportunité de croiser à nouveau Gris Bordeaux et Modou Lô. Les lutteurs Boy Niang et Balla Gaye 2 étaient en pourparlers avec un promoteur sénégalo-gambien, mais la Covid-19 semble gâcher tous les éventuels grands combats de lutte de la saison 2019-2020.
Les espoirs comme Sa Thiès, Garga Mbossé, Malick Niang, Gris 2… sont dans la même situation que leurs ainés. Et ça sera le statu quo jusqu’à la fin de l’exercice 2019-2020.
OUMAR BAYO BA