Le système de couplage dénoncé

Des étudiants se sont réunis, hier, à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour dénoncer le couplage des semestres. Ce système est une source d’échec et d’abandon, selon eux.
Brandissant des morceaux rouges, des étudiants de la faculté des Sciences juridiques et politiques se sont rassemblés, hier, au sein de leur faculté pour exprimer leur ras-le-bol face au système de couplage des semestres. Ils dénoncent ce choix qu’ils jugent "injuste et responsable de nombreux échecs, voire d'abandons.
‘’Nous dénonçons ce système de couplage qui brise le rêve des étudiants. Ces derniers qui sont venus à l'université Cheikh Anta Diop avec le rêve de faire partie de ceux-là qui, dans un futur proche, vont donner les plus grandes idées de notre pays et permettre à notre cher Sénégal de se développer. Ces étudiants, aujourd'hui, sont victimes d'une injustice : le couplage des semestres", a soutenu le porte-parole du jour, Seydina Oumar Niang. Ces étudiants regrettent le fait qu'après trois ans d'études, ils ne puissent pas avoir une Licence, parce que le système de couplage ne leur permet pas de continuer leurs études. ‘’Imaginez cet étudiant qui, à cause du système de couplage, se retrouve dans une situation absurde. Par exemple, en deuxième année, le droit pénal et la procédure pénale - deux matières pourtant distinctes avec des travaux dirigés séparés - sont fusionnées en une seule note’’, a indiqué le porte-parole du jour. Parlant des conséquences, il ajoute : "Ces étudiants voient leurs notes gelées, comme si elles n’existaient pas sur la plateforme, et ils finissent par être recalés sans même comprendre la raison."
À la faculté des Sciences juridiques et politiques, il y a un département de sciences politiques où les apprenants en Licence 1, 2 et 3 font 24 matières. Avec le système de couplage, ils font deux semaines d'examens pour 24 matières. Selon Seydina Oumar Niang, le système de couplage profite à tout le monde, sauf à l'étudiant. "Il profite à l'administration, au ministère de l'Enseignement supérieur, à tout le monde, sauf au principal intéressé".
En ce qui concerne les raisons qui justifient cette décision de l’administration, Seydina Oumar Niang explique qu’elle traduit une volonté d’ajuster l’année universitaire. Mais cette méthode ne rassure pas les étudiants. "En quoi ajuster l'année universitaire doit rimer avec l'échec des étudiants ? En quoi cette décision est bénéfique pour les étudiants ?’’, s’est-il demandé.
Ainsi, ce groupe d’étudiants souhaite un "retour à la normale ". D’après eux, puisqu’il n'y a plus de problèmes majeurs à l'Ucad, il est possible, pour les autorités de répondre favorablement à leur requête. "Les cours peuvent se poursuivre normalement. Avec le système de couplage, non seulement les travaux dirigés ne sont pas bien faits, parce que le temps ne nous permet pas de le faire, mais les étudiants ne sont pas évalués sur la base de leur capacité de compréhension et d'assimilation, mais sur la base de leur mémorisation’’, a soutenu le porte-parole.
"Comment voulons-nous sortir le Sénégal de ce gouffre si, aujourd'hui, les étudiants ne sont pas capables d'avoir une très bonne compréhension de ce qu'ils apprennent dans les amphithéâtres ? Non, nous voulons des étudiants qui apprennent à réfléchir par eux-mêmes, qui apprennent à raisonner. Et le système de couplage ne permet pas cela, malheureusement", a poursuivi Oumar Niang.
Ce système de couplage que dénoncent aujourd’hui les étudiants a été accepté par l'ancien président de l'amicale de leur faculté "sans le consentement des étudiants", selon Seydina Oumar Niang.
BABACAR SY SEYE