Dans l’univers des instruments de musique
Beaucoup d’instruments de musique sont présentés au salon de la 3e édition des journées musicales de Carthage. Des plus modernes comme la guitare, la batterie ou encore le piano, on passe aux anciens comme la kora, le luth dit ‘’Oud’’ en langue arabe, etc.
A part les concerts, l’une des grandes attractions de la 3e édition des Journées musicales de Carthage est le salon des instruments musicaux. On y présente différents accessoires musicaux venus d’horizons divers. D’ailleurs, on y retrouve la kora, le ‘’tama’’ et le ‘’djembé’’ présentés par l’un des membres de l’ensemble lyrique traditionnel de Sorano, Baboulaye Cissokho. Devant son stand flotte un drapeau du Sénégal qui attire les regards. Parce qu’à part le drapeau tunisien, c’est le seul qu’on trouve. Même si, à ce salon, participent des Iraniens et des Turcs. A ceux qui visitent son stand, il joue quelques notes de ‘’kora’’ accompagnées de quelques explications sur l’instrument.
A ce salon expose le régiment d’honneur du ministère de la Défense nationale tunisienne. La musique militaire est présente avec une partie de sa clique et l’essentiel de ses instruments. Les JMC offrent ainsi une vitrine à l’armée de faire connaître ce régiment tel que l’explique d’ailleurs le lieutenant assurant les cours de musique au sein de l’unité. Il soutient que beaucoup de Tunisiens ne connaissent pas cet orchestre de l’armée.
Par ailleurs, le luth ou ‘’Oud’’ en arabe est l’un des instruments le plus présent dans ce salon. Cela s’explique par le fait qu’il est l’un des outils les plus utilisés dans les compositions arabes. Aussi, une conférence de presse sur cet instrument a été animée hier matin par l’un des plus grands et célèbres luthistes du monde arabe, l’Irakien Naseer Shamma. Il présentait une nouvelle version du luth fait avec de la fibre de Carbone. C’est une nouvelle création de cet artiste qui n’est pas à son premier essai. En effet, il a déjà crée un luth ‘’à huit cordes à partir d’un manuscrit du 9e siècle d’Abou Nasr al-Farabi, un philosophe médiéval persan, grand commentateur de la pensée d’Aristote qu’il fit connaître au monde musulman, mais aussi théoricien de la musique et, semble-t-il, excellent joueur de ‘’Oud’’.
Si Shamma a fait ces merveilleuses choses, il le doit à ses origines. ‘’C'est un héritier de ses prestigieux compatriotes, les frères Bashir, Jamil (1921-1977) et Munir (1930-1997) qui ont réussi à sortir définitivement le Oud de l’orchestre arabe pour en faire un instrument soliste à part entière, une musique de récital’’. Encore que ce musicien ne fait pas qu’innover dans l’architecture de cet instrument. Il va au-delà en révolutionnant les sonorités. ‘’Naseer Shamma prête une générosité quasi-humaine à son luth. Ses doigts font naître des mélodies évoquant les quatre éléments avec, tour à tour, leur déchaînement qui enflamme et qui inquiète, leur apaisement qui rassérène, le calme et la beauté qui consolent et réjouissent. Chaque morceau, plus qu’une invitation au voyage, de Bagdad à Grenade, est un appel à l’imaginaire et à une échappée poétique’’, lit-on dans la fiche de présentation de Shamma.
BIGUE BOB (envoyée spéciale à Tunis)