L’Unacois jappo dénonce des injustices
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Les transitaires affiliés à l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (UNACOIS) font face à d’énormes difficultés. En conférence de presse hier, les syndicalistes ont mis le doigt sur les nombreux problèmes qui minent leur secteur.
A en croire l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (UNACOIS), rien ne va dans le secteur du transit. Devant la presse hier, l’organisation a déploré de nombreux manquements, un traitement défavorable en faveur des multinationales, et qualifié de non fondées les accusations par rapport aux quittances. Ce faisant, les syndicalistes regrettent la passivité des autorités sur ces questions et se disent prêts à entamer une concertation. Ils interpellent le chef de l’Etat Macky Sall et les responsables du secteur.
Les travailleurs du secteur du transit veulent en effet rencontrer le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Ils souhaitent sa médiation. Mactar Diallo, président de l’Union Sénégalaise des Entreprises de Transit et de Transport Agréés (USETTA), souligne que les entreprises de transit sont en difficulté. ‘’Le premier des problèmes décelés est lié aux quittances. On est en train de harceler les commissionnaires en douane, en parlant de fausses quittances.’’ Il parle de fausses validations de quittance. ‘’Les transitaires que nous sommes ne peuvent pas faire des quittances, les valider, ni les générer. Il faut que l’on cherche les gens qui sont derrière’’. D’ailleurs, Mactar Diallo souligne qu’au sein du Trésor, ‘’ un agent, qui n’était lié par aucun contrat, a été découvert comme le cerveau’’ du trafic. Et il trouve bizarre que cet homme ait disparu dans la nature.
Aujourd’hui, il en appelle au bon sens des responsables du secteur. ‘’En tant que président de l’USETTA, je demande aux autorités de reconnaître qu’elles ont leur voleur qu’elles doivent poursuivre et ne pas mêler les transitaires à cette affaire. Car ces entreprises sont déjà en difficulté.’’
‘’La bamboula des multinationales’’
Après ce premier point, ces membres de l’UNACOIS JAPPO ont évoqué l’environnement portuaire. ‘’Nous pouvons dire que maintenant, c’est la bamboula des multinationales qui imposent leurs propres lois. Nous faisons face à une concurrence déloyale. Nous avons essayé de mutualiser nos forces à travers l’USETTA. Mais, beaucoup de sociétés ont fermé. Il est temps que l’on se batte contre cela’’, s’est-il révolté. Il a donné l’exemple du tonnage des conteneurs. Celui accepté pour les conteneurs est de 28 tonnes 800 et c’est bien écrit sur les camions. Par contre, dit-il, l’Administration a établi le poids normal à 15 tonnes. ‘’Lorsqu’il y a un surplus, le transitaire local paie 50%.’’ Mactar Diallo s’insurge contre cette règle qui, selon lui, n’est pas appliquée aux multinationales.
‘’17 milliards de F CFA ne peuvent pas être recouvrés’’
Dans le même mouvement, le président de l’USETTA dénonce la non-fiabilité du système Gaïndé qui engendre, selon lui, des conséquences néfastes dans le secteur du transit. D’ailleurs Mactar Diallo demande carrément qu’on le jette à la poubelle. Car, a-t-il fait savoir, plus de 17 milliards de F CFA ne peuvent pas être recouvrés, à cause des manquements du système. ‘’Si on dit que ce montant ne peut pas être recouvré parce que l’on ne connaît pas les personnes physiques ou morales qui sont derrière, il y a lieu de revoir certaines choses. Nous sommes dans un monde de traçabilité. S’il n’arrive pas à les tracer, ils n’ont qu’à le jeter à la poubelle.’’
AIDA DIENE