Pape Mouridi Mbaye se serait emporté et l’aurait roué de coups de poing

Ce n’est pas de gaité de cœur qu’Ababacar Mbaye a traduit son fils aîné Pape Mouridi Mbaye à la barre. L’homme dit avoir peur pour l’avenir de son garçon qui a choisi la voie de la délinquance. Tabassé et injurié par son fils, il a saisi Dame justice pour le punir.
Le tribunal d’instance de Dakar a été, hier, le théâtre d’une affaire de famille navrante. Alors qu’il est en instance de divorce avec son épouse, Ababacar Mbaye a traduit son fils aîné Pape Mouridi, âgé de 18 ans, à la barre du tribunal pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une ITT de cinq jours. Les faits remontent au 31 août dernier.
Selon le plaignant, il a eu une altercation avec son fils, car celui-ci n’a pas apprécié qu’il l’ait sommé d’enlever la teinte sur ses cheveux. ‘’Il m’a asséné des coups de poing. On aurait dit un boxeur. Et moi, je faisais des parades’’, raconte le père de famille qui dit avoir été humilié par son enfant.
A l’en croire, celui-ci a quitté la maison et s’est mis à l’insulter devant tous les voisins. Même si le plaignant n’a pas voulu revenir sur les propos de son fils, il est ressorti de la procédure que Pape Mouridi Mbaye a traité son géniteur de père indigne et de froussard. D’après le plaignant, il a peur pour son fils qui a un comportement violent. Il renseigne que celui-ci a été même renvoyé de son établissement scolaire pour détention d’arme et absence.
Entendu, le prévenu a contesté les faits. Selon lui, c’est plutôt son père qui le rouait de coups avec un parapluie. Mais, dit-il, il n’a jamais riposté. ‘’Il est en instance de divorce avec ma mère. Il croit que je suis avec cette dernière. Mais, au fond de moi, si je devais choisir avec qui je devais habiter, c’est lui que je choisirais’’.
Venue témoigner, Oumy Guèye, la maman du prévenu, a corroboré les déclarations de son fils. ‘’Il n’a jamais levé la main sur son père. C’est Ababacar Mbaye qui le frappait, mon fils, lui, esquivait les coups. J’ai dû intervenir pour le délivrer’’, relate la dame.
L’avocat de la partie civile, Me Ndoumbé Wone, a prôné l’apaisement. Selon la robe noire, cette affaire est la conservation de la procédure de divorce enclenchée par les parents du prévenu. De l’avis de Me Wone, la déléguée du procureur de la République, le prévenu peut être considéré comme victime dans cette procédure de divorce pendante entre ses parents. Pour la peine, elle s’en est rapporté à la décision du tribunal.
L’avocat de la défense, Me Sakho, a sollicité la relaxe de son client qui n’a jamais porté des coups à son père.
L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 10 septembre prochain.
MAGUETTE NDAO