La CEDEAO met la pression aux militaires au pouvoir
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Les chefs d'État de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé, hier à Accra, de durcir les sanctions individuelles contre des dirigeants maliens et guinéens, au cours du sommet extraordinaire dédié à la situation politique dans ces deux pays qui ont basculé entre les mains des militaires.
Le premier sujet épineux discuté a été le Mali. Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO, a tenu une conférence de presse pour faire l’économie des discussions. Il renseigne que deux constats ont été dressés.
D'abord, la situation sécuritaire s'est dégradée. Ensuite, au sujet du processus électoral, des élections devaient avoir lieu le 27 février 2022. Mais, d’ores et déjà, on sait que le calendrier ne sera pas respecté, car le gouvernement malien a officiellement écrit pour dire qu'il ne peut pas tenir les élections.
Une situation fâcheuse pour la CEDEAO qui considère qu'il fallait absolument maintenir la date du 27 février 2022 qui avait été retenue par les auteurs du coup d'État à Bamako. De ce fait, les sanctions vont tomber. ‘’Toutes les autorités de la transition sont concernées par les sanctions qui vont rentrer en application immédiatement’’, informe Jean-Claude Kassi Brou. Elles concernent des interdictions de voyage, des avoirs financiers et cela va affecter également, selon la CEDEAO, leurs familles via d'autres détails.
En ce qui concerne la Guinée, les chefs d'État ont insisté sur l'urgence de libérer l'ancien président Alpha Condé, qui est toujours détenu par les putschistes. Egalement, poursuit Jean-Claude Kassi Brou, les chefs d'État ont pris acte de l'officialisation de la charte de la transition. Et surveillent l’évolution de la transition. Cette charte, à leurs yeux, est un pas dans la bonne voie, en Guinée, où un Premier ministre civil a été nommé et un gouvernement civil mis en place. Le Conseil national de la transition ne devrait pas tarder.
Constatant ces avancées, les chefs de l'État demandent l’établissement d’un chronogramme détaillé des actions qui vont mener aux élections. Ils veulent que cela soit fait, d’ici un délai de six mois.