Publié le 20 Feb 2015 - 18:51
STABILITÉ INSTITUTIONNELLE ET POLITIQUE, SECURITE HUMAINE EN AFRIQUE

De la nécessité d’harmoniser les réponses pour faire face aux défis

 

Une évaluation des outils de plaidoyer et de monitoring sur la stabilité institutionnelle et politique et la sécurité humaine en Afrique de l’ouest. L’Institut Gorée qui a enclenché la réflexion, vise une harmonisation pour plus d’effets.

 

L’Afrique de l’ouest face à son destin. Une sous région condamnée à harmoniser sa réponse face aux multiples défis qui l’interpellent et qui ont pour noms, coups d’état, assassinats, intensification du trafic de la drogue et des armes, crises qui perdurent. Sous l’impulsion de l’Institut Gorée, le réseau des acteurs de la société civile dénommé Alliance des initiatives africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’ouest s’est réuni pour cogiter sur de possibles solutions. ‘’Il s’est agi de s’arrêter pour analyser les faits et évaluer les outils en possession avec lesquels nous travaillions jusque-là. Si nous voulons participer à la stabilité de nos institutions, nous devons suivre de jour en jour ce qui se passe’’, a déclaré Odile Tendeng de l’Institut Gorée.

Chargée du programme Alliance des initiatives africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’ouest, Mme Tendeng a soutenu que l’outil de référence pour les différents pays concernés a été le Cadre de prévention des conflits de la CEDEAO. Selon elle, l’intérêt que présente ce texte, c’est qu’il a été signé par tous les pays membres de l’organisation sous régionale. Ainsi donc, chaque axe du cadre a été utilisé avec des indicateurs bien déterminés en fonction des pays. Sur l’axe relatif à la gouvernance politique, il a été question de voir comment l’appliquer aux pays avec une efficience de la séparation des pouvoirs.

Le Togo miné par la corruption, le Mali dans un tourbillon d’insécurité, le Sénégal doit davantage dialoguer

Il a fallu harmoniser ensuite pour pouvoir sortir quelque chose pour chaque pays avec des priorités bien définies. Au Togo, la priorité a été de lutter contre la corruption, pour le Mali, c’est le défi sécuritaire qu’il faut relever au moment où le Sénégal fait face au défi du renforcement du dialogue social. ‘’L’analyse avait montré que les problèmes auxquels certains pays faisaient face étaient plus globaux et plus complexes qu’ils n’en paraissaient de prime abord. Dans le même temps, l’on remarquait que les connaissances, quant à elles, s’enfermaient de plus en plus dans une spécialisation, se présentaient de manière fragmentée et isolée les unes des autres et, par-dessus tout, éloignées de toute réalité’’, a souligné Odile Tendeng. Ce qui amène le directeur exécutif de l’Institut Gorée, Doudou Dia, à en déduire ceci : ‘’Une approche holistique s’impose dans le traitement des problèmes d’instabilité institutionnelle et politique.’’

 Pendant quatre jours, les documents produits par la recherche ont permis de tirer des outils de formation explorés dans six pays en l’occurrence le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo. Dans une approche pluridisciplinaire, les questions de la stabilité politique et institutionnelle ont été abordés par des juristes, des sociologues, des anthropologues, des hommes et des femmes de médias, des animateurs culturels et des spécialistes des questions de sécurité issus des forces de défense et de sécurité. L’exercice de monitoring a permis de faire suivre par des recommandations les textes produits.

L’objectif étant de mener des actions pour changer la situation dans les pays concernés. Une démarche fortement politique, selon Mme Tendeng qui vise d’une part à ramener l’humain au cœur des préoccupations dans la mise en place des politiques nationales, et d’autre part à contribuer à la formation d’une société civile capable de jouer le rôle de contre-pouvoir. A l’unanimité, les participants se sont dit prêts à démultiplier le savoir acquis et se sont engagés à harmoniser leur plan d’action dans deux semaines au plus. 

AMADOU NDIAYE

 

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